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Benoit
Sillard
"Titre"
TV-Radio.com,
filiale de TDF, vient de lancer son nouveau produit grand
public baptisé le "player ComFM". Il
permet aux internautes d'accéder à plus de 250
radios et télévisions en France et à l'étranger, tout
en apportant des éléments associés
via une interface unique. Préambule de cette ouverture
sur le média Web, TV-Radio.com a absorbé
fin 2001 la société Ofredia exploitant le
portail ComFM.com. Cet annuaire des radios, télévisions
et webcams disponibles sur Internet affiche une audience
de 3 millions de visites et de 13 millions de pages vues
par mois (source Cybermétrie). Aujourd'hui, l'activité
de TV-Radio.com représente plus de 2,5 millions
d'heures de streaming, 6 millions de players ouverts et
30 tera-octets de bande passante consommés par mois. Benoît
Sillard, son PDG, revient sur les grands chantiers en
cours.18
avril 2002 |
JDNet.
Quelles sont les caractéristiques du nouveau
player ComFM ?
Benoit Sillard. La première
particularité, c'est son côté universel
: le player peut être utilisé quelque soit
le codec (Ndlr : codage audio-vidéo d'Apple,
de Real, de Windows Media, etc.) choisi par le diffuseur
média. L'outil est en outre orienté vers
le domaine du "rich media". Les internautes
ont le choix entre les radios et les télévision
en ligne mais aussi entre d'autres éléments
multimédias comme les webcams. Dernière
caractéristique : il peut être adapté
à l'univers graphique d'un d'un portail.
Quel
est son modèle économique ?
Il est possible d'incruster de la publicité
en ligne via le player. Nous travaillons avec la régie
IP Interactive dans ce sens. Les éditeurs de
radio peuvent choisir par notre intermédiaire
de commercialiser de la publicité en ligne. L'autre
source de revenus provient des formules d'abonnement
pour des thématiques musicales en ligne. Avec
le player comFM, les internautes pourront disposer d'une
qualité de programmation et d'écoute supérieure
à une bande FM mais encore légèrement
inférieure à celle d'un CD.
Quels
sont les résultats de TV-Radio.com ?
Nous devrions réaliser un chiffre
d'affaires de 3 millions d'euros en 2002. La part radio
représente encore 50 %. Dans ce domaine,
notre principale activité consiste à mettre
en ligne la programmation des radios sur leur site.
Pour nous diversifier, nous développons aujourd'hui
nos activités de télévision online,
de vidéo à la demande et de streaming
pour des groupes institutionnels.
Vous
tirez donc la majorité de vos revenus en fournissant
des prestations B to B...
Oui et nous avons absordé la
société Ofredia/ComFM l'année dernière
car son activité nous permet d'offrir un service
B to C à nos clients professionnels.
C'est un complément par rapport à notre
coeur de métier, clairement ancré dans
le B to B. Nous sommes un prestataire technique
pour la radio, la télévision et les grands
groupes. Nos prestations techniques sont signées
TV-Radio.com du côté professionnel et ComFM
du côté grand public.
Comment
s'est passée l'intégration des deux équipes
?
L'équipe de ComFM a été
intégrée dès la fin janvier. Aujourd'hui,
les deux équipes sont complètement mélangées.
Près de la moitié des effectifs travaillent
sur des projets techniques. Ensuite, il y a trois autres
services :
R & D et sites Web, marketing et administratif.
Aujourd'hui, nous sommes
25 salariés.
Vous
avez mis en ligne une webradio pour le compte d'une
enseigne de grande distribution (Champion). C'est un
marché que vous jugez important ?
Nous avons lancé ce type d'offres
courant 2001. C'est une activité en pleine essor.
Un support audio sur un site génère davantage
de visites et un temps de connexion plus important.
Nous y associons en plus des publicités type
promotions. Le taux de clic est de l'ordre de 25 %
dans ce cas. Nous avons commencé par la radio,
mais l'utilisation vidéo pour le compte d'enseignes
commerciales va apparaître.
Le son et la vidéo seront des éléments
décisifs pour tous le sites de demain.
Quels
types d'accords avez-vous signé avec Real Networks
et Windows Media ?
Nous avons choisi de ne pas développer
en codec propriétaire. Nous sommes très
proches de Real Networks. Nous venons de signer avec
eux un accord exclusif en Europe. Nous allons sous-traiter
pour eux l'intégralité des "Real
guides", c'est-à-dire la liste des radios
sur les lecteurs Real en Europe. Nous gérerons
en outre la publicité qui y est associée.
