INTERVIEW 
 
Bernard Tani
Directeur de la VoD à la division contenus
France Télécom
Bernard Tani
"50.000 personnes ont déjà utilisé notre offre de VoD en ADSL"
Bernard Tani pilote les activités de vidéo à la demande de France Télécom. Cette offre est disponible sur MaLigne TV depuis la fin 2003 avec un catalogue de 650 programmes.
(08/02/2005)
 
JDN. Quelle est l'offre de VoD de France Télécom aujourd'hui ?
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 Moviesystem
Dossier Télé et vidéo sur haut débit
Bernard Tani. Nous disposons de deux plates-formes, l'une réservée aux clients haut débit de Wanadoo, accessible sur Wanadoo.fr depuis deux ans et gérée en partenariat avec MovieSystem [société rachetée en juin 2004 par le Groupe Canal Plus, ndlr]. Elle permet aux internautes de visionner des films sur leur ordinateur. Notre seconde plate-forme, développée avec Thalès, est associée à l'offre MaLigne TV, le service de télévision par ADSL et de VOD de France Télécom sur téléviseur. Cette offre a été lancée à Lyon en décembre 2003 puis à Paris en mars 2004. Elle connaît véritablement un décollage depuis la fin de l'année dernière.

Comment fonctionnent ces offres ?
Pour le service "vidéo à la carte" disponible sur le portail Wanadoo, nous avons signé un partenariat avec MovieSystem. Environ 500 films sont disponibles en VoD pour un coût moyen de 4 euros. Les films sont disponibles en streaming pour un débit minimum de 512 Kbits/s, en téléchargement progressif ou en téléchargement complet. Sur l'offre de vidéo à la demande de MaLigne TV, 650 programmes sont proposés. Ce sont des films, des documentaires, des courts-métrages, des pièces de théâtre, des dessins animés ou même des programmes audio. Il n'y a pas de contenus réservés aux adultes sur MaLigne TV.

Quels sont vos partenaires pour cette offre ?

Nous travaillons à la fois avec MovieSystem et négocions directement avec des fournisseurs de programmes comme le groupe TF1, TPS, Arte, France Télévisions, l'INA. Nous travaillons également avec le projet "Divin", qui regroupe plusieurs producteurs indépendants sous l'égide du CNC et du ministère de la Culture, ou encore des regroupements de producteurs : Zooloo Kids, Lobster Films, etc. Les films représentent environ 50 % de l'offre actuelle, qui s'enrichit en permanence de nouveaux contenus.

Quel est le modèle économique de cette offre ?
Sur l'offre MaLigne TV, nous procédons depuis décembre 2003 à un partage de revenus avec les fournisseurs de programmes selon une grille pré-établie. Pour les programmes hors films, dont les tarifs peuvent varier de 0,5 à 4 euros, c'est du 50-50. Pour les longs métrages, les fournisseurs de programmes prennent 60 % et nous 40 %. Le tarif est généralement de 5 euros pour les films les plus récents. Pour ce service VoD, France Télécom fournit les moyens techniques, l'hébergement, gère l'encodage, le système de sécurité avec Viaccess, le portail TV, la facturation, le recouvrement et le reversement.

Quel est le niveau d'utilisation de ces offres aujourd'hui ?
Concernant l'offre sur le portail Wanadoo, environ 3 à 4 % de notre parc d'abonnés est utilisateur. Sur le service VoD de MaLigne TV, qui est associé aux bouquets TPS et du Groupe Canal Plus, environ les deux tiers des 75.000 abonnés à l'offre de TV par ADSL ont déjà visionné un programme à la demande.

Nous allons proposer une fonction sécurisée d'enregistrement numérique des flux des bouquets TV."
Quels sont vos objectifs pour l'année 2005 ?
A fin 2004, sur les 5 millions de foyers couverts par l'offre MaLigne TV, nous avions 75.000 abonnés. A la fin de cette année, nous espérons couvrir 10 millions de foyers français et tablons sur un nombre de recrutement à MaLigne TV au moins multiplié par trois. Mais nous sommes tributaires en cela de nos partenaires TPS et Groupe Canal Plus, car l'offre de VoD de France Télécom n'est pas vendue en tant que telle, elle vient en accompagnement d'un bouquet TV premium. De notre côté, nous allons faire en sorte de rendre ce service encore plus attrayant en facilitant le système d'achat des programmes ou en faisant en sorte que le paiement soit possible directement sur la facture France Télécom. Par ailleurs, nous allons proposer courant 2005, dans le cadre de l'offre MaLigne TV, une fonction sécurisée d'enregistrement numérique des flux des bouquets TV.

Comment expliquez-vous que le niveau d'utilisation de la VoD soit encore très limité ?
Certes, aujourd'hui la pénétration est assez faible, mais la tendance d'adoption du service est très encourageante. Cependant, l'essor de cette offre demeure totalement dépendant de la chronologie des médias. Le public est avant tout en attente de films récents pour les services en VoD. Mais il n'existe à ce jour aucun accord interprofessionnel sur la vidéo à la demande. De plus, le pay per view n'existe pas vraiment en France en tant qu'activité autonome puisqu'il est entièrement géré par les télévisions payantes et concerne principalement du contenu pour adulte. Pour que cela rentre peu à peu dans les moeurs des Français, il faudrait un contenu à la hauteur de l'offre, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.

Aujourd'hui, quel est le calendrier de diffusion d'un film en VoD ?
Les films récents sont mis en distribution en VoD entre 30 jours et 3 mois après la sortie vidéo, soit entre sept à neuf mois après la sortie en salle au cinéma.

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Quel est le film le plus loué en VoD aujourd'hui ?
Il n'y a pas de mystère : ce qui fait un très bon score en salle et en DVD sera aussi un succès en VoD. Aujourd'hui, ce sont "Les Choristes" qui figurent en tête des demandes. Nous le proposons en VoD sur MaLigne TV depuis le 22 décembre.
 
 
Propos recueillis par Florence SANTROT, JDN

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