Interviews

Sebastien Socchard
PDG

Worldnet

Sebastien Socchard, PDG d'un des premiers fournisseurs d'accès Internet français, dresse un bilan de son équipée et nous confie sa vision des évolutions du réseau français. Le groupe, qui revendique la multicompétence et son indépendance, se présente comme un prestataire d'une nouvelle génération: le créateur du "Virtual Internet Service Provider".

Propos recueillis par Jérôme Botiba le 20 septembre 1999 .

JDNet : Depuis quand Worldnet existe-t-il?
Sébastien Socchard : Worldnet existe depuis le jour où j'ai été diplômé! Sorti de l'école le 8 octobre 1988, j'ai créé SCT le 9. C'était l'ancêtre de Worldnet. A l'origine, je fournissais des prestations d'ingénieur télécoms, essentiellement du conseil en indépendant. Le FAI Worldnet a vraiment été créé en 1992. L'entreprise a pris le nom Worldnet en 1994, nom de domaine enregistré aujourd'hui dans une trentaine de pays. Le nom est très attirant, puisque Worldnet existe aux Etats-Unis, mais ce n'est pas nous, c'est ATT... Depuis le début de l'année l'entreprise s'est transformée en un groupe scindé en plusieurs filiales qui fournissent tous les services reliés à l'Internet: création de site, exploitation et information, activité de call center et de recherche et développement. Nous sommes devenus ce que j'appelle un "Virtual Internet Services Provider".

C'est quoi un VISP ?
C'est un service pour les grands comptes. Il s'agit d'offrir au client un "guichet unique" de façon à lui simplifier au maximum les démarches pour vendre ou simplement être présent sur Internet. Nous prenons tout en charge, de la conception à l'hébergement, en passant par la fourniture d'accès et la maintenance des sites déjà mis en ligne. Nous sommes donc complets et indépendants.

Ou en êtes-vous de votre nouveau métier de registrar (société habilitée à enregister des noms de domaine en .com, NDLR) ?
Nous continuons notre chemin. Depuis l'accord de l'Icann, nous enregistrons les noms de domaines. Mais on ne peut pas dire que NSI soit pressé de faire avancer les choses.

Quelle différence y aura-t-il quand vous aurez l'agrément absolu de NSI ?
Nous ne travaillerons plus "à la main"! C'est vrai que nous avons déjà le droit d'enregistrer et que ces enregistrements sont reconnus en temps réel par tous les autres intervenants dans le monde. Mais lorsque tout sera au point, nous serons à même d'aller beaucoup plus vite.

Combien de noms de domaine avez-vous déjà enregistrés?
Beaucoup, mais je peux pas vous dire exactement combien. Par contre, je peux vous annoncer que nous offrons un nouveau millier d'enregistrements de nom de domaine gratuits.

Quels sont vos objectifs pour les années à venir?
Nous comptons acquérir une dimension internationale. En effet, avec l'accord que nous avons signé avec l'Icann, nous allons être en mesure de vendre des noms de domaine à l'international. De plus, nous sommes en train de rechercher des partenariats industriels du type de ceux que nous avons à l'heure actuelle avec Sagem ou 9Télécom. Avis aux intéressés...

Quel bilan tirez-vous de votre propre expérimentation du forfait 100 francs/20 heures de France Télécom?
Elle se passe bien. Les clients sont satisfaits. Je profite de l'occasion de remercier tous les abonnés de Worldnet, car c'est grâce à leur soutien pendant les grèves Internet que nous avons obtenu ce forfait. Grèves auquelles tout le monde n'a pas participé...

Vous n'allez pas développer votre tarification comme Freesbee qui propose des réductions de 20% par rapport aux communications locales?
Absolument pas. Pour nous, l'Internet gratuit n'est qu'une transition entre l'Internet par modem téléphonique et l'Internet par câble ou par ADSL. Cela ne me parait donc pas judicieux de perdre du temps et de l'argent en investissant dans un technologie qui est appelée à disparaître.

Justement, où en êtes-vous sur l'ADSL?
Nous sommes en train de finaliser notre offre. La connexion grand public coûtera 130 francs par mois au consommateur en plus de l'abonnement à l'opérateur téléphonique (L'offre de France Télécom à 265 francs par mois est la seule disponible pour l'instant, NDLR). Pour le détail de l'offre, les service diponibles seront les services Worldnet habituels. Au niveau des flux, les internautes connectés disposeront d'à peu près 2 mégabits de bande passante.

Quelle est votre vision de l'évolution de l'Internet et de Worldnet ?
Nous sommes en plein dans le grand chamboulement. Je me souviens de l'époque ou tout le monde me traitait de dingue quand je disais que c'était une révolution industrielle. Ils ont changé d'avis aujourd'hui. Techniquement, d''ici à cinq ans, personne n'utilisera plus le RTC. La majorité des connexions se feront par ADSL. Je pense que France Télécom a tout intérêt à tirer parti de son réseau de fil de cuivre. En ce qui concerne le futur de Worldnet, nous tenons beaucoup à notre indépendance. Nous recevons tous les mois quatre offres d'achat en moyenne. Et ce, depuis 5 ans. Nous avons évalué la société en interne. Elle vaut de 80 à 100 millions de francs et occupe maintenant 30 personnes. Parti de rien au contraire d'autres, c'est une belle performance. Nous voulons continuer à offrir un service indépendant.

Qu'aimez-vous sur Internet ?
Les sites de commerce électronique, je fais mes courses chez Télémarket ou j'achète sur DVDexpress. Sinon, l'entreprise Cisco me plait bien et tout ceux qui innovent en général. Ils ont un bon avenir sur Internet.

Qu'y détestez-vous ?
Les sites de pédophillie, racistes et xénophobes et tout ce qui est de cet acabit.

Sébastien Socchard, 30 ans, est diplômé de l''institut GIE INT Sitcom à Paris. Il est PDG du groupe Worldnet et propriétaire à 50% du capital du groupe. Il a fondé la société en 1992 et a toujours travaillé en indépendant.







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