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17/12/2003
Le portrait type du dirigeant d'entreprise qui réussit
Sur le plan formel, ces dirigeants affichent un âge moyen de 44 ans et ont créé leur entreprise, toujours en moyenne, à 35 ans. Avant de se lancer dans l'entrepreneuriat, ils ont acquis trois expériences professionnelles sur une durée de onze ans. Parmi eux, 41 % disposent d'une expérience internationale. Leur formation, influencée par la nature technologique des sociétés étudiées, passe pour 49 % d'entre eux par un cursus d'ingénieur. Suivent les universitaires (24 %), les autodidactes (12 %), les BTS (10 %) et les commerciaux (5 %). En fondant leur entreprise, ces dirigeants se sont avant tout appuyés sur des convictions personnelles. La première motivation, citée par 28 % d'entre eux, est "l'accomplissement de soi". Suivent "l'indépendance" (17 %), qui souligne une forme de traumatisme par rapport aux expériences professionnelles passées, et "la passion du métier" (16 %). Les notions d'ambition ou de réussite financière ne dépassent pas, pour leur part, les 12 %.
Dans leur façon d'appréhender leur mission, les dirigeants d'entreprise de forte croissance jouent la carte de la diversification et de la transversalité. Leur répartition du temps de travail souligne cette démarche. En moyenne, ils consacrent 32 % de ce temps au commercial, 23 % au technique et 21 % au management. Restons justement sur le management, l'une des dimensions où ces dirigeants avouent être dans un processus d'apprentissage permanent. 75 % de ces Pdg indiquent déléguer le maximum de tâches et 52 % optent pour des décisions systématiquement prises en équipe. De façon globale, 87 % d'entre eux adoptent un leadership qui cherche l'équilibre entre les activités de production et le niveau de satisfaction des collaborateurs. Seuls 7 % s'avouent autocrates, c'est-à-dire en faveur d'un management autoritaire qui implique la soumission des salariés.
En point d'orgue de l'étude, Deloitte et Ineum Consulting ont choisi de croiser la vision stratégique de ces dirigeants avec le degré de réussite effective de l'entreprise. Au sein de cette population de Pdg, quatre modèles de stratégie ont été identifiés, allant de la stratégie "sans aucun écart" (stratégie de l'entreprise formalisée et respectée au pied de la lettre) à la stratégie "opportuniste" (stratégie fluctuante). Le rapport montre que plus la stratégie adoptée est structurante, c'est-à-dire fixe et à long terme, plus la réussite est au rendez-vous. Les entreprises qui adoptent une stratégie "sans aucun écart" enregistrent en moyenne une croissance de leur chiffre d'affaires de 1 256 % sur cinq ans. Cette première famille regroupe 12 % des dirigeants. A l'inverse, les entreprises qui suivent une stratégie opportuniste affichent une croissance de "seulement" 417 %.
Dernier domaine observé par l'enquête : les valeurs partagées par les dirigeants d'entreprise de forte croissance. Parmi elles, se détachent la réactivité (dynamisme, souplesse, flexibilité, hiérarchie légère) et l'intégrité (honnêteté, transparence) qui recueillent plus de 60 % de citations spontanées. On notera que des valeurs volontiers affiliées à l'esprit entrepreneurial comme la "performance" ou "l'excellence" ne font guère recette. A titre d'information, le rapport compare ces résultats à ceux d'une étude similaire menée auprès des grands comptes par Les Echos. Pour les dirigeants des grandes entreprises, les valeurs qui s'imposent sont l'innovation (40 %) et les clients (22 %). A chaque type d'entreprise sa préoccupation.3
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