INTERVIEW
 
Directeur Collectivités Locales, Education, Formation
France Télécom
Gérard Lentiez
"Nos premières offres commerciales satellites devraient être déployées d'ici la fin de l'année"
Partenaire télécom historique des collectivités, France Télécom doit s'adapter à l'évolution de l'environnement concurrentiel mais aussi aux changements survenant dans le Code des collectivités territoriales qui disposent de nouvelles prérogatives dans le domaine des télécommunications. Présent au Salon des maires et des collectivités locales qui s'est achevé hier jeudi, l'opérateur national dispose de plusieurs cordes à son arc pour répondre aux besoins des collectivités : offres réseaux de données et solutions d'accueil téléphonique, des services pour approfondir les relations collectivités/citoyens (comme l'expérimentation du "Le Fil Citoyen" avec la municipalité de Montélimar autour de la diffusion de messages d'informations ou d'alertes en multi-canal) et naturellement le développement économique avec la disponibilité du haut débit et des technologies alternatives Wi-fi et satellite.
21 novembre 2003
 
          
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JDN. Que représente le marché des collectivités locales pour France Télécom ?
Gérard Lentiez. La direction Collectivités Locales réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 450 millions d'euros. Cela fait sept ans que les agences France Télécom disposent d'équipes technico-commerciales dédiées au monde des collectivités car les besoins et les modes de commandes comme les procédures d'appels d'offres, sont particuliers. Pour les affaires plus complexes, la gestion est centralisée. Chaque année, nous répondons jusqu'à 400 appels d'offres.

Comment France Télécom appréhende-t-il l'émergence des projets d'infrastructures haut débit supervisés par les collectivités ?
La plupart de ces projets sont apparus il y a plusieurs années. Ils correspondaient à une demande de couverture haut débit en particulier pour les zones d'activités. En juin, Thierry Breton, PDG de France Télécom, a pris en considération ces nouveaux projets à l'occasion de l'annonce du plan "Le haut débit pour tous", qui se traduit par un élargissement de la zone de couverture et une augmentation du débit ADSL.

Estimez-vous que des projets d'infrastructures haut débit sont caduques après les annonces ADSL de France Télécom ?
Certains projets prévoyaient d'introduire du haut débit sur des territoires avant les annonces d'extension de couverture ADSL faites par France Télécom. Cette semaine, dans le cadre du plan "Images", Thierry Breton a présenté des perspectives d'augmentation du débit DSL qui vont permettre d'atteindre 10 Mbits/s par seconde d'ici fin 2005. Notre rôle consiste à identifier les réels besoins des collectivités et d'y apporter une réponse : est-ce une extension de couverture ou une augmentation du débit ? Est-ce un problème de tarification de la bande passante ou de services d'accompagnement ?

Le JDN recense plus de cent projets haut débit de collectivités sur le territoire français. Pourquoi France Télécom apparaît-il rarement en tant que chef de file dans la maîtrise d'oeuvre ?
Ce n'est pourtant pas souvent le cas. Nous avons une bonne couverture sur le territoire et nous faisons en sorte qu'elle soit la plus complète possible. Nous essayons d'être présents partout avec l'appui de nos relais locaux.

Ces projets émergents ne constituent-ils pas une remise en cause de la position France Télécom dans le monde des collectivités ?
Nous sommes conscients de la mutation du marché des collectivités et du développement de la concurrence. L'environnement est plus complexe qu'avant, c'est le jeu normal de la concurrence. Chez France Télécom, les commerciaux qui vont sur le terrain savent depuis quelques années qu'ils ne sont plus seuls.

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Pourquoi France Télécom n'accompagne-t-il pas le projet Pau Broadband Country ?
C'est un projet avant-gardiste local autour de la technologie de la fibre optique. Le projet PBC est intéressant à suivre en termes d'image d'une ville et d'expérience locale sur les services et les usages du très haut débit. Mais ce qui intéresse France Télécom en premier lieu, c'est la possibilité d'avoir une couverture nationale autour de l'ADSL.

Comment France Télécom peut-il concurrencer une offre d'accès grand public 100 mégabits pour 30 euros proposé aux Palois ?
Le modèle économique reste incertain et toutes les collectivités ne pourront pas adopter ce schéma. On trouve des projets Internet à très haut débit uniquement dans des grandes agglomérations pilotes au niveau européen comme Milan ou Stockholm.

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Dans quelle mesure comptez-vous déployer des solutions alternatives Internet haut débit (satellite et Wi-Fi) ?
L'ADSL reste le vecteur privilégié mais nous utiliserons des solutions alternatives pour les territoires qui ne pourront pas être desservis par cette technologie. L'avantage de la solution satellite associée à du Wi-Fi est qu'elle peut être mise en place rapidement à des prix convenables d'accessibilité. Les premiers retours sur les expérimentations que nous avons sont satisfaisants. Les premières offres commerciales satellites devraient être déployées d'ici la fin de l'année. Le développement des offres Wi-Fi en miieu rural aura lieu l'année prochaine. Les expérimentations combinant Wi-Fi et satellite, elles, ne font que commencer. Il est trop tôt pour se prononcer sur les modèles technico-économiques qui pourraient être retenus.

Sur quels projets de services publics sur Internet vous êtes-vous impliqués ?
A la suite des appels d'offres lancés par l'Adae, nous avons été retenu dans un projet de cartes de vie quotidienne sur la ville de Vandoeuvre, qui a une grande tradition de participation à la vie locale, et la communauté urbaine du Grand Nancy. Nous intervenons sur les aspects réseaux et la capacité d'exploiter les cartes à puce.

Sur la problématique de la dématérialisation des marchés publics, France Télécom est partie prenante de la nouvelle plate-forme AchatPublic.com. Comment sensibiliser les collectivités locales à ces techniques ?
Un certain nombre de collectivités commencent à lancer des appels d'offres sous forme dématérialisée. Règlementairement, à partir de janvier 2005, les collectivités ne pourront pas refuser une réponse à un appel d'offre reçu via Internet. Mais nous avons un travail de fond pour les sensibiliser à ce thème avec une échéance qui se rapproche rapidement. Un "Tour de France Achatpublic.com" devrait être monté prochainement.

France Télécom répond-il déjà à des appels d'offres dématérialisés ?
Nous avons déjà participé à un expérimentation menée par la ville de Niort. D'alleurs, nous avions été le seul opérateur télécom à répondre sous format électronique. Mais actuellement, nous n'avons pas repéré d'autres initiatives dans ce sens.

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Que devient Ternova.com, le portail historique des collectivités locales de France Télécom ?
Ce portail avait pour vocation de donner un certain nombre d'informations sur les TIC à l'ensemble des secteurs des collectivités. Mais nous avons rencontré des difficultés à trouver un modèle économique viable. Nous étudions donc actuellement la pérennité de ce service en ligne.

 
Propos recueillis par Philippe Guerrier

PARCOURS
 
Gérard Lentiez, diplômé de l'école Polytechnique et de l'Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris, est entré chez France Télécom il y a 25 ans. Après avoir débuté sa carrière dans la région Sud-Ouest, il a rejoint Transpac comme responsable du développement commercial. Il a ensuite été nommé directeur du bureau de France Télécom à Budapest après avoir été consultant sur des projets de développement internationaux. En 1996, il prend en charge la direction des services internationaux de France Câbles et Radio. Il est actuellement directeur du secteur collectivités locales, éducation et formation, secteur qu'il suit depuis 1999.

   
 
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