JDNet.
Quel est le bilan de Fnac.com au terme de cette année
2002 ?
Jan Löning.
L'année 2002 a été marquée
par une forte croissance. Sur les trois premiers trimestres,
notre chiffre d'affaires en ligne a augmenté de
65 %. Quant à notre panier moyen, il a augmenté
de 25 %. Ces résultats sont très satisfaisants
pour notre objectifs de rentabilité qui se situe
fin 2003, début 2004. Nous devons évidemment
continuer à faire croître notre panier moyen,
car il n'est pas possible de gagner de l'argent sur l'achat
d'un livre de poche. Et pour cela, nous devons augmenter
la fidélité de nos clients. Car nous avons
remarqué que si le montant du premier achat est
de 26 euros, celui-ci croît ensuite régulièrement
au fil des transactions. Sur ce point également,
nous sommes confiants, puisque depuis le début
de l'année 2002, le taux de fidélisation
est en forte croissance. Aujourd'hui, sur 100 commandes,
plus de 50 % d'entre elles émanent d'anciens
clients.
Comment
avez-vous obtenu ces résultats ?
Cette croissance n'a pas été
tirée par les promotions. Non pas parce que celles-ci
ne fonctionnent pas, mais parce que nous ne voulons
pas créer de mauvais réflexes chez les
internautes. Nous cherchons à construire une
activité pérenne basée sur le développement
de la confiance. Dans cette perspective, il nous semble
plus pertinent, pour fidéliser notre clientèle,
de développer des propositions attractives en
termes de choix de produits, de nouveautés et
de qualité de services. Aujourd'hui, fnac.com
propose 100 000 produits livrables en 24 heures
ainsi que des contenus variés pour aider les
internautes à faire leur choix. Parallèlement,
nous envoyons une fois par semaine, une mailing de présentation
des nouveautés en un million d'exemplaires aux
internautes ayant créé un compte sur fnac.com.
Enfin, si aujourd'hui la vente sur Internet a prouvé
qu'elle correspondait à un véritable modèle
économique, elle génère également
des coûts que l'on ne peut pas ignorer en en faisant
grace aux internautes.
Ce
qui explique votre politique de facturation des frais
de port, notamment à Noël ...
Tout à
fait. Le picking et la livraison à domicile sont
de vrais services qui, pour être de qualité,
ont obligatoirement un coût. C'est pourquoi, tout
au long de l'année, nous n'offrons les frais
de port que pour un panier d'achat de 55 euros. Pour
aider à la transformation pendant les fêtes
de Noël, nous avons abaissé ce seuil à
25 euros. Mais contrairement à l'année
précédente, nous n'avons pas opté
pour le tout gratuit. 25 euros est une valeur qui correspond
sensiblement au coût d'un cadeau et qui nous permet,
en interne, de couvrir nos frais.
Combien
de commandes traitez-vous en moyenne par mois ?
Je ne
peux pas vous communiquer ce chiffre. Je peux simplement
vous dire que nos capacités de traitement de
commandes en période de pointe sont de 25 000
colis par jour. Actuellement, nous sommes entrés
dans des processus industriels qui nous permettent de
gagner en productivité afin de pouvoir rentabiliser
des paniers relativement faibles. Tout l'enjeu aujourd'hui
est, dans ces conditions, de parvenir à maintenir
une bonne qualité de service. Quant aux problèmes
de livraison, ils sont en général minimes.
Nous estimons que les incidents de livraison dus à
la Poste, incluant les pertes et les erreurs de routage,
représentent moins de 1 % des commandes.
Pour nous, le système postal français
est très performant.
Par
rapport au chiffre d'affaires dégagé par
un magasin Fnac, ou se situe aujourd'hui le site fnac.com
?
Sur les
neuf premiers mois de l'année, fnac.com est le
23ème magasin du groupe au niveau mondial et
représente moins de 2 % du chiffre d'affaires
de Fnac. Pour information, nous avons actuellement 96
magasins dans le monde. Notre objectif est de devenir
le 1er magasin du groupe d'ici trois ans et de représenter
10 % du chiffre d'affaires de la Fnac d'ici cinq ans.
Ces objectifs nous semble assez réalistes puisqu'au
mois de novembre, le site était déjà
le 15ème magasin du groupe en terme de chiffre
d'affaires. En matière de billetterie, nous sommes
d'ailleurs déjà, le premier magasin du
groupe, ainsi que depuis peu, en terme de recrutement
de nouveaux adhérents.
Comment
votre chiffre d'affaires se
répartit entre
les différentes catagories de produits que vous
proposez ?
