JDN.
Vous lancez BI Commerce, une solution d'externalisation
des ventes en ligne. Avec cette offre, jusqu'où prenez-vous en charge l'externalisation ?
Denis Pommeray. Nous pouvons prendre en charge
l'ensemble de la chaîne, de la création du site jusqu'à
la livraison du particulier, en passant par les actions
marketing, le référencement, l'affiliation, l'animation
éditoriale, l'hébergement, la logistique, le call-center,
etc. La solution couvre l'ensemble des problématiques.
A qui s'adresse cette offre
packagée ?
Cette offre s'adresse à la fois à des entreprises qui
sont déjà des marchands ligne, et à des acteurs qui
souhaitent le devenir. Parmi eux, beaucoup de marques
réputées et assez fortes en France et à l'international.
Dans tous les cas, la motivation est la même : ce sont
des acteurs qui veulent se simplifier la vie, pour rester
concentrés sur leur métier. En effet, le tout n'est
pas de créer un site d'e-commerce, mais d'en retirer
des profits. Beaucoup de solutions d'e-commerce sont
coûteuses, et beaucoup d'entreprises ont du mal à concilier
marketing et technique. Parfois, la complexité des systèmes
les oblige à suspendre toute activité de vente en ligne.
BI Commerce permet de réduire les coûts, et de focaliser
son énergie et ses ressources sur les ventes.
Si BI Commerce permet à ses
clients de rester concentrés sur leur métier,
c'est qu'elle s'adresse donc plutôt à des acteurs dont
la distribution n'est pas le métier ?
Il est vrai que
nous allons plutôt intéresser des marques que des distributeurs.
Mais cela ne veut pas dire que notre cible exclut les
distributeurs. Souvent, ces derniers sont liés aux marques,
et inversement. L'essentiel est de créer une synergie
avec nos partenaires.
Une marque qui considère
la vente en ligne comme une activité stratégique est-elle
susceptible d'externaliser son dispositif ?
En général, notre offre intéresse justement des marques
qui se rendent compte que les ventes en ligne sont stratégiques.
Le besoin d'externalisation est lié à la complexité
de créer son site et de le rendre rapidement viable.
Venant d'Amazon, je crois que l'e-commerce est un vrai
métier.
Pour être en mesure de gérer
toute la chaîne, de quels partenaires vous êtes-vous
entourés ?
Nous ne prétendons pas tout faire et tout savoir bien
faire. Nous essayons de nous accorder en amont toujours
avec les mêmes partenaires, afin d'être très réactifs
face à la demande d'un client. Nous avons noué
des partenariats dans le domaine des solutions de paiement,
de la logistique, etc. Chaque partenariat est fait sur-mesure,
et pour chaque étape, diverses solutions sont envisageables.
En matière de logistique, par exemple, nous faisons appel
aux mêmes partenaires pour distribuer des livres ou
des télévisions.
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Nous
nous rémunérons princi- palement sur un pourcentage
du chiffre d'affaires." |
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Quel est le modèle économique
de BI Commerce ?
Nous sommes principalement rémunérés sur un pourcentage
du chiffre d'affaires généré par la boutique. Nous voulons
devenir un pure player de l'e-commerce, pas juste un
prestataire de service. Nous misons moins sur la création
de site que sur une relation durable avec nos clients.
En adoptant ce système de
rémunération, vous devenez vous-même marchand. Vous
vous présentez même comme un "franchisé online".
Ce n'est plus le même métier
L'e-commerce est pour nous une nouvelle aventure, avec beaucoup d'ambitions. Nous voulons utiliser
notre expertise marketing et technique sous forme mutualisée.
Aujourd'hui, la technologie n'est pas le cur du problème
pour les sites Internet. En revanche, les problématiques
multicanal et relationnelles sont de plus en plus actuelles.
Nous aurions tort de ne pas mutualiser nos ressources.
Et nous pouvons nous le permettre du fait de notre surface
financière.
C'est cette surface financière
qui vous permet d'adopter un tel système de rémunération
? Proposer une offre sur-mesure à chaque client reveint à multiplier les coûts fixes ?
Chaque fonctionnalité que nous allons mettre en place
sera un moyen de développer les ventes. Le modèle est
un modèle d'investissement. Nous avons pas mal de moyens,
donc nous voulons beaucoup investir.
