Fininfo
fournit informations, outils d'aide à la décision,
et base de données à tous les opérateurs
boursiers français. Le groupe a créé en 1999
une division baptisée e-fininfo qui devra développer
toutes les activités multimédias du groupe. Lionel
Habasque, le directeur général de Fininfo, revient
sur son offre et ses dernières acquisitions.
Propos recueillis par Jérôme
Batteau le 27 janvier 2000
.
JDNet : Comment est né Fininfo?
Lionel Habasque : En 1982,
Gérard Jeulin, le Pdg-fondateur, a constaté que
le marché obligataire français était d'une
rare complexité et qu'il ne disposait pas d'un canal de
diffusion électronique approprié. Il n'était
par exemple actualisé qu'une fois par semaine. L'idée
était donc de constituer des bases de données et des logiciels
d'aide à la décision. Ensuite il fallait diffuser cette information
chez les opérateurs boursiers avec nos liaisons spécialisés.
Quels
sont alors les métiers vers lesquels s'est dirigée
la société?
On
a naturellement élargi notre offre à la diffusion
d'informations caractéristiques
en temps réel comme les cours et opérations sur titres.
En gros, tout ce qui est nécessaire au traitement d'opérations
financières et à la valorisation des portefeuilles boursiers.
Cette activité étant très lucrative auprès
des back-office. Enfin en 1997, on a commencé notre activité
de renseignements commerciaux. Elle comprend une base de 5 millions
d'entreprises avec toutes les informations juridiques, d'activités,
etc. Nos métiers se résument ainsi: collecter l'information
financière, la stocker et la diffuser.
Qu'est ce qui a poussé Fininfo, à se lancer dans
une politique offensive sur internet?
Lionel
Habasque
:
Déjà je tiens à dire
que le chiffre d'affaires attendu pour e-fininfo ne concernera
qu'une infime partie du chiffre d'affaires total du groupe. Sur
575 millions de francs de chiffre d'affaires estimés en
1999, seuls 30 millions de francs proviendront de ce secteur.
Car nous voulons continuer à développer nos métiers
de base comme la commercialisation d'outils d'aide à la
décision. Mais il faut reconnaître que les professionnels
de la Bourse en France ne sont pas plus de 5.000. On ne peut donc
grandir qu'en "démocratisant" l'information boursière
et en élargissant l'audience.
Quels
sont donc les
rachats que vous avez opérés et dans quel but?
Avec
la start-up Actio Finance, rachetée en 1999, notre objectif
était de conforter notre place sur le marché du
routage d'ordre. Le but étant, par exemple de mieux servir
des nouveaux courtiers en ligne. Le logiciel Patio développé
par Actio Finance permet notamment de gérer le compte d'un
client en ligne. On a aussi racheté Bridge France et Telerate.
Bridge est très avancé sur internet. Il dispose
notamment de puissants services d'informations pour l'information
en temps réel et les services de news. Leur solutions technologiques
pour internet sont aussi très avancés.
Vous
avez aussi signé des accords de partenariats qui concernent
tous les médias?
Cela va de pair. On a signé
un accord avec la start-up Fingo,
un opérateur de solutions mobiles, pour développer
des services d'informations financières grâce à
la technologie WAP. Avec NewsInvest,
le partenariat repose sur la retransmission en direct sur internet
des manifestations concernant le monde de la finance. On est aussi
présent sur TPS avec la chaine boursière Vega où
l'on réalisera des émissions d'informations financières.
Plus tous les accords signés avec les courtiers en ligne
pour qu'ils utilisent nos services. 75% d'entre eux passent par
nous actuellement. Enfin, on va développer un logiciel
de formation à la bourse on-line avec First Finance destiné
aux sites financiers. Car si à l'heure actuelle les boursicoteurs
en ligne sont au fait du fonctionnement de la Bourse, il n'en
est rien des futurs arrivants.
Quel
rôle veut jouer Fininfo au niveau international?
Entre
Reuters et Bloomberg, il faut avouer qu'on a des monstres en face
de nous pour l'activité de front office. Nous confortons
pour l'instant nos positions en Suisse, au Maroc ou à Monaco
où la demande est énorme. En Espagne, nous avons
déjà signé des accords avec Yahoo et quelques
courtiers en ligne.
Votre site internet n'est pas vraiment étoffé. Or
vous pourriez diffuser de l'information financière et créer
ainsi de l'audience ?
Je
reconnais que le site n'est pas vraiment à la hauteur.
Mais on va l'améliorer dans le courant du premier semestre.
Quant à diffuser des informations financières, on
ne va pas aller trop vite. Il ne faudrait pas trop bousculer nos
clients actuels.
En
tant que grand acteur dans le domaine de l'information financière,
quel est votre avis sur l'afflux de capitaux pour les start-ups?
Personne
ne veut manquer le futur Microsoft donc cette offre est logique.
Mais certains phénomènes me paraissent surprenants.
Pour prendre l'exemple de Fininfo, qui est dans un secteur à
fort potentiel de croissance, la logique est plus industrielle
que financière. L'auto-financement est la règle
et l'appel au marché est fait en dernier recours. Si nous
achetons une société sur 10 ans, elle doit nous
rapporter chaque année au moins 1/10 de ce qu'elle nous
a coûté. Or quand je vois les rachats effectués
uniquement sur des anticipations, je me dis que si les résultats
ne sont pas là, il va y avoir de cruelles désillusions.
Pour être rentable, une société doit vendre
et non pas espérer vendre, c'est la seule règle
dont je sois sûr.
.
Quel
est votre site d'informations favoris?
Je
n'ai pas trop le temps de regarder les sites. S'il faut vraiment
répondre je dirais le site de Bridge.com.
Avez-vous
déjà fait des achats en ligne ?
Non.
Mais j'ai des enfants qui font ça très bien notamment
pendant la période de noël.
Lionel
Habasque, 38 ans, est directeur général de Fininfo.
Il est arrivé dans la société en 1993. Auparavant,
avec un diplôme d'actuaire, il avait travaillé dix
ans comme gérant de fonds et de Sicav dans différentes
sociétés..
Fininfo
en chiffres
Chiffre
d'affaires 1999
|
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Chiffre
d'affaires
1999, E-fininfo
|
30
millions de francs
|
Effectifs
|
600
personnes
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