Un petit
tiers de notre chiffre d'affaires est généré
par la vente de livres, un gros tiers par les disques
et la vidéo, le dernier tiers provenant de la
vente des produits techniques. Cette répartition
n'est aujourd'hui pas exactement celle que l'on constate
en magasin où les produits techniques représente
la moitié du chiffre d'affaires.
Les
positionnements du site et des magasins sont-ils identiques,
notamment en matière de politique tarifaire ?
En terme de positionnement général,
il n'y a pas de différence entre les magasins
et le site. Des écarts de prix peuvent parfois
exister entre les magasins et le site. Ceci pour différentes
raisons. D'abord parce que chaque magasin a la possibilité
d'adapter un prix pour répondre à la concurrence
qui existe dans sa zone de chalandise. Ensuite, parce
que nous pouvons organiser sur le site des opérations
ponctuelles qu'on ne retrouve pas en magasin. Et enfin,
ces décalages peuvent survenir à la suite
d'une mauvaise synchonisation de certaines opérations
entre nos différents canaux de distribution.
Quelles
sont les synergies entre les magasins Fnac et le site
et quel bilan pouvez-vous en faire ?
Les synergies
entre les magasins et le site sont certaines, même
si elles sont difficiles à évaluer. Elles
sont d'abord d'ordre qualitatives. Comme je l'ai dit
auparavant, les adhésions en ligne et la billetterie
fonctionnent très bien. Ensuite, on se rend compte
que le site sert à préparer des achats
qui sont concrétisés en magasin.
Il n'est pas rare, par exemple,
de voir en magasin, des clients avec des fiches produits
provenant du site. Mais l'inverse fonctionne également.
Par ailleurs, même si les internautes commandent
en ligne leur billet de spectacle, ils viennent en magasin
les retirer et en profite souvent, pour faire un tour
en magasin. Côté quantitatif, le site s'appuie
en grande partie sur les stocks des magasins. Notre
stock de référence disponible sous 24
heures ne comprend que 2 000 références.
Vous
proposez depuis quelques mois de la formation en ligne
et depuis peu, un service i-mode. Comment ces deux nouveautés
s'incrivent-elles dans votre stratégie ?
Nous vendions
déjà de la formation en magasin, alors
pourquoi pas sur Internet ? C'est un canal de vente
supplémentaire. Dans le cas de la formation en
ligne, notre démarche est un peu différente.
Il s'agit toujours de faciliter l'accès aux nouvelles
technologies et à notre savoir-faire, mais notre
rôle est plutôt dans ce domaine celui d'un
défricheur, car nous ne comptons pas générer
de gros volumes de vente pour l'instant avec ce service.
Le développement de l'Internet mobile procède
de cette même logique. Nous prenons la température.
Mais ce qui est important pour nous sur ce marché,
ce n'est pas la technologie, mais comment se décline
la relation avec nos clients à travers ce média
et comment il faut le penser pour qu'il soit efficace.
Vous
êtes-vous fixé des objectifs concernant
l'i-mode ?
Non, absolument
aucun. Par contre, en terme de trafic, nous avons dépassé
mes espérances !
Quelles
sont les premières tendances concernant les ventes
de Noël ?
Cette année,
nous nous attendons à quadrupler notre chiffre
d'affaires journalier entre les mois de septembre-octobre
et la semaine prochaine.
Quels
seront vos principaux défis pour 2003 ?
D'abord, atteindre
l'équilibre financier en poursuivant ce que nous
avons commencé à faire en 2002. Nous n'envisageons
pas de diversifier les familles de produits qui sont
les nôtres actuellement. Nous sommes un magasin
Fnac et pas une galerie marchande. Nous devrons tous
les jours parvenir à gérer la croissance
de manière à satisfaire nos actionnaires
et nos clients.
Qu'est-ce
que vous séduit le plus sur Internet ?
L'accessibilité.
Internet écrase la notion d'espace. Je peux savoir
tout ce que je veux sur un sujet et savoir tout ce qui
se fait. Par exemple, je peux connaître en temps
réel le résultats de la quatrième
division de football en Allemagne
A
contrario, qu'est-ce que vous détestez le plus
?
Les mirages.
Les sites marchands par exemple, qui ne respectent pas
les fondamentaux du commerce et qui veulent faire croire
qu'ils sont sérieux.
Quels
sont vos sites préférés ?
Je suis un internaute
assidu de Yahoo et du Monde.
Est-ce
que vous achetez souvent en ligne ?
Je suis un acheteur
assez assidu parce que ça marche bien. J'achète
bien sûr sur fnac.com, mais aussi chez mes concurrents.
C'est la meilleure manière de se rendre compte
de ce qui ne va pas. J'achète également
assez souvent sur Voyages-sncf, Eveil et Jeux et Ooshop.
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