Un client pourra-t-il racheter
le site s'il décide de rapatrier sa gestion en interne
?
La possibilité de récupérer le site est prévue dans
le contrat. Ce sont alors des négociations au cas par cas.
Prévoyez-vous de gérer des
sites pour des acteurs qui sont concurrents les uns
avec les autres ?
Il est sûr que cette situation va se présenter. Mais
la concurrence est plutôt favorable à l'ensemble. Ce
n'est pas parce que nous faisons les sites de deux concurrents
qu'ils vont se ressembler. Il n'y a pas de conflits
d'intérêts. L'intérêt des clients, c'est d'investir
le moins d'argent et de prendre le moins de risques
possible.
Combien de collaborateurs
le pôle e-commerce mobilise-t-il ?
L'ensemble de la société est mobilisé, en fait. Nous
avons la chance d'avoir une grosse structure à notre
disposition. Il serait prématuré de mobiliser des gens
spécifiquement pour cela avant de démarrer. Nous faisons
appel aux compétences requises quand nous en avons besoin.
En tout, Business Interactif compte 160 personnes.
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Nous
avons déjà trois clients." |
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Quelle somme avez-vous investi
pour lancer l'offre BI Commerce ?
C'est un investissement lourd et très significatif.
Et pour le client, quel est
le ticket d'entrée minimum ?
Nous construisons un business plan avec chaque client.
C'est très variable.
D'autres offres de ce type
existent-elles en France et à l'étranger ?
En France, non. Aux Etats-Unis, il existe des offres
similaires.
Votre offre a-t-elle déjà
séduit des clients ?
Nous avons d'ores et déjà trois clients, et sommes en
discussions avancées avec d'autres clients potentiels.
Concrètement, comment se
passe la gestion opérationnelle de la plate-forme ?
Faut-il obtenir systématiquement une validation du client
pour faire des ajustements ?
Nous nous coordonnons avec nos clients, notamment grâce
à un outil d'administration du site, qui permet d'effectuer
le monitoring et l'animation. Certains clients tiennent
à agir directement quand il s'agit de la politique commerciale,
par exemple. Dans ce cas nous ne sommes pas contre le
fait de mettre l'outil d'administration à disposition
du client. Pour les validations, nous travaillons avec
un système de pré-production et de workflow. Il faut
tout simplifier au maximum.
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Notre
objectif est d'exploiter une dizaine de sites
marchands en 2005." |
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Quel est l'objectif de chiffre
d'affaires pour BI commerce en 2005 ?
Il nous est difficile de donner ce genre de chiffres.
Nous sommes plutôt sur des prévisions de croissance
sur plusieurs années, car nous nous engageons avec nos
clients sur la durée. Notre objectif est de mettre en
service et d'exploiter une dizaine de sites marchands
en 2005, et nous prévoyons de rentabiliser la plate-forme
en 2006.
Envisagez-vous des acquisitions
pour développer votre offre e-commerce ?
C'est une possibilité.
Vous étiez auparavant directeur
e-commerce chez Amazon. Au regard de votre expérience,
quelles tendances percevez-vous chez les internautes,
en termes d'attentes vis-à-vis des e-marchands ?
Je pense que les internautes veulent du service. Ils
ont besoin d'être rassurés sur l'ensemble des fonctionnalités
d'un site, et sur la sécurité. Ils ont surtout besoin
de trouver une valeur ajoutée sur les sites par rapport
aux canaux de vente traditionnels. D'où un besoin de
rapidité et d'efficacité.
Comment voyez-vous l'évolution
du marché de l'e-commerce dans les cinq prochaines années,
en termes de rythme de croissance et de barrières à
l'entrée ?
Beaucoup de secteurs sont encore très peu développés.
Evidemment, sur le marché des produits culturels, des
acteurs déjà très forts sont en place. Mais il ne faut
pas oublier qu'Internet ne représente que 3 % du commerce
global. Je pense que l'on peut tabler sur une croissance
identique dans les prochaines années, du fait de la
part croissante de nouvelles populations dans le nombre
total d'internautes : les seniors, la province, les
femmes, etc. Et aussi parce que la manière de faire
du e-commerce est plus saine et plus simple aujourd'hui.
Dans ce contexte, les sites ont besoin de se placer dans une logique de
valeur ajoutée et d'interaction entre les différents
canaux. Un site de vente en ligne réussi draine ainsi du
trafic en magasin.
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