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15/12/2004
La parité n'est toujours pas une réalité
La loi Génisson du 9 mai 2001 relative à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes peine encore à être appliquée. En témoigne l'enquête de l'Ifop sur la situation professionnelle des femmes. Cette étude s'appuie sur les témoignages de plus de 2.000 DRH et responsables des ressources humaines dans des entreprises de plus de 50 salariés. 2.000 DRH chez qui les consciences s'éveillent, même si tout reste à faire. Premier constat : les femmes et les hommes restent toujours sur un pied d'inégalité. Pour dresser une carte rapide, seules 24 % des entreprises en France s'inscrivent dans une logique de parité en affichant entre 40 et 60 % de femmes dans leur effectif. Au-delà de ce premier chiffre, certaines disparités perdurent au sein de l'entreprise. Les contraintes familiales poussent notamment les femmes à faire des choix personnels et professionnels qui se traduisent souvent par le travail à temps partiel. Mais le critère sur lequel la disparité se joue, et se juge, le plus est sans nul doute la rémunération. Sur ce terrain, dans une entreprise sur quatre, une seule femme figure parmi les dix rémunérations les plus élevées. Les écarts de rémunération auraient cependant tendance à diminuer selon la moitié des responsables des ressources humaines. On notera néanmoins que sur cette analyse les avis divergent quelque peu entre les DRH hommes et les DRH femmes. Ces dernières sont 14 % à voir les écarts salariaux hommes-femmes augmenter, contre 8 % pour leurs homologues masculins.
L'étude menée par l'Ifop présente également le profil de la femme la mieux rémunérée : elle a entre 35 et 44 ans, entre six et dix ans d'ancienneté, possède un diplôme d'enseignement supérieur dans la grande majorité des cas et bénéficie d'un statut cadre. La fonction la mieux rémunérée pour les femmes est, dans 22 % des entreprises, le niveau chef de service. Suivent derrière, à égalité avec 9 % des entreprises, les fonctions DRH, directrice financière et directrice générale.
Malgré le maintien de ces écarts salariaux, l'étude indique que 79 % des entreprises ont depuis trois ans introduit la thématique de l'égalité hommes-femmes dans toutes les négociations menées. Mais, dans le même temps, 72 % des entreprises n'ont jamais tenu des négociations spécifiques sur le thème de la parité. En clair, les entreprises ont diffusé la logique de la parité dans leur processus mais pas au point de lancer des initiatives spécifiques.
Suivant ce même principe, seules 32 % des entreprises ont publié un rapport sur la situation RH comparée hommes-femmes, autre exigence de la loi Génisson. Cette part atteignait 30 % en 2002 et 35 % en 2003. Au total, sur l'échantillon étudié, 40 % des entreprises ont déjà publié un tel rapport depuis la loi Génisson, dont 87 % l'ont présenté au comité d'entreprise, et 60 % à l'inspection du travail. Des informations qui n'arrivent jusqu'au salarié qu'une fois sur deux.
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