JDNet. Pour quelles raisons le site Guilbertdirect,
qui était l'interface Internet pour les PME-PMI,
est-il fermé depuis plusieurs mois ?
Patrick Lasfargues.
La stratégie de Guilbert est orientée
moyens et grands comptes. Il y a un peu plus d'un an
et demi, il avait été décidé
de conquérir des entreprises de taille plus petite,
c'est pourquoi nous avions lancé le site GuilbertDirect.
Mais depuis l'acquisition de JPG par le groupe Guilbert
(en rachetant les activités européennes
du groupe Boise
Cascade, NDLR), il y avait redondance. Guilbert
a finalement décidé de capitaliser sur
le site JPG.fr
qui avait été lancé dès
1996 et qui dispose d'un volume d'affaires conséquent.
Le site GuilbertDirect a donc été mis
en veille et les 20 personnes qui étaient dédiées
ont toutes été reclassées dans
divers projets du groupe PPR. En revanche, nous avons
d'autres sites à l'étranger que l'on va
développer, notamment en Italie, en Espagne et
au Royaume-Uni.
Qu'en
est-il de votre offre Guilweb pour les moyens et grands
comptes ?
L'offre Guilweb,
que nous avons lancé en 1998, fonctionne très
bien et nous comptons la développer à
un niveau européen dans les tous prochains mois.
Pour l'instant, l'équipe de Guilweb comprend
une quinzaine de personnes et nous disposons d'une hotline
pour nos clients. Cette activité est la suite
logique d'une offre qui existe sur Minitel et qui s'appelle
Guiltexte. Le site, qui n'est accessible que par un
identifiant et un mot de passe, comporte des fonctionnalités
assez classiques d'e-procurement. Il est possible de
consulter son propre catalogue avec ses prix spécifiques
puis de passer une commande, qui sera vérifiée
ou non par son supérieur hiérarchique.
Le site est consulté régulièrement
par environ 1.000 sociétés clientes, ce
qui représente environ 30.000 personnes physiques.
Guilweb est orienté surtout vers les grands comptes,
mais les sociétés que nous fournissons
peuvent aussi être de taille moyenne, jusqu'à
200-250 personnes.
Que
représente Internet dans les activités
de Guilbert ?
Aujourd'hui, Internet représente une part importante
de l'activité Guilbert et c'est pourquoi nous
allons le développer au niveau européen.
De grands comptes nous ont demandé d'avoir la
même offre au Royaume-Uni, en Espagne et en Allemagne...
Nous avons ainsi commencé un pilote en Belgique
la semaine dernière. D'autres vont bientôt
démarrer. L'objectif est que pour la fin 2001
nous ayons dans tous ces pays une offre Guilweb, qui
remplace éventuellement les offres Internet équivalentes
de nos filiales à l'étranger. D'ici deux
ou trois ans, il sera ainsi possible pour un grand groupe
de disposer de la même offre dans tous les pays
européens.
Avez-vous
l'intention d'étendre l'offre Guilbert sur Internet
au-delà de l'Europe ?
En ce qui nous concerne, Guilbert est encore en position
de consolidation sur le marché européen.
Nous sommes encore sur un marché atomisé
avec beaucoup d'opérations en fusions et acquisitions.
Nous avons donc encore beaucoup de travail à
faire en Europe. Mais nous avons décidé
de collaborer avec le groupe Boise Cascade, qui est
spécialisé sur l'Amérique du Nord
et l'Australie. C'est pourquoi, en plus du rachat des
actifs européens de Boise Cascade, nous avons
monté une joint-venture pour favoriser les échanges
de clients. Nous avons déjà fait une liste
de quelques dizaines de clients américains et
autant de clients européens dans ce sens. L'objectif,
à terme, est éventuellement de marketer
une gamme de produits commune entre les deux distributeurs
pour que les grands comptes trouvent les mêmes
produits, que ce soit en travaillant avec Guilbert ou
avec Boise Cascade. Cette stratégie s'applique
aussi à Internet où nous comptons également
collaborer. Cela est d'autant plus intéressant
que le site de Boise Cascade est le septième
site de commerce BtoB aux Etats-Unis. Il enregistre
environ 150.000 utilisateurs physiques pour 8.000 entreprises
clientes et génère près de 2 millions
de dollars de commandes Internet par jour.
Craignez-vous
la concurrence des pure players comme Welcome Office
qui pratiquent des prix tirés vers le bas ?
On voit effectivement arriver des pure players. C'est
la loi du marché. Mais nous sommes orientés
grands comptes. Nous n'avons donc pas du tout une stratégie
défensive par rapport à l'arrivée
de ces nouveaux acteurs. Et puis il ne faut pas perdre
de vue que le prix n'est pas tout. Il faut aussi regarder
la qualité en terme de services et de taille
de l'offre et se poser la question de la pérennité
de l'entreprise. Je ne suis pas sûr non plus que
ces pure players puissent maintenir leurs prix dans
la durée. Chez nous, les prix sont négociés
client par client, notamment en fonction des coûts
logistiques calculés selon la situation géographique
de l'entreprise par rapport à notre plate-forme.
Jusqu'à présent, nous n'avons eu aucun
client qui soit venu nous voir pour nous dire que Welcome
Office était moins cher...
Travailler
avec des places de marché sur Internet, cela
vous intéresse-t-il ?
Nous avons en effet noté l'arrivée de
nouveaux intermédiaires, avec des places de marché
comme Answork,
Marketo,
Cpgmarket,
etc... Ils sont tous venus voir Guilweb ou JPG pour
obtenir des listes de produits et des listes de prix.
Pour l'instant, nous cherchons encore à comprendre
la valeur qu'ils peuvent apporter par rapport à
nos clients. S'il y a une valeur qui est démontrée,
nous sommes prêts à passer d'une phase d'observation
à une phase d'action. Mais pour l'instant, le business
ne passe pas par ces canaux, très peu de volumes
sont générés. Mais le fait de continuer
à avoir des contacts avec eux, c'est pour nous
le moyen d'être au courant de ce qui se passe
dans ce secteur.
En
terme de chiffre d'affaires, que représentent
les activités Internet de Guilbert sur le montant
total ?
On se fixe comme objectif pour la période 2004,
un minimum de 25% de notre chiffre d'affaires qui passera
par une solution électronique que ce soit par
Guilweb, en EDI, en XML ou en CXML via des places de
marché ou via des clients qui auraient leur propre
solution. En terme de rentabilité, nous ne communiquons
pas, mais les volumes sont très encourageants.
Nous sommes assurés de la viabilité du
site depuis un an déjà.
Qu'est-ce
que vous aimez sur Internet ?
La rapidité d'accès et la richesse de
l'offre, même si je doute souvent de la viabilité
de certains modèles pure players.
Qu'est-ce
qui vous déplaît sur le Web ?
La complexité pour trouver des sites et la confusion
que cela entraîne bien souvent.
Qu'est
ce sont vos sites favoris ?
Boursorama
et The
Motley Fool, un site US sur la Bourse très
bien renseigné.
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