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Les lois Robien et Aubry ont profondément modifié le paysage du temps de travail. Entre 1995 et 2001, la durée hebdomadaire moyenne de travail a reculé en France de 1 heure 20 pour atteindre 39 h 50. Une durée qui depuis a de nouveau baissé suite à la mise en application, l'année dernière, des "35 heures" dans les entreprises de moins de vingt salariés et dans le secteur public.

Afin de comprendre les impacts réels de cette évolution, et les aménagements qui en découlent, l'Insee a analysé le temps de travail effectif des salariés selon leur catégorie socioprofessionnelle. On pouvait s'y attendre, les cadres sont moins touchés par cette décrue générale du temps de travail. En l'espace de six ans, de 1995 à 2001, leur durée hebdomadaire moyenne de travail est passée de 44 h 30 à 44 h 20, soit un recul de 10 minutes. Sur la même période, les employés ou les ouvriers affichent des baisses respectives de 1 h 20 et de 1 h 55.

Au sein de la population cadre, les hommes et les femmes ne suivent pas la même évolution. Le durée hebdomadaire de travail des hommes a reculé de 45 h 25 à 45 h 00 tandis que celle des femmes a progressé de 42 h 05 à 42 h 30. Selon l'enquête de l'Insee, cette progression souligne la montée en puissance des femmes vers des postes à responsabilités. On notera que la mise en place effective des "35 heures", généralisée depuis 2002, nivelle tous sexes confondus le temps moyen de travail des cadres à 43 h 45.

La catégorie socioprofessionnelle et le sexe ne sont pas les seuls éléments qui influencent le temps de travail. La taille de l'entreprise apparaît comme un autre facteur prépondérant. Un facteur qui épouse la logique de l'inversement proportionnel : plus l'entreprise est importante, moins le temps moyen de travail y est élevé. On travaille ainsi 40 minutes de moins par semaine dans une entreprise de plus de 100 salariés que dans une entreprise disposant de 20 à 100 salariés. L'écart atteint même 1 h 25 par rapport à une entreprise de moins de vingt salariés.

Dernier enseignement de l'étude : la façon dont a été mise en place la RTT. Chez les cadres, cette réduction du temps de travail s'exprime dans 62 % des cas par des jours de congé supplémentaires et dans 23 % des cas par un nombre forfaitaire de jours sur l'année. La population cadre se distingue nettement des catégories employés et ouvriers où les formules de réduction de temps de travail quotidiennes ou hebdomadaires s'imposent.