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24/11/2004
Un bilan retraite pour ses salariés
C'est un cas d'école : la population salariée née entre 1946 et 1952 représente aujourd'hui un tiers des effectifs de BRGM, le Bureau de recherches géologiques et minières. Du coup, la montée en puissance des départs à la retraite se fait ressentir depuis le début de l'année dans cet établissement public à caractère industriel et commercial. Et ce n'est là que le début : ces départs vont s'étaler jusqu'en 2012. C'est ce constat ce qui a motivé BRGM à proposer un bilan retraite à tous ses salariés de plus de 55 ans. Ce type de bilan réalise l'inventaire et la synthèse des droits acquis par les salariés auprès de l'ensemble des régimes existants, et établit pour chacun l'âge optimum pour le départ à la retraite et l'estimation des futures pensions. Pour réaliser ce bilan, BRGM s'est appuyé sur le prestataire spécialisé France Retraite. Première étape de l'opération : distribuer aux salariés concernés un dossier afin de regrouper toutes les informations utiles. Chaque salarié doit alors compléter son dossier, un travail qui nécessite entre une demi-journée et deux jours complets selon la complexité du parcours professionnel. Sur les 180 dossiers distribués chez BRGM, 130 ont aujourd'hui été remplis et 74 ont déjà été traités. Chacun de ces dossiers est facturé par le prestataire 299 euros HT.
Le premier bilan de cette opération est, aux yeux de BRGM, jugé satisfaisant. "Nous avons pu prévoir les départs et améliorer ainsi nos relations avec les représentants du personnel, explique Jacky Clisson, ancien DRH de l'établissement et aujourd'hui conseiller auprès du président en ressources humaines et restructuration. Cela nous a également permis de crever l'abcès sur le régime particulier des expatriés qui s'estimaient lésés alors que ce n'était pas le cas." Cette logique d'anticipation des départs est essentielle pour l'établissement qui dispose de métiers rares et qui a donc recours de manière intensive à la formation afin de mettre à niveau ses salariés ou ses nouveaux recrutements. "Les départs à la retraite vont nous coûter cher étant donné ce coût de remplacement élevé. Il nous faut donc les prévoir au maximum." Les salariés ont, eux aussi, été dans l'ensemble satisfaits par ce bilan retraite. "Nous n'avons pas encore de vision globale sur cette opération, insiste l'ancien DRH. Mais ce que je peux vous dire c'est que les deux tiers des salariés sont des ingénieurs cadres. Ils sont très pointilleux et exigeants, et moins d'une dizaine d'entre eux ont manifesté un mécontentement face à cette opération." Tout n'est pas, pour autant, idyllique lors d'un tel bilan retraite, ce type d'exercice pouvant également provoquer des résistances internes, notamment parmi les représentaants syndicaux. "Un syndicat craignait que l'information ne soit
exploitée par l'entreprise pour faire pression sur les départs, explique ainsi
Jacky Clisson. Nous avons donc soigné la communication. Les délégués
du personnel ont constitué un groupe de travail sur le sujet et
nous avons organisé une réunion d'information sur le thème de la
loi Fillon qui a fait salle comble."
Au-delà de l'anticipation des départs, le bilan retraite peut aussi représenter une première étape pour l'entreprise dans la mise en place d'un plan épargne retraite, comme par exemple un Perp ou un Perco. Chez BRGM, on n'en est pas encore là. "Le syndicat majoritaire réclame un plan épargne retraite. Pour l'instant, nous ne nous sommes pas engagés par manque de temps. Mais les bilans retraite individuels ont mis en évidence un ratio entre pension et dernier revenu net situé entre 45 et 72 %. Or, en-dessous de 60 %, la retraite risque d'être difficile." De quoi motiver l'établissement pour un plan épargne retraite.
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