Allaban, agence
de création de sites Web, vient d'intégrer le groupe
informatique CGBI coté en bourse. Du coup, l'agence va
devenir de plus en plus "l'interlocuteur Internet Protocole"
de sa maison mère et pourra s'appuyer sur les compétences
techniques de celle-ci pour développer les stratégies
Internet de ses clients.
Propos recueillis par Philippe Guerrier le 04
août 1999 .
JDNet : Comment
s'est passé le rapprochement entre CGBI et Allaban ?
François Yves le Gal : Allaban,
créée en 1995, a vécu en autofinancement
depuis sa création. Début juillet, nous sommes devenus
une filiale à 100% du groupe français informatique
CGBI coté en bourse. C'est une entreprise informatique
"traditionnelle" au sens large. EIle travaille sur des
secteurs non IP et du coup, on devient un peu leur fer de lance
pour tout ce qui est technologie IP. Nous avions exploré
plusieurs voies : entrée d'investisseurs externes, monter
avec une autre société un groupe pour offrir une
palette de services très large. Ca ne n'est pas fait des
raisons de personnes. La troisième solution, c'était
s'adosser à un grand groupe et de monter à partir
de là avec des moyens sympathiques un pôle digne
de ce nom.
Quels sont les avantages de ce rapprochement
?
En dehors de l'aspect financier et développement, il y
a un tout autre aspect : dès le départ, on s'est
positionné à la croisée de trois grands axes
: la technologie, la créativité et la gestion de
contenu. Les clients nous demandent de plus en plus de rentrer
dans leurs systèmes d'informations. On a vraiment besoin
d'avoir de l'informatique traditionnelle. C'est ce que CGBI nous
apporte. Toutefois, ça ne
résout pas tous nos problèmes. Nous avons encore
un problème de recrutement. Nous sommes obligés
de payer des formations pendant six mois pour que nos collaborateurs
soient opérationnels. On est en limite de croissance non
pas en terme de finance mais de compétence. Nous allons
recruter 150 personnes d'ici la fin de l'année. Actuellement,
nous sommes une trentaine chez Allaban.
La
troisième étape, ce sera quoi ?
On veut rester généraliste mais on va renforcer
l'aspect technologique et ce qui concerne les plates-formes commerce
électronique avec de l'accompagnement éditorial.
Presque du sur-mesure pour des sites avec prise en charge partielle
de la logistique. Nous visons également un développement
international. Des choses sont en train de se préparer
dans l'Europe du Sud. On a déjà des clients américains
pour leur développement en Europe (Computer Associate,
Microsoft...). En revanche, on a pas trop envie d'aller aux Etats-Unis
pour perdre de l'argent.
Quel
est le profil de vos clients ?
Nous
disposons d'une centaine de clients. A 70%, ce sont des grands
comptes (Alcatel, Bouygues...) et 30% des starts-ups comme Chateau
Online. Les profils sont très variés mais peut-être
irons-nous vers une hyper segmentation. Mais nous pensons que
nous allons aborder le monde de la banque et des finances car
CGBI est très bien implanté dans ce secteur.
Quelles
méthodes de travail avez-vous adoptées ?
Nous
prenons en compte trois étapes : le "mind share"
c'est à dire établir une part de marché mentale
de la marque, ensuite le "market share" c'est-à-dire
établir le territoire des produits et ensuite s'occuper
de gagner de l'argent. C'est la philosophie de Jeff Bezos d'Amazon
depuis des années qui estime que son métier n'est
pas de vendre des livres mais de créer des relations. Dès
que nous avons un projet e-commerce, nous appliquons cette règle.
C'est un peu empirique mais cela donne des bons résultats
ultérieurement.
Sur quels projets travaillez-vous
actuellement ?
Nous travaillons sur l'Intranet étendu d'Alain Afflelou
et celui du groupe Bouygues. Nous avons livré le site Ciel
et Espace récemment. Nous travaillons également
sur un projet de refonte du site "Eveil et Jeux" du
groupe PPR avec un aspect commerce électronique.
Que
pensez-vous de l'intitiative d'Olivier Guerin de créer
une centrale d'achat pour l'espace publicitaire et l'hébergement
?
Nous ne sommes pas directement concernés par cette initiative.
Il est vrai que nous proposons des services d'hébergement
mais c'est une prestation "first class" mais ça
reste une activité complémentaire pour Allaban.
Nous sommes adossés au backbone d'Oléane de France
Telecom.
Estimez-vous
qu'il y aura de plus en plus de prestataires Internet qui vont
faire appel aux grands groupes informatiques ?
Une chose est sûre : ils vont faire appel au marché
pour se financer. Grosso modo, pour augmenter notre chiffre d'affaires
d'un million, il faut investir 400.000 francs en terme de trésorerie.
Pour passer à 100 millions, il faut soit s'adosser soit
faire appel au marché. La synergie joue à fond dans
notre cas mais ce n'est pas évident pour tous les prestataires.
Quelles
sont les agences que vous considérez comme des concurrentes
directes ?
Fi System est le prestataire qui nous ressemble le plus en France.
Sinon, on peut citer Netforce, Babel@Stal, Cythère.
Quel
est votre site d'information favori ?
News.com tant en terme de contenu que de segmentation. J'aime
beaucoup La Tribune Interactive mais il faudrait leur dire que
même en août, l'Internet n'est pas en vacances.
Quels
sites utilisez-vous régulièrement ?
Je réserve des billets sur le site de la SNCF ou les compagnies
aériennes. J'utilise également les services en ligne
de Banque Directe
Qu'aimez-vous
sur le Net ?
Prendre un peu de temps pour me balader sur la Toile.
Que
détestez-vous sur le Net ?
Le spam. Chez Allaban, nous avons adopté une politique
de "zéro tolérance". Nous avons créé
une liste noire pour les mails indésirables.
François
Yves Le Gal a obtenu le MBA de l'université de Berkeley
en 1982. Entre 1983 et 1985, il a effectué du consulting
entreprise. Entre 1985 et 1989, il a travaillé pour le
compte du Groupe Test, notamment en qualité de rédacteur
en chef d'Info PC. Au début des années 90, il a
rejoint le groupe IDG. En 1995, il fonde l'agence Allaban avec
le directeur associé Philippe Kaigre.
Allaban en chiffres :
Chiffre
d'affaires 98
|
15 millions de francs
|
Effectif
|
une
trentaine
|
Références
|
Chateau
Online, Alain Afflelou, PPR, Midas, Procar
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