INTERVIEW 
 
Craig Pisaris
CEO
FindWhat
Craig Pisaris (FindWhat)
"Nous privilégions la qualité à la quantité"
Le fournisseur de liens sponsorisés, propriétaire d'Espotting, a récemment lancé une offre de pay-per-call et un programme similaire à l'AdSense de Google. Son CEO détaille sa stratégie, le temps d'une visite en France.
(13/10/2004)
 
JDN. Quel est l'objet de votre venue en Europe ?
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Dossier Liens promotionnels

Craig Pisaris. Je viens, généralement, cinq à six fois par an en Europe pour m'assurer que les filiales de FindWhat, au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Italie, sont toutes sur la même longueur d'onde. Bien que chaque marché local possède des caractéristiques et un responsable différents, FindWhat forme une seule société globale. Toutes nos filiales doivent agir pour l'intérêt du groupe et penser globalement, même si elles utilisent localement un nom différent, comme Espotting en Europe.

Quelle part du marché des liens sponsorisés détient FindWhat aux Etats-Unis ?
C'est difficile à dire. Il n'existe pas un seul mais plusieurs marchés. Sur le marché des liens contextuels, FindWhat est l'un des trois acteurs majeurs avec Google et Overture. Nous sommes, en revanche, les seuls à proposer des liens publicitaires facturés, non pas au clic, mais à l'appel téléphonique. Nous avons lancé ce système début septembre aux Etats-Unis et nous l'étendons maintenant en Europe. En revanche, nous sommes naturellement absents du marché des liens délivrés par les moteurs de recherche, dominé par Google et Yahoo, car nous n'avons pas de moteur grand public.

Est-ce difficile d'avoir Google et Overture pour concurrents ?
Bien sûr, mais nous sommes très compétitifs. Et puis notre approche est sensiblement différente de celle de Google et Overture. Les deux moteurs de recherche distribuent et supportent à la fois des liens sponsorisés. Ils présentent les mêmes liens sur leur propre site et sur celui de leurs partenaires et entrent ainsi en concurrence avec eux. FindWhat n'a pas de moteur. Il concentre toute son énergie à fournir à ses partenaires les liens les plus appropriés à leur contenu et leur activité.

Ne pas avoir de moteur de recherche, est-ce un atout ou au contraire un obstacle ?
C'est un choix. Aujourd'hui, nous privilégions la qualité à la quantité pour offrir, partout dans le monde, des liens sponsorisés adaptés aux sites de nos partenaires. Mais nos orientations changeront peut-être dans le futur. Pour l'instant, il y a suffisamment de moteurs de recherche sur le marché, tous d'excellents outils par ailleurs. La technologie de Google est très performante, celle de Yahoo également. Ask Jeaves, aux Etats-Unis, fournit des résultats très pertinents et A9, le moteur d'Amazon, pourrait bien connaître un grand succès.

Combien de partenaires avez-vous dans le monde ?
Je ne sais pas exactement. Nous en comptions des milliers avant le lancement de notre programme AdRevenue Xpress. La quantité est importante, bien sûr, puisque plus nous diffusons de liens plus nous gagnons de l'argent. Mais les annonceurs s'intéressent au retour sur investissement et non au taux de clics. Ils ne nous choisiraient pas si notre réseau de sites supports n'était pas de qualité. C'est pourquoi nous accordons une attention toute particulière à la qualité de notre réseau.

L'optimisation manuelle des liens promotionnels est plus sûre."

Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant de sortir AdRevenue Xpress, l'équivalent du programme Google AdSense ?
Là encore, nous avons cherché à nous différencier de nos concurrents. AdRevenue Xpress est certes un programme d'affiliation au même titre qu'AdSense. Sa méthodologie est la même mais son fonctionnement est différent. La technologie de Google détermine automatiquement les liens publicitaires à présenter sur les pages de ses partenaires en fonction du contexte de leur contenu. Cette technologie est puissante mais connaît ses limites. Elle peut notamment conduire à des situations embarrassantes. Pour exemple, je citerai le cas d'un site d'information qui a un jour publié un article sur le crash d'un avion. Cet article était accompagné d'un lien commercial qui proposait des billets d'avion sur le trajet du crash. Pour éviter ce type de désagrément, nous avons opté pour une optimisation manuelle des liens affichés sur notre réseau de sites affiliés. Nos partenaires peuvent inscrire leurs pages dans des catégories pour un meilleur contrôle des publicités qu'ils supportent.

Envisagez-vous de lancer AdRevenue Xpress en Europe ?
Oui, bien sûr. Chaque nouveau produit conçu par l'une de nos filiales est ensuite commercialisé par tout le groupe. Le lancement du système pay-per-call illustre parfaitement notre fonctionnement. Ce système a d'abord été lancé en Europe avant d'être proposé au Japon et aux Etats-Unis.

Possédez-vous une équipe de recherche et développement ?
Oui. Trente à quarante personnes basées aux Etats-Unis élaborent et font évoluer nos produits. Nos filiales disposent également de ressources en local.

Que pensez-vous des liens promotionnels illustrés ?
Les images apportent aux descriptions commerciales une information complémentaire qui peut être majeure. Prenons l'exemple de deux liens publicitaires voisins qui présentent tous deux un hôtel comme le meilleur. Sans illustration, l'internaute va avoir des difficultés à choisir de cliquer sur l'un ou l'autre des deux liens. Si nous rajoutons, par exemple, une photo de chaque hôtel, il va pouvoir plus facilement orienter son choix en fonction de ses propres critères.

Nous envisageons d'investir la Chine et la Corée du Sud."

Possédez-vous une offre de liens localisés ?
Oui. Un annonceur n'avait auparavant aucun moyen de communiquer sur Internet s'il n'avait pas de site web. Avec notre système pay-per-call, il n'a plus besoin d'être présents sur la toile pour toucher les internautes. Il lui suffit d'avoir un numéro de téléphone. Les annonceurs étant plus nombreux offline qu'online, les liens localisés constituent un marché au fort potentiel sur lequel nous souhaitons nous développer.

Envisagez-vous d'investir d'autres marchés après l'Europe ?
Pas dans l'immédiat. Mais nous souhaiterions être présent dans deux pays en particuliers. En Chine, pays qui compte le plus grand nombre d'internautes après les Etats-Unis, et en Corée du Sud où Internet et les technologies sont très utilisés.

De quelle manière ?
Les marchés chinois et coréen ont leur spécificité et leurs propres règles. Si nous trouvons un acteur local intéressant nous essaierons de l'approcher, comme nous l'avons déjà fait en Europe et au Japon. Dans le cas contraire, nous ouvrirons un bureau local.

Quel est le tout premier mot-clé que vous ayez vendu ?
Question difficile. Je dirais que c'est "immobilier". L'histoire remonte à 1996. Je m'occupais, à l'époque, de référencer des sites. Un agent immobilier allemand m'avait confié la traduction et le référencement de son site allemand.

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Quel moteur de recherche utilisez-vous le plus souvent ?
J'utilise régulièrement Ask Jeeves dont la nouvelle version est excellente. Je vais également souvent sur A9 qui offre de nombreuses fonctionnalités. Mais j'utilise aussi Yahoo et Google dont les technologies sont très performantes.

 
 
Propos recueillis par Frédéric QUIN, JDN

PARCOURS
 
 
Craig Pisaris-Henderson, occupe en 1999 le poste de président et de directeur technique de FindWhat.com avant de devenir le président directeur général de la société en 2001.

Auparavant, il est directeur général de l'agence web e-Troop.com puis vice-président de BeFirst Internet, agence de référencement dont il est le co-fondateur.

Et aussi Craig Pisaris-Henderson siège par ailleurs au comité consultatif du College of Business à l'université Gulf Coast de Floride.

   
 
 
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