INTERVIEW 
 
Alain de Mendonca
Directeur général
Karavel-Promovacances
Alain de Mendonca
"Promovacances a enregistré 64 % de croissance en 2005"
Intégré depuis un an au groupe Opodo, Karavel-Promovacances semble avoir bénéficié plutôt que pâti de son mariage avec la filiale d'Amadeus. Alain de Mendonca, son directeur général, revient sur ces douze derniers mois.
(24/01/2006)
 
JDN. Quel bilan faites-vous de l'année 2005 ? Avez-vous rencontré des difficultés, comme certains, sur le second semestre ?
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 Alain de Mendonca
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Promovacances
Alain de Mendonca. Non, nous avons enregistré une très forte croissance en 2005. Notre chiffre d'affaires est ressorti à 230 millions d'euros, soit 64 % de hausse par rapport à 2004. Ce qui est relativement bon pour le secteur. Résultat, avec un chiffre d'affaires global de 450 millions d'euros, le groupe Opodo-Karavel-Promovacances est aujourd'hui en France l'un des acteurs majeurs du voyage en ligne.

Comment expliquez-vous votre dynamisme ?
Tout d'abord, c'est un secteur qui reste très jeune et qui conserve, de fait, d'importantes marges de progression. Ensuite, notre équipe est relativement stable, ce qui nous permet de capitaliser sur cinq ans d'expérience. Nous veillons également à avoir une politique dynamique d'innovation. En 2006, nous avons ouvert un centre d'appels à Vichy, employant 80 personnes, afin de traiter les appels compliqués, les appels simples étant traités au Maroc. Nous avons également engagé, en collaboration avec Sopra, un vaste chantier pour changer notre plate-forme technique afin d'acquérir un outil plus robuste et plus fiable et de développer des outils de CRM et de segmentation client. Enfin, nous avons maintenu notre pression publicitaire on et offline, afin de continuer à asseoir la notoriété de la marque Promovacances.

Justement aujourd'hui, quelle est la politique de marque du groupe Karavel-Promovacances ? Que devient la marque Karavel ? Continuez-vous à investir dessus ?
Aujourd'hui, Promovacances est notre marque phare. Karavel ne représente plus désormais que 2 à 3  % de notre chiffre d'affaires. C'est une très belle marque, avec un fort potentiel, et elle continue de vivre sa vie. Mais pour l'instant nos investissements vont massivement sur Promovacances.

Avez-vous augmenté vos dépenses publicitaires en 2005 ?
Non, nous n'avons pas tellement investit plus. Nous sommes seulement plus efficaces. Au bout de cinq ans, nous savons ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Actuellement, par exemple, ce sont les liens sponsorisés et la présence sur Kelkoo qui ont le meilleur rendement. Par contre, nous ne communiquons pas le montant de nos investissements publicitaires.

L'activité de TO représente 30 % de nos revenus."

Lorsque vous avez repris Promovacances en octobre 2002, la société générait une part importante de son activité en tant que Tour Opérateur. Que représente désormais ce segment dans votre chiffre d'affaires ?
Cela représente environ 30 % de nos revenus. C'est une activité qui pour nous est très importante car elle nous permet d'offrir des produits différents des autres voyagistes en ligne. Par ailleurs, créer nos propres séjours nous permet de maîtriser la qualité des produits que nous proposons et nous apporte davantage de crédibilité par rapport à nos fournisseurs. Ils savent que nous connaissons leur métier.

Combien de personnes travaillent désormais pour le groupe Karavel-Promovacances ? Comment gérez-vous la croissance de vos ressources humaines ?
Nous sommes passés aujourd'hui à une phase d'industrialisation de notre activité. Nous employons actuellement 420 personnes, soit quasiment 100 de plus qu'il y a un an. Tout va très vite et il faut sans cesse s'adapter, tant au niveau des locaux que du management. Finalement, l'hyper croissance est tout aussi difficile à gérer que la déconfiture.

