INTERVIEW 
 
Mathieu Llorens
Responsable R&D
Xiti
Mathieu Llorens
"La mesure d'audience est la matière première de produits décisionnels plus élaborés"
Xiti, connu pour sa solution gratuite de mesure d'audience, revendique aujourd'hui 2000 clients payants. Projets internationaux, développements technologiques : son responsable R&D fait le point.
(16/12/2004)
 
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 Mathieu Llorens

JDN. Comment évolue votre activité ?
Mathieu Llorens. Notre portefeuille de clients ne cesse de s'élargir. Il a doublé cette année pour atteindre près de 2.000 comptes. L'audience cumulée des sites que nous mesurons s'élève désormais à 6 milliards de pages vues par mois. De grands groupes internationaux et la moitié des sociétés du CAC 40 utilient aujourd'hui nos outils. Nous avons également contracté la Française des jeux, l'ANPE et, plus récemment, l'intégralité des sites gouvernementaux français.

Quels sont vos objectifs de développement ?
Nous envisageons d'ouvrir des bureaux en Europe et à l'international dès 2005. Nous avons déjà des clients au Royaume-Uni, en Espagne, en Italie, en Belgique, en Suisse et en Afrique francophone mais il nous manque une présence commerciale dans ces pays.

Le marché a connu un certain nombre de rapprochements ces dernières années. Vous-même, avez-vous reçu des propositions de rachats de la part des autres acteurs ?
Oui mais nous les avons toutes déclinées. Nous avons une culture d'entreprise et une vision du marché radicalement différentes de celle de nos concurrents.

Quelle est la répartition du capital d'At Internet aujourd'hui ?
Toujours la même. Nous avons cédé 7 % du capital à des banques en 2000, après avoir levé près d'un million d'euros. La part restante appartient toujours aux fondateurs.

Qu'est-ce qui vous a permis de résister à l'éclatement de la bulle Internet ?
Nous n'avons jamais évolué sur le modèle d'une start-up. Au contraire, nous avons toujours été une société familiale de l'ancienne école, c'est à dire mue par un souci de rentabilité. Et nous ne sommes pas dépendant du modèle publicitaire comme certains acteurs d'avant l'éclatement de la bulle. D'autre part, nous avons focalisé notre énergie sur le produit. Si celui-ci est bon, il est inutile de communiquer. Il suffit de laisser agir l'effet viral pour acquérir de la notoriété. C'est ce que nous avons fait en véhiculant une bonne image, celle d'un service entièrement gratuit et de qualité. Notre équipe technique est constituée d'un noyau dur en place depuis 1996 et notre première équipe commerciale a vu le jour seulement en 2000.

Allez-vous mettre un terme à votre offre gratuite maintenant que vous avez une certaine notoriété ?
Surement pas. La version gratuite de notre outil est pédagogique. Nos clients essaient d'abord cette version avant de passer à une offre payante. C'est pourquoi nous apportons un bon service également aux utilisateurs de la version gratuite, afin d'accompagner leur conversion. J'ajouterais que nos outils payants évoluent plus vite.

Envisagez-vous de lancer de nouvelles offres ?
Nous avons récemment lancé nos premiers benchmarks. C'est une offre que nous pouvons aujourd'hui proposer puisque nous mesurons l'audience de plus de 155.000 sites. Nous sommes donc représentatifs de la plupart des secteurs d'activité. Nous avons également rajouté à nos produits de nouvelles briques destinées principalement aux sites marchands.

Nous travaillons sur un projet innovant pour la mesure de l'audience des Intranets"

Rien pour la téléphonie mobile ?
Les volumes sur mobile ne sont pas encore très importants mais nous mesurons déjà le trafic des sites Wap et iMode. Nous travaillons aussi sur un projet de présentation des données d'audience sur mobile.

La télévision sur ADSL représente-t-elle un secteur réservé aux spécialistes du petit écran ?
Pas du tout. La problématique de mesure d'audience sur ces nouveaux médias reste la même que sur Internet. Notre présence est par conséquent toute naturelle. Notre équipe de recherche et développement planche actuellement sur le problème, et plus largement sur la TNT.

Vous intéressez-vous au ciblage comportemental ?
Nous gardons effectivement un œil sur cette discipline qui intéresse le marché. Mais il est encore trop tôt pour lancer une offre de ce type. Le marché n'est pas prêt.

Comment évolue votre métier ?
La technique de base n'a pas changé. Le marqueur distant s'est finalement imposé. L'exploitation des données recueillies, en revanche, s'est fortement développée. Aujourd'hui, la mesure d'audience est en quelque sorte une matière première dont on se sert pour concevoir des produits plus élaborés. En croisant les informations issues de la mesure d'audience et en intégrant les données clients, nous obtenons de véritables outils d'aide à la décision.

Le marquage est-t-il encore un frein aujourd'hui ?
Le marquage ne rebute plus, dorénavant, car il s'effectue de manière automatique et rapide. Quant au cookie, il effraie encore certaines personnes mais il ne pose pas de réels problèmes. Les internautes sont aujourd'hui plus éduqués : ils savent notamment que leur vie privée est préservée.

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Etudiez-vous de nouvelles technologies ?
Je resterais discret sur cette question car nous avons déjà suffisamment inspiré le marché français. Je dirais seulement que nous travaillons sur un projet innovant pour la mesure de l'audience des Intranets.

 
 
Propos recueillis par Frédéric QUIN, JDN

PARCOURS
 
 
Mathieu Llorens, 28 ans, est responsable Recherche et Développement pour At Internet depuis septembre 2000. A ce titre, il représente la société auprès des sites majeurs audités par Xiti et auprès des organismes inter-professionnels chargés d'organiser le marché de la mesure d'audience sur Internet (CESP, Diffusion Contrôle, Geste, IAB, GFII).

Agrégé de Lettres Modernes, Mathieu Llorens est également professeur associé à l'IUT SRC (Services et Réseaux de Communication) de Bordeaux III et intervient dans de nombreuses universités françaises.

   
 
 
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