Province, étranger : les cadres veulent bouger

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Se mettre au vert

Mobile comme un cadre : l'expression pourrait bien faire son entrée dans le jargon professionnel. D'après l'enquête Ipsos "La France des cadres actifs 2004", seuls 35 % de cette population salariée occupent le même poste depuis six ans et plus. Ballottés entre mobilité interne et mobilité externe, et parfois licenciement, la grande majorité des cadres ne font pas de vieux os dans leur fonction. 64 % occupent leur poste actuel depuis moins de cinq ans. Et pour 21 % la barre tombe même sous les deux ans.

Cette rotation des effectifs, turn-over dit-on même, n'est pas sans conséquences sur le parcours professionnel. 53 % des cadres ont ainsi connu un changement de métier ou de secteur au cours de leur carrière. Autre expression de cette volatilité : 51 % des cadres ont occupé plusieurs postes au cours des cinq dernières années.

A l'heure de la mondialisation et de la recherche d'une qualité de vie meilleure, cette soif de mobilité s'exprime même sur le plan géographique. Pour un poste jugé intéressant, 57 % des cadres se disent prêts à changer de région et 35 % à prendre la direction de l'étranger. L'un dans l'autre, 54 % des cadres sont ouverts à la mobilité géographique. Chez les dirigeants et cadres supérieurs, ces proportions sont encore plus élevées : 58 % ne voient aucun inconvénient à changer de région et 40 % à quitter le pays.

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Attention pourtant, tous les profils de cadres n'affichent pas le même enthousiasme face à la mobilité géographique. Les hommes (68 % du profil contre 65 % dans la population cadre type) et les moins de 35 ans (80 % contre 74 %) sont ceux qui se montrent les plus enclins à déménager si nécessaire. Pour des raisons de qualité de vie, les cadres vivant en Ile-de-France sont également plus sensibles à cette mobilité géographique (38 % contre 33 %).

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Se mettre au vert

Reste qu'en période de tension sur le marché de l'emploi, le décalage entre les envies de mobilité et la réalité quotidienne apparaît plus fort que jamais. L'heure n'est guère à la prise de risque : d'après l'Ipsos, 54 % des cadres sont aujourd'hui sans volonté de changement au plan professionnel. Et parmi les 46 % restants, la mobilité est des plus limitées : 68 % espérent avant tout bouger au sein de l'entreprise dans laquelle ils se trouvent. Autant de retenue laisse envisager une vaste accélération de la mobilité dès que l'emploi cadre retrouvera le sourire.