Un an après votre acquisition par Opodo, quel bilan faites-vous de votre intégration ?
Je pense que globalement, le rachat en février 2005 de Karavel par Opodo est une réussite. Et ce d'autant plus que les précédentes opérations de ce type dans le secteur n'ont pas été particulièrement heureuse. Pensez à la marque Travelprice qui a quasiment disparu à l'intérieur du groupe Lastminute. Plus récemment, l'acquisition d'eBookers ne semble pas être non plus une réussite. Par rapport à ces exemples, le groupe Karavel-Promovacances s'en sort plutôt bien. Malgré notre rachat, notre croissance reste très soutenue.

Selon vous, pourquoi ?
Notre activité est totalement complémentaire à celle d'Opodo. Il reste le spécialiste des vols secs et nous, nous restons des spécialistes des séjours. Au delà, nous sommes restés deux entités indépendantes sur lesquelles s'appuie deux marques fortes qui travaillent sur leurs synergies. Nous sommes le fournisseur exclusif d'Opodo en matière de séjours. Enfin, nous restons très entrepreneurs et nous continuons à favoriser l'innovation.

L'intégration avec Opodo est une réussite "

Est-ce que finalement, cette intégration s'est d'autant mieux passée que la stratégie d'Amadeus, qui est la maison mère d'Opodo, est peut-être moins bien définie en matière de e-commerce et de e-tourisme que celle de Sabre ou de Cendant ?
L'objectif d'Amadeus est aujourd'hui clairement de contrôler la distribution électronique pour résister à la concurrence des américains. En revanche, il est vrai que sa stratégie est peut-être moins coulée dans le marbre que celle d'autres grands acteurs anglo-saxon. Mais au final, elle s'avère plutôt efficace.

Quels sont vos projets pour l'année 2006 ?
Tout d'abord, nous venons de lancer une offre de réservation sur mobile (lire l'article du JDN du 11/01/06) qui pour nous est surtout un test pour capitaliser de l'expérience. Nous venons également d'ouvrir notre troisième boutique en dur en l'espace d'un an. Enfin, au delà, nous continuerons de développer notre expertise en matière de packages.

Quelle est la part des ventes que vous réalisez en boutique ?
Pour l'instant c'est assez faible, puisque cela représente 1 % de notre chiffre d'affaires.

Et le package dynamique ?
Les américains nous font croire que cela marche. Mais en France, force est de constater que c'est essentiellement un produit week-end. Car sur un séjour d'une semaine, voire de plusieurs semaines, il est difficile de pouvoir tirer autant les prix que sur un séjour classique. Au final chez nous, le package dynamique ne représente que 3 à 4 % de notre chiffre d'affaires.

Selon vous, quel sera le visage de 2006 en matière d'e-tourisme ?
Ce sera une année difficile. Le cours du pétrole va continuer à augmenter, l'instabilité géopolitique ne va pas se réduire, les risques de grippe aviaires restent élevés et le moral des français n'est pas très haut. Résultat, en ce qui nous concerne, nous tablons sur une croissance de 40 %.

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Que privilégierez vous ? La croissance à tout prix ou bien sécurisez vos fondamentaux ?
Dans une période instable, il existe deux alternatives. Soit une attitude de repli, soit une stratégie guerrière. En ce qui nous concerne, je ne pense pas que nous opterons pour une stratégie guerrière.

 
 
Propos recueillis par Anne-Laure BERANGER, JDN

PARCOURS
 
 
Alain de Mendonca, 35 ans, est diplômé de l'Ecole supérieur de Commerce de Reims

1995-1999 : Il intègre Procter & Gamble où il occupe le poste de chef de produit.

2000 : Il reprend ses études et obtient un MBA à la Harvard Business School.

2000-2005 : Il devient directeur général du groupe Karavel-Promovacances

   
 
 
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