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Emmanuel Henrion
PDG
Business
Interactif |
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Emmanuel
Henrion
"2004
est marquée par une recrudescence des appels d'offres"
La
web agency cotée au Nouveau marché annonce un carnet de
commandes bien fourni. Elle envisage une opération de
croissance externe dans le courant de l'année. Retour
sur sa stratégie avec son PDG-fondateur.
(15/03/2004) |
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JDN.
Pour Business Interactif, le marketing technologique est-il
toujours la pierre angulaire ?
Emmanuel Henrion. Ce concept reste d'actualité,
compte tenu des approches de plus en plus "webcentric".
Les stratégies marketing qui se développent
actuellement reposent sur deux points : l'exploitation
des données clients/entreprises et l'accélération
de la vitesse d'exécution pour lancer un nouveau
produit. La réactivité doit donc être supérieure.
La réponse du marketing devient de plus en plus
technologique au regard de ce que l'on appelle la boucle
apprenante. Cette approche répond à la question : comment parvenir en mode dynamique à un niveau
pertinent d'information et de tri des données en
sélectionnant les bons critères ? Dans cet
esprit, le "marketing automation", mixant solutions
logicielles et marketing, prend de l'importance. D'ailleurs, début
mars, le groupe américain DoubleClick a acquis
l'agence SmartPath, spécialisée dans ce
domaine.
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Notre métier : la gestion du contenu, de la relation et des données." |
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Comment évoluent l'offre et la clientèle
de Business Interactif ?
Nous sommes opérateurs de plate-formes de marketing
relationnel multi-métiers, multi-secteurs et multi-supports.
En général, le plus gros du travail concerne
l'e-mail. La problématique de la mobilité
reste spécifique. Depuis la création de
l'agence, nous développons trois composants-clés : la gestion du contenu, de la relation et des données.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le
marketing relationnel n'intervient pas seulement dans
un contexte de stratégie marque mais il
peut être adaptée à nos quatre catégories
de clients : distribution, industrie, services publics
et grande consommation.
Envisagez-vous
des opérations de croissance externe pour complêter
votre savoir-faire ?
Business Interactif est rentable et dispose de 7 millions
d'euros dans ses caisses pour investir. Nous sommes à
l'affût d'opérations de rapprochement avec
des prestataires aux compétences complémentaires
qui partageraient notre vision du marché. Au cours
des trois dernières années, nous avons déjà
réalisé deux acquisitions (les agences Web
F.R.A et Freemen).
Quels sont les nouveaux clients
que vous avez gagnés courant 2003 ?
L'année a été relativement bonne
en terme de prospection commerciale avec de nouveaux contrats
chez Société Générale, Fnac.com,
AOL France ou Surcouf (PPR). Nous ne pouvons pas tout
divulguer mais ce sont des gros projets avec une très
forte profondeur et une problématique d'intégration
dans la durée. Nous n'avions pas connu ce niveau
de deal flow et de business entrant depuis trois ans.
Nous commençons même à refuser des
appels d'offres pour des raisons de pragmatisme commercial.
Mais nous ne sommes pas pour autant euphoriques car le
marché manque toujours de visibilité.
Parvenez-vous à fidéliser
votre clientèle ?
Ce n'est pas automatique mais la proportion est importante.
70 % de nos clients sont fidèles depuis quatre ans.
J'en conclue qu'ils nous renouvellent leur confiance pour
la qualité des services rendus et l'expertise que
nous avons acquise dans cette fameuse boucle apprenante.
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En 2003, nous avons vécu un retour fort vers la rentabilité." |
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Quelles sont les perspectives financières de
Business Interactif pour 2004 ?
Nous avons réalisé un chiffre d'affaires
de 13 millions d'euros sur 2003. Nous publierons le résultat
net d'ici trois semaines à un mois. Nous pourrons
alors communiquer davantage sur les perspectives. En commentaire,
l'année 2003 a été marquée
par un retour fort à la rentabilité, en
particulier dans le courant du deuxième semestre.
Dans les projets Web émergents,
la dimension haut débit est-elle intégrée ?
