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09/09/2004
Stagnation de la productivité des salariés en France
L'effet 35 heures ne se ressent plus sur la compétitivité des salariés français. C'est en tout cas les conclusions d'une étude de Proudfoot Consulting, cabinet de conseil en management opérationnel et en conduite du changement. Cette quatrième édition d'une étude internationale sur la productivité individuelle des salariés concerne neuf pays et résulte de plus de 10 300 heures de consultation sur le terrain. Premier constat de cette étude : pour la première année, la productivité de la main d'uvre des entreprises françaises a stagné, malgré la croissance. Elle avait gagné trois points de 2002 à 2003 et de 2001 à 2002, résultat de l'application de la loi sur les 35 heures. Lorsque leur entreprise n'a pas recruté, les Français ont dû s'adapter pour réaliser en 35 heures le travail qu'ils faisaient en 39 heures, impliquant de forts gains de productivité. Aujourd'hui, la réduction du temps de travail n'a plus d'effet sur la productivité. Individuellement, les Français ont une productivité élevée. Ils ne perdent que 85 jours par an et se situent donc en tête du classement après l'Allemagne (74 jours). Le cabinet de conseil estime cette perte à 87 milliards d'euros. Les Etats-Unis perdent quant à eux 96 jours. A noter que ce calcul est établi sur la base de 225 jours
de travail par an, à raison de 7 heures de travail par jour.
Proudfoot Consulting considère que le niveau de productivité optimale est de 85 % du temps disponible. En tenant compte de ce niveau optimal, la France perd 53 jours de travail par employé et par an, ce qui correspond à sa marge de progression. Selon ce critère, elle se situe juste après l'Allemagne et le Royaume-Uni. Cependant, le temps de travail varie considérablement selon
les pays. D'après le Groningen growth and development centre,
le temps de travail en France est de 1398 heures travaillées
par an et par employé, et de 1864 heures travaillées
par an aux Etats-Unis. Les Américains travaillent ainsi 25 %
de plus que les Français. Au niveau global, leur productivité
est donc plus élevée aux Etats-Unis et dans la plupart
des pays.
L'étude met également en évidence les freins à la productivité pour l'ensemble des neuf pays et pour la France. Le manque de planification et de contrôle reste, en France comme dans les autres pays, le frein principal à la productivité des salariés. La qualification de la main d'uvre devient un facteur important, passant de 6 % en 2003 à 10 % en 2004, pourcentage supérieur à la moyenne de 8 %. Le manque de motivation pèse moins en 2004 qu'en 2003, mais ce frein touche plus l'Hexagone que les autres pays (13 % contre 8 % en moyenne). Les problèmes liés à l'informatique gênent moins les salariés, ce facteur perd en effet deux points entre 2003 et 2004, tout en restant au-dessus de la moyenne des neufs pays.
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