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Parité professionnelle : c'est pas gagné
Fatiguées de se voir éconduire, les femmes osent moins demander que les hommes à bénéficier d'une formation, d'une augmentation ou d'une promotion. (janvier 2004)
 
Site
  TNS-Sofres

Avec l'appui de TNS-Sofres, le Centre d'études et de recherches sur la gestion des organisations et des relations sociales (le Cergors) a réalisé une enquête auprès des salariés français. Cette enquête, en plusieurs volets, se penche notamment sur la promotion et la formation dans l'univers professionnel. Deux axes pour lesquels le Cergors a fait le choix d'analyser les différences entre les "salariés hommes" et les "salariés femmes".

Les demandes des salariés au cours des douze derniers mois, selon le sexe
(sources Cergors, TNS-Sofres)
Demande
Part        Hommes       Femmes
Une formation 
 29 %
 24 %
Une augmentation 
 23 %
 13 %
Une promotion 
 15 %
 7 %

Sur l'échantillon étudié, représentatif de la population active française, de dessine un clivage très net entre les demandes professionnelles issues des "salariés hommes" et celles issues des "salariés femmes". Au cours des douze derniers mois, tandis que 29 % des hommes ont demandé à bénéficier dans leur entreprise d'une formation, seules 24 % des femmes ont formulé la même requête. Les écarts hommes-femmes sont encore plus marqués concernant les demandes de promotion (8 points de différence) et les demandes d'augmentation (10 points).

Pour le Cergors, ces écarts démontrent que le problème de la non-parité sur le plan professionnel est en partie alimenté par un cercle vicieux : "les femmes obtiennent moins car elles demandent moins, et demandant moins car elles obtiennent moins". Parmi les salariés "passifs", qui n'ont effectué aucune demande au cours des douze derniers mois, 25 % des femmes avancent ainsi comme principale raison qu'une "demande ne sert à rien". Chez les hommes, cette part tombe à 19 %.

On notera que sur l'ensemble de la population, donc les deux sexes confondus, ce sont en tout 70 % des salariés qui indiquent n'avoir effectué aucune des trois demandes sur l'année écoulée (formation, augmentation, promotion). Outre l'inutilité de la démarche, les motifs de cette "passivité" s'avérent multiples : "départ à la retraite proche", "crainte du refus", "timidité"...

Les salariés face à la parité professionnelle
(sources Cergors, TNS-Sofres)
Part des salariés "plutôt d'accord" et "tout à fait d'accord"
 
Les femmes ont moins de chance d'être embauchées ou d'avoir une promotion
 50 %
Les atouts physiques influencent la carrière des femmes
 50 %
Les femmes sont confrontées au travail à des avances sexuelles
 41 %
Les femmmes doivent céder à des avances pour évoluer dans leur carrière
 8 %

 

Concernant les problèmes spécifiques que peuvent rencontrer les femmes dans leur travail, l'étude montre que les salariés des deux sexes sont de plus en plus conscients de la non-parité. Au total, 50 % des salariés estiment ainsi que les femmes ont moins de chance d'être embauchées ou d'avoir une promotion. Chez les femmes, cette part est de 60 %. Chez les hommes, elle s'élève à 40 %.

A la lecture de l'enquête, on découvre également que le clivage sur la perception de la situation dépend davantage de la tranche d'âge des salariés. Chez les plus de cinquante ans, 57 % estiment par exemple que les femmes ont besoin d'atouts physiques pour réussir. Cette part tombe à 40 % chez les moins de vingt-quatre ans. Même phénomène sur les avances sexuelles pour lesquelles, cette fois, 13 % des seniors pensent que les femmes sont contraintes d'y céder pour évoluer dans leur carrière. Chez les juniors, ils ne sont que 4 % à partager cet avis.

Dossier

Face à ces décalages selon la tranche d'âge sur la perception de la parité, dommage que l'étude ne réponde pas à une question essentielle : les seniors parlent-ils du haut de leur "expérience" ou reflètent-ils, au contraire, un fossé générationnel sur la place des femmes en entreprise ?

 

Rédaction, Le Journal du Management
   
 
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