Elle ne l'est pas encore mais cela va
devenir de plus en plus un réflexe. Business Interactif
investit dans les capacités pour les contenus haut
débit et réfléchit activement à
la définition des nouvelles attentes. Le développement
du haut débit coïncide avec un saut technologique
qui touche la consommation de la télévision,
la ventilation de la publicité ou le commerce électronique.
La question du retour sur investissement
est-elle systématique parmi vos clients ?
Non. C'est plutôt une problématique de création
de valeurs. Naturellement, les clients marchand s'intéressent
en premier lieu aux moyens d'augmenter leur chiffre d'affaires.
Vous recrutez en 2004 ?
Nous reprenons un plan de recrutement cette année.
Nous cherchons les meilleurs profils dans les domaines
de mesure d'audience, datamart
et plan de fidélisation. Cela représentera
entre ving et trente personnes. Actuellement, l'effectif
Business Interactif se situe autour de 160 personnes.
Nous avons une politique des ressources humaines assez
qualitative et une culture d'entreprise relativement forte.
Nous n'avons pas abandonné la logique d'attribution
de stocks-options à nos salariés. L'année
dernière, nous leur avons même distribué
une sorte de dividende.
Comment appréhendez-vous
le phénomène du offshore ?
Pour l'instant, nos clients ne manifestent pas d'exigence
dans ce sens. De notre côté, nous n'en ressentons
pas le besoin. En revanche, nous allons ouvrir un bureau
à Shangaï dans une logique d'accompagnement
clients. Nous sommes déjà présents
au Japon.
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Le
ticket d'entrée en Bourse est plus
difficile pour les web agencies." |
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On annonce une prochaine vague d'introductions en Bourse
de sociétés high tech. Pensez-vous que cela
aura un impact sur votre cours et que d'autres web agencies
pourraient être tentées de s'introduire à
leur tour ?
C'est un très bon signe. Aux Etats-Unis, ce sont
les technologies qui tirent la croissance. Logiquement,
il devrait y avoir un impact en Europe. Cela aura probablement
un effet sur notre cours mais je ne fais guère
de commentaires sur le sujet. En ce qui concerne de nouvelles
IPO sur le secteur des Web agencies, ce n'est pas certain.
Le ticket d'entrée est plus difficile : le
marché a été consolidé et
nous avons assisté à la disparition d'un
certain nombre d'acteurs.
Vous avez co-fondé Business
Interactif en 1996 avec François de la Villardière.
Depuis, vous êtes resté aux commandes.
Comment expliquez-vous cette stabilité, atypique pour le secteur ?
Nous avons toujours la passion de notre métier.
Après les années d'euphorie puis de rupture,
nous entrons dans une période plus mature
avec des vrais chantiers de mise en oeuvre. Cela va être
passionnant.
Quel site Internet a particulièrement retenu votre attention dernièrement ?
La nouvelle version du JDN !
Et sur quel site Internet,
réalisé par un concurrent, auriez-vous aimé
travailler ?
eBay. Cela montre notre ambition.
Avez-vous tenté le Wi-Fi ?
Oui, à partir de ma connexion à domicile.
Chez Business Interactif, nous ne l'exploitons pas pour
des raisons de sécurité. Mais le Wi-Fi a
un potentiel important, notamment pour le travail nomade.
En attendant un train dans une gare par exemple.
Avez-vous acheté des
actions Free ?
Oui. En dehors des titres Business Interactif que je possède,
j'ai un petit portefeuille de valeurs high tech. Mais
c'est compliqué la Bourse ces temps-ci.
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Propos recueillis par Philippe GUERRIER, JDN |
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PARCOURS
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Emmanuel Henrion, Diplômé de l'Ecole Supérieure
de Commerce de Paris, a débuté sa carrière dans
les media. Il y a assuré différentes fonctions marketing,
rédactionnelles et commerciales pendant plus de
dix ans.
1996. Création de Business Interactif.
2000 Cotation de Business Interactif au Nouveau
marché de la Bourse de Paris.
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