INTERVIEW
 
Directeur général
MSN France
Steven Petitpas
"Titre"
Bill Gates et Microsoft ont repris l'initiative la semaine dernière sur Internet en annonçant une vaste campagne de communication et un nouveau départ pour MSN, la marque sur internet du gtoupe américain. Une campagne de 150 millions de dollars vient d'être lancée pour promouvoir le portail dans 33 pays. En France, Microsoft se classe troisième des "propriétaires" (Microsoft.com, Microsoft.fr, MSN.fr etc...) les plus visités selon MMXI, avec 2.224.000 visiteurs uniques et une couverture de 45,9% des internautes français au mois de septembre. Le supra-domaine MSN, qui inclut toutes les extensions .fr ou .com, se classe huitième dans le classement des supra-domaines avec 1,151 million de visiteurs uniques et une couverture légèrement supérieur à 25,1%, derrière Yahoo, Wanadoo, Multimania et autres Free. L'objectif de Steven Petitpas le directeur général de MSN France, et de son équipe est donc désormais de grimper dans ces classements d'audience. Il détaille les moyens utilisés pour arriver à ses fins.03 novembre 2000
 
          

JDNet. Bill Gates a annoncé 150 millions de dollars d'investissements publicitaires pour promouvoir MSN. Combien seront affectés à la France?
Steven Petitpas. Rien sur les 150 millions de dollars. Tout simplement parce que cette somme est globale et servira uniquement à lancer une campagne d'image dans le monde entier sur MSN. En revanche, chaque division nationale de MSN aura un budget pour ses propres opération de communication. Mais je ne peux pas vous dévoiler ce chiffre pour la France.

Le marché français constitue-t-il une cible prioritaire pour Microsoft ?

Prioritaire non. Il y a d'abord les Etats-Unis, qui sont évidemment un marché essentiel. Ensuite, c'est le Japon, un passage également obligé, puis l'Australie, le Canada et l'Allemagne. La France est juste derrière, avec d'autres pays comme la Suède.

La pierre angulaire du nouveau MSN est le moteur de recherche. Quelles sont ses fonctionnalités?
Tout d'abord, en France, nous sommes la seule division de Microsoft à disposer d'un annuaire propriétaire. Dans les autres pays, nous avons passé des partenariats avec des sociétés éditrices. Le premier atout de notre site sera donc cet annuaire. Ensuite, il y aura trois autres outils de recherche. Le premier concerne les mots-clé : nous avons mis au point un nouveau système d'indexation pour plus de pertinence. Par exemple, quand vous tapez Carburant, il pourra aussi bien faire un lien avec "marée noire" ou avec "prix du pétrole". Par ailleurs, certains mots peuvent ont été indexés en prenant aussi en compte les fautes de frappe. Je pense notamment à Pokemon. Le second outil permettra à l'internaute d'envoyer une requête à une équipe de surfeurs qui lui enverra un mail de réponse sous 24 ou 48 heures. Nous avons une équipe de 12 à 15 personnes et un partenariat avec une start-up pour répondre le plus vite possible. Enfin, dernière solution pour l'internaute, la possibilité de se rendre dans l'espace "communauté des requêtes", qui aggrège les questions de recherche auxquelles nous avons déjà répondu. En résumé, la particularité de ces nouveaux outils est qu'ils font énormément appel au capital humain et non plus uniquement à la technologie.

Toutes les portails communiquent de plus en plus sur la richesse de leur contenu et de moins en moins sur le moteur de recherche. Pourquoi axer votre communication sur le moteur de recherche?
Parce que nous pensons, particulièrement en France, que le marché va passer par une nouvelle étape où les nouveaux arrivants sur Internet ne sont pas des experts. Ils iront donc vers les sites qui leur proposent les meilleurs outils pour s'y retrouver sur le Web. La SOFRES a publié une étude où les moteurs de recherche apparaissaient comme les outils les plus utilisé par les internautes, devant l'e-mail. Par ailleurs, nous ne sommes pas un éditeur de contenu, ni un aggrégateur, mais un fournisseur de technologie. Notre but est donc de mettre avant tout l'internaute en relation avec ce qu'il cherche.

