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La question est plutôt cocasse : quelle place accordent les salariés français à leur travail ? L'Insee a décidé de relever le défi en interrogeant, dans le cadre de l'enquête "Histoire de vie", 4 837 personnes actives. Selon le résultat global de cette enquête, 71,4 % des Français estiment que le travail est "assez important mais moins que d'autres choses". 28,6 % considérent, au contraire, que le travail est "plus important ou aussi important que tout le reste". Derrière ces formules quelque peu alambiquées était en fait demandée aux salariés la place qu'ils accordent à leur travail par rapport à leur vie familiale, leur vie personnelle ou leur vie sociale. Un sujet où l'âge, la catégorie socioprofessionnelle et la situation familiale influencent largement les réponses délivrées.

Selon la tranche d'âge tout d'abord, il apparaît que le travail prend de plus en plus de place tout au long de la vie. Les 18-25 ans ne sont ainsi que 23 % à estimer que le travail représente dans la vie un sujet prépondérant. Cette part atteint les 31 % pour les 46-60 ans et s'envole à 49 % pour les plus de 60 ans.

Pour cette dernière tranche d'âge, on remarquera que la grande place accordée au travail souligne l'attachement des seniors envers l'univers professionnel. Un attachement que les grands comptes ont, ces dernières décennies, plutôt dénigré en optant pour des départs à la pré-retraite massifs. Reste une question, sans réponse : l'enquête ne dit pas si cet attachement est influencé par l'âge ou par les valeurs générationnelles des plus de 60 ans.

La disparité sur la place accordée au travail se retrouve également selon la catégorie socioprofessionnelle interrogée. Schématiquement, le degré d'importance donné au travail augmente avec l'implication financière et le niveau d'autonomie professionnels. Les artisans, les commerçants, les cadres et les professions libérales représentent les catégories où le travail bénéficie d'une plus grande place (entre 40 et 38 % des personnes de ces catagories estiment que "le travail est plus important ou aussi important que tout le reste").

L'Insee note par ailleurs que certains secteurs, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle des salariés, font preuve d'un attachement professionnel plus marqué. C'est le cas des métiers de l'information, des arts et spectacles, de l'administration et du commercial. L'étude indique en revanche que le niveau de revenu influence de manière marginale l'importance donnée au travail.

Deux autres paramètres apparaissent jouer un rôle majeur dans la place accordée aux activités professionnelles : le sexe et la situation familiale. La part des femmes donnant une place importante au travail s'amenuise au fur et à mesure que la cellule familiale s'agrandit. 29 % des femmes sans enfant estiment que le "le travail est plus important ou aussi important que tout le reste". Pour les femmes ayant au moins trois enfants, cette part tombe à 6 %. Chez les hommes, la proportion de ceux qui accordent une place importante au travail reste en revanche stable. Cette proportion apparaît même augmenter de 31 à 33 % pour les hommes ayant au moins trois enfants.