JDNet. Peut-on connaître la place occupée par BOL France si l'on compare ses résultats par rapport aux autres sites du réseau ?
Bertrand Stephann. Mes actionnaires me demandent de ne pas communiquer de chiffres, que ce soit en terme de chiffre d'affaires ou de nombres de clients. Je dirais donc que la position de BOL France est liée à la place de la France par rapport à l'Europe en matière de commerce électronique. Il est clair que L'Allemagne et le Royaume-Uni sont des marchés très importants, notamment parce que les proportions de la population connectée à Internet sont plus importantes. Pour le marché français, nous observons un retard en terme de pénétration de l'Internet dans les foyers.

Comment fonctionne le réseau BOL ?
Le réseau BOL fait partie de la division Bertelsmann Direct. Nous sommes rattachés à la partie BeCG (Bertelsmann eCommerce Group) dans lequel on trouve également le site de musique CDNow ou Napster. BOL France a la particularité d'être un joint-venture détenue à 50/50 par Vivendi Universal Publishing (VUP) et Bertelsmann AG. Les serveurs sont situés en Allemagne chez Bertelsmann Media Système, une autre filiale technologique du groupe. Pour la partie entrepôt en France, nous nous appuyons sur les centres de distribution de Vivendi Universal Publishing Services.

Vous avez été nommé à la tête de BOL France début 2001. Quelles sont vos priorités ?
Perfectionner tout ce qui est "back-end", c'est-à-dire le traitement d'une commande, le respect des délais des livraisons, la facturation, etc. Nous voulons être irréprochables en la matière. Ma deuxième priorité est de développer l'éditorial sur BOL.fr et le conseil clients avec des résumés et des critiques des livres. Nous voulons enrichir notre base de données de conseils d'experts et d'avis consommateurs fournis par les internautes.

Comment comptez-vous prendre des parts de marché en France ?
D'abord, nous sommes sur un marché en forte croissance. Notre particularité est que nous nous concentrons sur les produits culturels, contrairement à Alapage.com (Wanadoo) qui semble vouloir diversifier son offre de produits. Notre principal axe est le service client et la personnalisation des services. Le service "Votre BOL" prend ainsi en compte le profil du client et propose des recommandations de produits susceptibles de l'intéresser.

Mais vous vous différenciez peu d'Amazon France qui mise également sur le service clientèle et la personnalisation...
C'est normal que l'on se retrouve sur les mêmes terrains. Nous voulons surtout mettre en exergue le fait que derrière BOL, il y a des gens et des auteurs, comme nous l'avons prouvé sur le Salon du Livre en montant des séances dédicaces.

Quelle place estimez-vous occuper par rapport à vos concurrents ?
Chaque site veut être le roi du monde. Le marché commence à devenir mature en France. Nous n'en sommes qu'au début de la bataille.

Comment vous distinguez-vous du site de France Loisirs, co-détenu également par VUP et Bertelsmann ?
Il y a une complémentarité. France Loisirs propose une sélection d'ouvrages avec son catalogue. Chez BOL, nous offrons l'exhaustivité.

Alapage.com vient d'annoncer une alliance avec l'enseigne "physique" Extrapole (Groupe Hachette). BOL serait-il tenté par cette approche "click and mortar" ?
Il est encore trop tôt pour communiquer à ce sujet.

Le groupe Bertelsmann sépare actuellement ses activités du groupe Vivendi Universal. On le voit avec le projet GetMusic. Mais BOL France, détenue à parité par les deux parties, est également concerné...
Je ne me substituerai pas à mes actionnaires. Il faut le leur demander. Pour apporter un commentaire plus global, cette séparation des activités des deux groupes n'est pas surprenante. Au moment de l'annonce de la fusion entre le groupe Vivendi et Universal, il en était déjà question.

Tous les marchands en ligne de produits culturels mènent une bataille intense de communication. Quelles leçon tirez-vous de vos différentes campagnes ?
Nous favorisons plutôt la communication online mais nous avons également des campagnes d'affichage. Nous voulons remettre le client au centre de notre approche, à la différence d'Amazon qui favorise les produits. La première campagne de publicité que nous avons lancée, avec le poing dressé et le slogan "Vous avez le droit d'être fainéant", a marqué beaucoup d'esprits. Après l'étape de la reconnaissance, nous avons lancé une nouvelle campagne fin octobre 2000, réalisée par Tribal DDB, sur le thème "Bol.fr, la culture qui vous ressemble".

Fnac.com vient d'ouvrir un espace DigiFnac. Comment vous positionnez-vous par rapport à l'e-book ?
C'est un marché naissant. Nous venons de mettre un espace dédié sur le site, en partenariat avec MobiPocket, une société spécialisée dans la transcription d'ouvrages pour la diffusion numérique. Nous proposons d'ailleurs pour l'ouverture de cette partie eBook le téléchargement du premier chapitre de Céréales Killer, un ouvrage inédit de San-Antonio, pour les supports PDA. D'autres titres sont disponibles sur cet espace. Je pense que le PDA est un support intéressant pour la lecture.

Quel est votre site d'information favori ?
LaTribune.fr

Quel est votre site favori pour vos loisirs ?
J'aime beaucoup le cinéma. Je vais citer AlloCiné.fr.

Qu'aimez-vous sur Internet ?
L'aspect services. Par exemple, j'achète tous mes billets de train sur le site de la SNCF.fr.

Que détestez-vous sur Internet ?
Les contenus qui mettent en cause la démocratie et les droits de l'Homme.