Vos objectifs sont ambitieux, puisque vous affirmez viser la deuxième place d'ici juin en terme d'audience. Et pourquoi pas la première place?
Nous avons dit deuxième en juin 2001, mais cela ne veut pas dire qu'on se contentera de cette place après cette date (Rires). Je tiens d'ailleurs à préciser que nous souhaitons être deuxième en terme de couverture des internautes français. Aux Etats-Unis, la qualité du moteur nous a placé d'emblée en deuxième position auprès des internautes. Nous comptons faire de même en France.

Mais vous n'avez pas l'impression d'être un peu en retard par rapport à vos concurrents ?
On n'est pas en retard mais on est challenger. Je voudrais juste vous rappeler que contrairement à nous, tous les portails ont énormément investi au niveau humain et en communication. Nos rivaux disposent d'une puissance de frappe énorme. France Telecom, opérateur historique qui a des boutiques dans toute la France pour promouvoir ses produits, ou TF1, qui a la chaîne de télévision la plus regardée, sont à ce titre des géants par rapport à nous. Chez MSN France, nous ne sommes que 25 et nous sommes la seule division du groupe qui perd de l'argent. Le but est donc d'être à la hauteur de toutes les autres branches de la société en essayant d'en gagner. On avance ainsi plus prudemment.

Mais vous avez quand même un atout énorme grâce à Internet Explorer, qui permet de mettre systématiquement MSN.fr en page d'accueil lors de l'achat d'un ordinateur. C'est une force ?
Non, car on n'est pas un fournisseur d'accès. Or, quand vous avez un ordinateur avec Windows, il vous propose systématiquement plusieurs fournisseurs d'accès comme Wanadoo ou AOL. Notre marque MSN.fr est seulement disponible ensuite grâce à une icône sur le bureau. On est donc loin d'avoir un monopole.

Justement, vous aviez longtemps émis le voeu de vous lancer dans l'accès à internet, notamment avec Wanadooo. Qu'en est-il à l'heure actuelle?
Avec Wanadoo, cela n'a pas marché, car nos intérêts en la matière étaient trop divergents. Mais c'est un gros avantage de ne pas faire d'accès à Internet, notamment en matière publicitaire. Car les fournisseurs d'accès sont parmi les plus gros annonceurs de l'Internet et ne voient donc aucun inconvénient à communiquer sur MSN.fr dans la mesure où nous ne sommes pas concurrents.

Néamoins, vous y réfléchissez toujours où l'idée est définitivement enterrée?
Toute est décidé au cas par cas, selon les pays. On choisira donc selon les opportunités. En France, je suis de très près le sujet, notamment en matière de câble et d'ADSL, qui sont des secteurs très porteurs ici. Et le dégroupage prochain est une option que nous étudions de très prés.

Dans ce cadre là, ou bien pour renforcer votre contenu, songez-vous à des acquisitions éventuelles?
En matière de e-commerce et de contenu éditorial, il n'en est pas question. D'abord, parce que les cibles sont peu nombreuses. Ensuite, parce que nos partenariats avec Aucland (enchères) ou Fnac.com fonctionnent très bien et enfin, parce que, comme je le disais tout à l'heure, ce n'est pas cohérent avec notre statut. Les seuls rachats que nous effectuons visent des sociétés de technologie. Je pense à Hotmail par exemple, pour lequel nous n'avons pas hésité, car leur maîtrise technique avait impressionné tous nos dirigeants à l'époque.

 
Propos recueillis par Jérôme Batteau

PARCOURS
 

Steve Petitpas, 36 ans, est diplômé de l'Université de Georgetown et titulaire d'un MBA de la Harvard Business School. Avant de rejoindre MSN, Steve Petitpas a été responsable marketing et commercial de différentes lignes de produits de Quacker Oats Company. Steve Petitpas est entré chez MSN en juin 1996 en qualité de responsable marketing sur le territoire américain, en charge notamment de l'animation de la communauté des abonnés au service en ligne The Microsoft Network. Il a enquite supervisé l'expansion de la marque MSN, à travers les activités de fournisseur d'accès à l'Internet et de services pour les internautes. En septembre 1998, il a pris la tête de MSN France.


   
 
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