L'accord devrait être opérationnel d'ici
un mois. Du côté de Windows Media, nous
avons un partenariat en terme de R & D.
Quel
est votre secret de fabrication pour assurer une bonne
gestion des flux de bande passante en cas de pics de
fréquentation des sites médias ?
Nous avons mis en place un système
de content delivery network (CDN) qui s'appuie sur des
solutions que nous avons développées en
direct ou via des partenariats. En fait, nous nous sommes
insipirés du système de peering qui existe
dans d'autres domaines. TV-Radio.com est le premier
utilisateur européen d'Akamaï. Sur l'année
par exemple, nous pesons beaucoup plus que le site LoftStory.fr.
Nous travaillons également avec Spidera, l'opérateur
WorldCom et France Télécom. Nos plate-formes
assurent une fluidité de connexion avec l'ensemble
de nos partenaires technologiques. Cela assure un taux
de passage de paquets (IP) de 100 % et une duplication
automatique sur plus de 5 000 serveurs dans le
monde. En théorie, cela nous permet de gérer
un nombre illimité de flux. J'ajoute que le système
de redondance mis en place permet d'assurer l'acheminement
même en cas de panne sur un routeur.
Que
vous apporte TDF, votre actionnaire principal, dans
vos activités ?
En premier lieu, le groupe TDF nous
apporte la crédibilité d'un grand groupe
dont le coeur de métier est la diffusion d'une
manière générale. Ensuite, TDF
joue le rôle de support à la fois financier,
sachant que nous serons à l'équilibre
que dans le courant 2003, et commercial. Enfin, le groupe
TDF nous permet d'être à la pointe en terme
de R & D dans le domaine de la captation
optimale des signaux de radio et de télévision,
ce qui est l'un des objectifs de TV-Radio.com. Nous
avons aujourd'hui 80 plate-formes techniques en France
et à l'étranger. Près de la moitié
d'entre elles sont installées dans des sites
"physiques" de diffusion TDF.
On
entend beaucoup parler d'une scission des activités
TDF/France Télécom. Par répercussion,
envisagez-vous une séparation des activités
TDF et celles de
TV-Radio.com ?
Non. Nous sommes dans le coeur de métier
de TDF. Nous sommes clairement rattachés au groupe
à cet égard. Dans les discussions qui
sont en cours actuellement entre TDF et France Télécom,
les accords que nous avons signés avec Wanadoo
et Voila.fr ne seraient pas remis en cause.
En
tant que vice-Président du GESTE, quels dossiers
suivez-vous plus particulièrement ?
Celui lié aux web-radios et
les reversements pour les sociétés de
droits d'auteurs comme la Sacem. Il y a encore des problèmes
avant de signer un accord définitif notamment
sur l'assiette à prendre en compte. Je suis également
de près les discussions pointues autour du Carp
aux Etats-Unis [NDLR, dans le cadre du Digital Act,
cette commission est chargée de faire des propositions
relatives au système de reversement pour l'exploitation
d'une web-radio 100% Internet].
En
tant qu'ancien directeur de la station Fun Radio, estimez-vous
qu'il est possible de dupliquer le modèle traditionnel
d'une radio, basée sur la publicité, sur
Internet ?
Le modèle économique
des web-radios se rapproche davantage de celui des télévisions
payantes en mixant une dose d'abonnement avec de la
publicité. Aujourd'hui, plus de 90 % des
jeunes écoutent la radio tous les jours. Après
les radios généralistes, les radios musicales,
Internet nous permet d'aborder une troisième
génération : les bouquets thématiques
numériques et les web-radios. Il faut parler
en terme de complémentarité et non de
concurrence. Internet permet de toucher un public plus
large qu'une radio hertzienne.
Quel
radio en ligne écoutez-vous ?
France Info parce qu'elle me semble
utile. Sinon, je me tourne également beaucoup
du côté des radios américaines pour
voir les nouveaux formats et les nouvelles tendances
musicales.
Quel
site de chaîne de télévision préférez-vous
?
France2.fr pour son accès rapide
à la consultation des vidéos en ligne.
Qu'aimez-vous
sur Internet ?
Les recherches rapides de documentation
sur Internet .
Que
détestez-vous ?
Le spam et les formats publicitaires
sur Internet trop agressifs.
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