INTERVIEW
 
Directeur général
Fimalac Interactive
Henri Wallard
"Titre"
Fimalac est un groupe, coté sur le Premier marché de la Bourse de Paris, qui détient des participations dans des sociétés de services aux entreprises comme Facom (Leader européen de l'outillage à main), LBC (Stockage de produits chimiques), Fitch (agence de notation financière) ou la Secap (Traitement du courrier, machine à affranchir). Fimalac, détenue à 67,6% par Marc Ladreit de Lacharrière, vient de créer Fimalac Interactive, une filiale qui sera chargée d'accélerer la stratégie Internet du groupe et de ses différentes participations. La direction générale des opérations a été confiée à Henri Wallard qui explique le fonctionnement et les ambitions de sa structure.25 janvier 2001
 
          

JDNet. De combien est dotée Fimalac Interactive et quelles seront ses missions ?
Henri Wallard. Pour ce qui est du montant, nous n'avons pas d'enveloppe prédéfinie car ce n'est pas notre habitude. Mais avec la surface financière de notre maison-mère, (Fimalac a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 1,579 milliards d'euros en 1999 pour un résultat d'exploitation de 108,9 millions d'euros, Ndlr), vous pouvez imaginer que nous n'hésiterons pas à investir fortement si le besoin s'en fait sentir. Pour ce qui est de l'opérationnel, Fimalac Interactive aura deux missions. La première sera d'être le pôle de conseil de toutes les filiales de Fimalac, notamment pour les aider à accélerer le passage au e-business. Cela consistera par exemple à coordonner les différents prestataires et partenaires ou à faire de la veille technologique sur Internet. La deuxième mission consistera à investir dans ces nouvelles technologies. Nous allons ainsi principalement rechercher deux types de sociétés. Celles dont le coeur de métier peut aider au développement d'une entreprise du groupe Fimalac. Et celles qui évoluent dans un secteur prometteur pour le développement d'Internet. Nous aurons donc une optique financière et industrielle.

Vous avez pris 10% de Leclubauto.com et 14% de Cashware. Dans quelles catégories rangez-vous ces deux investissements ?

Pour Leclubauto.com, nous avons estimé que cet espace dédié aux professionnels de l'automobile pourrait renforcer l'activité sur Internet de Facom. Les pièces proposées à la vente sur le site pourront, par exemple, disposer d'une étiquette qui pointe vers l'outil Facom à utiliser pour changer la pièce. Les services de Leclubauto.com peuvent donc être des apporteurs d'affaires pour Facom. Quant à Cashware c'est à mi-chemin entre les deux catégories que je vous décrivais plus haut. Le paiement sécurisé est à la fois utile pour nos sites Internet et prometteur pour l'avenir...

Via ses participations, Fimalac a des activités aussi diverses que la chimie (LBC) ou l'affranchissement (SECAP). Tous les métiers seront-ils déclinés sur Internet ?
Evidemment. Malgré ce que l'on peut dire actuellement, Internet a une incidence dans tous les domaines. Les prix, les marques, la distribution, la relation-client, tous les secteurs sont impactés. Pour SECAP, qui fabrique des machines à affranchir, on peut par exemple mettre en place un système de facturation géré par Internet. Idem pour LBC. Quand j'entends dire de la part de patrons d'entreprises : "On a bien fait de ne pas faire Internet l'an dernier quand on voit l'hécatombe financière", je pense qu'ils font une erreur. Il y a eu de la casse, c'est certain, mais c'était nécessaire pour mieux avancer. L'internet industriel est parti pour durer quelques années malgré le pessimisme actuel, qui vient juste s'opposer à l'euphorie du début 2000. En revanche, il est clair que la taille des enjeux sur Internet n'est pas la même si vous êtes un FACOM ou un MSX (Métaux spéciaux). En résumé, les sociétés qui ont une marque forte comme notre agence de notation financière Fitch ou Facom ont plus intérêt que les autres à aller vers Internet. Facom prévoit d'ailleurs de réaliser 50% de son chiffre d'affaires en ligne à la fin de l'année.

Mais Fimalac n'a t-il pas pris un peu de retard en se lançant uniquement en 2001 dans une vraie stratégie Internet ?
On a pas de retard, on a juste été pragmatique. Chaque société avait une stratégie Internet mais cette démarche n'était pas organisée au niveau du groupe. On pense que désormais, au moment où certains acteurs hésitent, il faut accélérer le mouvement en ayant une stratégie globale. Surtout avec la baisse des valorisations des sociétés de l'Internet qui favorise les groupes comme le nôtre.

A quelle hauteur comptez-vous monter dans le capital de vos investissements ?
Cela dépendra du contexte. L'orientation principale est de prendre le contrôle des sociétés de façon substantielle. Mais nous entrerons dans le capital souvent accompagnés comme dans LeClubauto.com, qui a également comme investisseurs Valéo et 3M

Fimalac Interactive a t-il vocation à terme à être cotée en Bourse ?
Sur une possible cotation de Fimalac Interactive, nous n'excluons pas l'idée mais à priori cela paraît peu probable...

Comment allez vous rechercher les sociétés qui viendront rejoindre votre portefeuille ?
Tout d'abord grâce aux différentes participations de Fimalac qui sont aptes à faire remonter des dossiers grâce à leurs contacts permanents sur le terrain. Nous n'excluons pas également une alliance avec un incubateur ou une autre structure pour mieux détecter les projets en amont. Enfin il ne faut pas oublier que nous avons souscrit au fonds de Carlyle Group et que donc nous avons de bons contacts dans le milieu des investisseurs. Quant à notre zone géographique de recherche, elle sera mondiale.

Qu'est ce que vous aimez sur Internet?
Tout ce qui est à venir, comme la vidéo et le streaming. Côté sites, j'aime beaucoup Boursorama, LesEchos, et CNN. Et j'utilise souvent, pour le boulot, les sites de mesure d'audience comme ceux de Netvalue ou de MMXI.

Et qu'est ce que vous n'aimez pas ?
Les sites qui ont trop de contenu et dont le design n'est pas assez pur.

 
Propos recueillis par Jérôme Batteau

PARCOURS
 

Henri Wallard, 43 ans est diplômé de l'école Polytechnique et de l'école des Mines. Après avoir débuté sa carrière au ministère de l'Industrie, successivement à la Direction régionale des Pays de Loire (1983 à 1986), à la Direction de la Sécurité Nucléaire (1986 à 1989) et à la DGSI (1989 à 1990), il rejoint ensuite l'Andra (Agence Nationale de Gestion des Déchets Radioactifs) jusqu'en 1994. Il intègre alors le groupe Sofres et se consacre principalement à l'Internet en tant que directeur général du groupe. Il a ainsi fondé et dirigé, en, 1998, TNS Interactive, qui regroupe les compétences et les activités e-business de Taylor Nelson Sofres aux Etats-Unis, en Europe et en Asie.


   
 
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