Interviews
Carole Liscia

Carole Liscia
Directrice marketing et communication en France
LibertySurf

Avec une prise de participation majoritaire dans Nomade, LibertySurf annonce clairement sa volonté de proposer plus que de l'Internet gratuit à ses membres. Carole Liscia fait le point sur le Net vu par Kingfisher et Bernard Arnault en attendant d'autres acquisitions...

Propos recueillis par Alain Steinmann le 08 juillet 1999 .

JDNet : Quel est l'objectif de votre prise de participation dans Nomade ?
Carole Liscia: Le temps nous est compté et il nous aurait fallu de six mois à un an pour construire un site de cette qualité. Notre objectif est de nous implanter très rapidement sur le marché pour prendre une longueur d'avance sur ceux qui vont arriver en septembre. Ceux-là devront redoubler d'efforts pour rattraper le retard accumulé. Nous avons d'ailleurs d'autres accords de partenariats d'édition et de distribution qui vont être annoncés prochainement.

Ca coûte cher un Nomade ?
Nos actionnaires dont le Groupe Arnault ont clairement souhaité investir très rapidement dans LibertySurf en y intégrant d'autres services et la prise de participation dans Nomade n'est qu'une première étape dans le développement de notre offre de services.

Quels sont les services que vous allez développer prochainement ?
Nous nous intéressons de près à la téléphonie. Nous déployons notre propre réseau de présence dans la France entière avec des structures dédiées au service. Pour être clairs, LibertySurf affiche clairement sa volonté de devenir opérateur.

Avec, pourquoi pas, de la "téléphonie gratuite" ?
Nous envisageons tout ce qui peut apporter un service à nos utilisateurs.

Quel est l'avenir de Nomade et de ses services concurrents aux vôtres (pages perso avec Multimania) ?
Nomade ne va pas changer de nom. Je n'ai pas le droit de vous donner de chiffres mais nous sommes très majoritaires dans Objectif Net. Des discussions vont avoir lieu entre nos deux équipes mais il n'y a aucune raison qu'on change tout. Certaines choses vont simplement évoluer..

L'acquisition n'a pas été précipitée ?
Nous pensions depuis longtemps à optimiser notre portail en l'enrichissant avec du contenu. Nous avons donc eu des discussions il y a quelques semaines avec les responsables de Nomade mais je ne saurais honnêtement vous dire qui a contacté l'autre le premier.

Parlons chiffres, où en êtes-vous aujourd'hui ?
Nous n'annonçons toujours pas de chiffres mais votre étude était en dessous de la réalité, nous avons plus de 130 000 abonnés (mais combien de réellement actifs? ndlr). Très prochainement, nous serons distribués par Castorama, une grande banque, un groupe de presse et un vépéciste. Notre portail réalise plusieurs millions de pages vues par mois. Nous investissons en masse pour notre promotion sur plusieurs moteurs de recherche. Cela représente plusieurs millions de francs.

Certains fournisseurs d'accès payants considèrent la récente décision de l'ART comme un arrêt de mort pour vous...
Avec eux, nous avons déjà été enterrés plus d'une fois. Ce sont plutôt eux qui devraient se poser la question de l'avenir de leur service. Mais je n'ai pas de haine envers les fournisseurs payants, j'ai même une certaine admiration. LibertySurf souhaite apporter sa part des choses et aller dans le bon sens.

On parle souvent de la qualité plutôt moyenne des fournisseurs gratuits en Grande-Bretagne. Et vous ?
Notre structure actuelle nous permet de recevoir jusqu'à 500.000 internautes. Nous allons investir dans notre réseau pour que ces problèmes n'arrivent jamais chez nous.
Au lancement de LibertySurf, nous avons demandé aux personnes intéressées par notre offre de remplir un bon de réservation: c'était justement pour structurer notre réseau géographiquement car pour nous la qualité de connexion est primordiale.

Qu'est-ce-qui manque à LibertySurf aujourd'hui ? 
Pas mal de choses, je ne veux pas être prétentieuse. Nous allons développer un service "Libertycard" (appellation non définitive, ndlr) qui permettra d'acheter en ligne sans donner son numéro de carte bancaire. Les pages personnelles vont être étoffées...

Par une acquisition ?
Je n'en sais rien, notre stratégie n'est pas décidée ici en France. Sinon, nous sommes perpétuellement à la recherche de contenus et de partenariats. Tous les jours, nous recevons entre 5 et 10 personnes pour intégrer un maximum de services. Notre galerie marchande va être totalement refondue avec une interface propriétaire. Ce sera une source de revenus très importante pour LibertySurf.

Comment comptez vous utiliser la manne financière qui vous est mise à disposition ?
Il n'y a pas que l'argent. Ce n'est pas tout mais c'est vrai que c'est plus facile avec que sans. Les acquisitions seront réfléchies, nos actionnaires n'aimant pas trop les décisions à la va vite. Pour l'instant, nous avons 2 ou 3 acquisitions rapides à effectuer et après nous verrons.

LibertySurf en Europe, c'est pour quand ?
J'espère qu'on aura ouvert d'ici la fin de l'année mais je ne sais pas ce qu'il en sera. Les pays qui devraient ouvrir sont dans l'ordre l'Allemagne, la Belgique, la Suisse, l'Italie, l'Espagne. Le marché anglais est saturé mais nous ouvrirons aussi notre propre accès. Aujourd'hui, je peux difficilement vous dire ce qu'il en sera.
En France, nous surveillons de près nos concurrents et nous essayons de détailler leurs offres pour voir ce que nous pouvons en tirer...

Justement, que pensez-vous de Freesbee ?
Ce n'est pas un concurrent pour nous. Mais à un moment, il vaut mieux donner que faire payer. Si certains de leurs utliisateurs ont des factures inférieures à 50 francs par mois, ça leur coûtera plus de facturer que ça ne leur rapportera. Et je ne sais pas comment ils obligeront les gens récalcitrants à payer.

Avez-vous déjà acheté sur Internet ?
Oui, des fleurs, du vin, plutôt sur des sites français. Des DVD aussi mais à l'étranger parce que c'est beaucoup moins cher. J'ai même trouvé des recettes de maquillage à base de concombre sur Internet. J'utilise aussi Telemarket pour faire mes courses et Allo Ciné pour réserver des séances. Par contre, c'est dommage qu'il n'y ait pas de sites vraiment intéressants pour les enfants.

Qu'aimez-vous sur le réseau ?
L'interactivité et la possibilité de faire des choses et de recevoir des informations en temps réel. Par exemple, ici à LibertySurf, nous n'appelons plus le 12: nous allons directement sur Internet. Ca rend tellement service.

Et que détestez-vous ?
Qu'on me harcèle sur ma messagerie. Au début, j'ai eu le malheur de laisser mon adresse mail pour recevoir des informations et depuis c'est l'avalanche. J'ai de la pub de partout. Il n'y a vraiment rien de pire et je peux vous dire qu'à LibertySurf, nous ne ferons pas subir à nos utilisateurs ce que nous ne supportons pas nous-mêmes.






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