Interviews

Alex Serge Vieux
PDG
Dasar

Les 25 et 26 janvier prochains, se déroulera à Paris une série de conférences consacrées au business to business, le Global Internet Summit. Ce sommet réunira une dizaine d'intervenants, acteurs de la nouvelle économie de l'Internet dont les CEO de CommerceOne, de VerticalNet, de QXL ou encore le vice-président de Sun Netscape Alliance. C'est la société franco-américaine Dasar, précédemment initiatrice du FIHT, qui organise cet événement. Son président, Alex Serge Vieux, répond aux questions du JDNet.

Propos recueillis par Christophe Dupont le 13 janvier 2000 .

JDNet: Vous débutez l'année 2000 avec une conférence intitulée "the E-Commerce revolution". Pourquoi le choix d'un tel sujet?
Alex Serge Vieux: Notez tout d'abord que nous faisons bien d'autres conférences, ETRE (European Technology Roundtable Exhibition) et leurs équivalences en Asie et au Moyen-Orient que sont ATRE et METRE. Ces conférences ont pour point commun d'être orientées vers l'Internet. Après la première vague d'entreprises positionnées sur l'Internet, on a pu constater dès 1998 qu'une segmentation se faisait. Cette tendance s'est confirmée en 1999 sur le marché avec une distinction entre le business to business (B to B) d'une part et le business to consumer (B to C) d'autre part. Ce sont deux différents modèles qui justifient chacun une orientation stratégique propre de la part des entreprises. A l'heure actuelle, les problématiques, les critères de la stratégie à mettre en oeuvre sont encore à définir, à préciser. La conférence technologique que nous organisons se fixe comme objectif de donner les clés de la réussite du positionnement d'une entreprise sur le marché B to B en cernant les différents enjeux du commerce électronique.

La révolution en question n'est-elle pas déjà passée?
On ne peut pas l'affirmer. A fortiori lorsqu'on observe la situation sur le marché européen. Depuis un an, l'économie de l'Internet s'est fondamentalement transformée. L'Europe n'a pas échappé au phénomène en 1999 avec une accélération constante en fin d'année. Elle a subi le fameux retard technologique du Vieux Continent sur les Etats-Unis. En second lieu, devant la distinction du marché entre le business to consumer et le business to business et la montée en puissance de ce dernier, l'Europe a, là encore, fait face à son retard. La révolution de l'e-commerce en Europe est bien d'actualité et elle est double: elle concerne la transformation de l'économie de l'Internet et l'éveil de l'Europe.

Sur ce marché du B to B, quelle est la place de la France?
Il faut bien réaliser que le commerce électronique n'est pas autre chose que l'ajout d'un nouveau canal de distribution. Or en France, il existe une culture du commerce online, plus généralement une culture online, qui s'est déjà développée avec le minitel. Le principal atout de la France est que sa courbe d'apprentissage du commerce électronique est plus douce qu'aux Etats-Unis.

Le retard européen est un handicap sérieux ?
L'Europe dispose aussi d'atouts précieux. Le B to B arrive en même temps que l'euro. Alors que le commerce aurait pû être bloqué par manque d'élément de comparaison, cette nouvelle monnaie crée un nouveau marché, très vaste. Ajoutons que l'Europe dispose aussi d'un vivier important d'entreprises. Le nombre d'entreprises par tête est plus important en Europe qu'aux Etats-Unis. Ce réseau touffu est une dimension nécessaire du business to business.

Quels seront les thèmes abordés lors de ces deux journées ?
Notre objectif dans le contenu est de passer du discours au concret, donc de poser les bonnes questions, et bien entendu d'y répondre: qu'est-ce que le business to business, comment concrètement se met-il en place? Quels sont les bénéfices par rapport au coût, au risque, à l'implémentation? Quid des modèles à adopter, notamment des systèmes d'enchères? Quels sont ceux qui vont réussir, quels sont les modes d'acquisition du client qui fonctionnent?

Dans quels secteurs, le développement du B to B vous parait-il le plus prometteur ?
Les secteurs de la banque, de la finance, de l'industrie plastique, pétrolière, l'automobile sont des exemples types. Mais d'autres secteurs, aux besoins ponctuels, auront eux aussi beaucoup à gagner dans l'adoption de ce nouveau canal de distribution.

Quand est-ce que l'on considère qu'un modèle de B to B fonctionne bien ?
Nous utilisons divers critères pour juger de la pérennité d'un modèle B to B comme la taille du marché, la fragmentation des acheteurs ou le coût de recherche de l'information. Tous ces différents critères seront détaillés lors de notre conférence, et mis en relief par les expériences de plusieurs de nos intervenants comme Jim Rose, le CEO de QXL, ou Dominique Chatelin, le président Europe de Netscape-AOL.

Comment se positionne le business to business en comparaison du business to consumer?
Si l'on compare aux Etats-Unis, les courbes de croissance du B to B et du B to C présentent un écart beaucoup moins important chez nous. Si aux Etats-Unis, 80% du commerce électronique est constitué par le B to B contre 20% par le B to C, je pense que ce rapport va se stabiliser en Europe autour de 60/40 en faveur du premier.

Sortons du strict champ de l'ecommerce. Quelle va être selon vous la tendance de l'Internet business pour l'année 2000 ?
Je pense très nettement qu'on va assister au triomphe des entreprises qui font les outils. Quel que soit le business, personne ne va monter son entreprise, son concept avec ses propres outils, on va utiliser ceux des autres. Si vous êtes dans le domaine des outils de personnification, de profiling, vous pouvez dormir tranquille !

Alex Serge Vieux, 42 ans, est chairman de DASAR, Inc. qu'il a fondé en 1990 après avoir créé avec deux sociétés de logiciels. Dans le cadre de DASAR, Alex Vieux a lancé des conférences européennes, asiatiques et méditerranéennes (ETRE, ATRE et METRE) pour dirigeants de l'industrie des technologies de l'information. Il a également repris le salon Informat en Espagne et IT Forum (maintenant IT COMDEX France). En 1992, DASAR a inauguré la première d'une série d'études de satisfaction de consommateurs sur les principaux marchés informatiques mondiaux. Alex Vieux siège dans les conseils d'administration de nombreuses start-ups aux Etats-Unis (Saqqara, NextEra), en Europe (BVRP Software, Cibox, Lernout & Hauspie, Sevenix) et en Israël (Check Point). Il a été conseiller pour le Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie pour les thèmes relatifs aux technologies de l'information en France, au titre de Président de la Commission Infotech. Journaliste pendant 7 ans, il enseigne aujourd'hui à Paris Dauphine un cours dédié à l'Economie des Télécoms aux Etats-Unis et a travaillé trois ans comme consultant pour Andersen Consulting, de 1982 à 1985. En avril 1998, Dasar a lancé le f.i.h.t, salon-résident français dédié aux technologies de l'information dans leur ensemble, qu'il s'agisse de l'informatique, des télécoms, de la bureautique et des services.





 

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