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(juillet
2004)
Juniors et seniors : les cadres mal-aimés
Les seniors et les juniors restent les grands incompris de la population cadre, dont le moral est globalement assez bas. La CFE-CGC vient de publier les résultats de son baromètre sur l'état d'esprit des cadres de juin 2004. L'enquête a cette fois encore été menée par Opinionway, auprès d'un échantillon représentatif de la population cadre de 944 personnes, du 8 au 16 juin 2004.
48 % des cadres interrogés en juin 2004 se disent satisfaits de leur rémunération. Ce chiffre est en légère baisse par rapport à novembre 2003 et mars 2004, mais supérieur de 4 points au taux de satisfaction de juin 2003. Alors que les cadres sont traditionnellement plus satisfaits en octobre qu'en mars et surtout qu'en juin, ce pourcentage de 48 % est relativement élevé. Mais il reste cependant inférieur à la moyenne. "Nous ne savons pas véritablement expliquer la saisonnalité de la satisfaction à l'égard des salaires", remarque Jean-Luc Cazettes, président de la CFE-CGC. "Beaucoup d'entreprises se sont détachées de la période de négociation traditionnelle. On discute maintenant des salaires en avril et en juillet. Or, le malaise sur les salaires prend de l'ampleur pendant les négociations." Concernant leur avenir professionnel, plus de la moitié des cadres demeurent inquiets. Les perspectives de croissance et la pénurie annoncée de cadres n'ont pas enrayé le "blues" des cadres. "Les cadres ne croient pas à cette pénurie. Ils restent sceptiques" constate Jean-Luc Cazettes.
Les plus de 50 ans sont les plus inquiets, puisque seulement 33 % se disent satisfaits à l'égard de leur avenir professionnel. Concernant la charge de travail, 90 % des seniors estiment qu'elle est plus lourde qu'il y a quelques années, contre 77 % pour l'ensemble des cadres. Le critère le plus important pour les plus de 50 ans est la rémunération, devant l'intérêt du travail. Un critère qu'il faudra probablement prendre en compte pour les faire travailler plus longtemps de manière efficace. "D'une manière générale, les seniors sont plus mécontents que les autres, note Jean-Luc Cazettes. On observe une véritable rupture entre l'entreprise et cette catégorie de cadres. Le management doit changer sa vision et considérer les plus de 50 ans comme les autres salariés, en leur proposant notamment des formations, des augmentations de salaire, des responsabilités..."
Pour l'ensemble de la population cadre, la première préoccupation est toujours l'intérêt pour son travail (31 %), devant le niveau de rémunération (25 %) qui a cependant perdu 4 points depuis juin 2003. La pérennité de l'emploi et le temps de travail ont progressé, illustrant d'un côté la situation tendue du marché de l'emploi, et de l'autre les nouvelles aspirations des cadres. "Cette tendance lourde est liée à une nouvelle génération qui entend concilier vie professionnelle et vie personnelle et qui s'avère plus attentive à l'éthique, insiste le président de la CFE-CGC. Cela peut créer des déphasages entre les générations et surtout entre les jeunes et la direction." Il faudra pourtant se régler sur la même longueur d'onde.
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