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26/01/2005
De l'art dans mon entreprise
A l'heure où l'équilibre personnel est une valeur de plus en plus recherchée, l'introduction de l'art dans les entreprises est désormais considérée comme un outil managérial. En moyenne, les salariés passent sept à huit heures sur leur lieu de travail pour effectuer des tâches parfois répétitives ou stressantes. Dans ce contexte, l'arrivée de l'art dans l'univers professionnel peut permettre de s'évader et de stimuler la motivation ou l'imagination. Musée, galerie, exposition, événement ou formation : plusieurs initiatives ont déjà vu le jour pour permettre à l'art de s'exprimer dans les entreprises.
Les professionnels du marché de l'art ont bien compris le phénomène et y répondent par des offres sur mesure. Yann Queinnec développe ainsi depuis deux ans l'activité BtoB pour la Toast Gallery. Cette offre, qui représente aujourd'hui 20 % de l'activité globale de la galerie d'art, concerne essentiellement des entreprises implantées en Ile-de-France avec des clients comme Microsoft (client de la première heure), Cegetel, White&Case, Fnac, Campari ou encore PSA. Autant d'entreprises qui ont accueilli, dans leurs locaux, des expositions temporaires.
Chez PSA , le concept de l'art en entreprise a ainsi fait des émules parmi les salariés. Sophie Chouteau, 28 ans et ingénieur en acoustique, était totalement hermétique à l'art contemporain. "Je ne trouvais pas ça beau et n'allais donc pas voir d'expositions." Le déclic a eu lieu au sein du groupe automobile. L'ingénieur a eu un coup de foudre pour une toile qu'elle s'est finalement décidée à acheter après mûre réflexion. "Cette toile me plaisait, mais je suis quand même allée voir le reste de l'exposition dispersée dans l'entreprise, dans des locaux où d'ailleurs je passe rarement."
En septembre dernier la Toast Gallery a mis en place un nouveau concept gratuit d'exposition à la Fnac Saint-Lazare, à Paris : Toast in the city. Cette formule propose aux entreprises une exposition entièrement gratuite, d'une centaine d'uvres de dix artistes différents. Formatées, les uvres mesurent toutes 30 cm x 30 cm, pour un prix unique de 100 euros par tête. Une formule appréciée notamment des salariés avec un taux de vente de 20 à 30 % des uvres exposées. "Mais la vente est efficace si l'entreprise permet de mettre en place une véritable campagne de communication en interne", souligne Yann Queinnec.
Question pratique, ces expositions temporaires ne demandent aucune logistique particulière. Pour l'accrochage des uvres, un système spécial avec velcros se substitue aux clous traditionnels. En silence donc, et sans laisser de traces dans les murs, l'exposition est entièrement installée en moins de deux heures. Côté responsabilité, la police d'assurance de la Toast Gallery endosse les éventuels dégâts sur les uvres. En revanche, la sécurité incombe à l'entreprise puisque l'exposition à lieu dans ses locaux. L'exposition gratuite dure un mois, renouvelable une seule fois.
Au-delà, c'est le principe de la location qui s'applique. Plus précisément de la LOA, la location avec option d'achat. Cette formule est réalisée sur mesure, les salariés pouvant être impliqués dans la sélection des uvres, de toutes tailles et renouvelées tous les trois mois. Le coût de location mensuel représente 15 % du prix total des uvres, un tarif qui devient dégressif en fonction de la durée et du prix total des uvres. Dans le cadre de la LOA, le prix d'achat de l'uvre par le salarié est diminué du loyer payé par l'entreprise si celle-ci l'accepte. "Elle se positionne alors comme une sorte de mécène interne", précise Yann Queinnec.
L'étape suivante, plus connue, est celle du mécénat initié directement par certaines entreprises ou grandes figures de l'entrepreneuriat. Des entreprises qui se posent alors en relais de l'art, à travers des sites Internet mettant à disposition des ressources sur l'art, ou bien des galeries et des musées comme l'espace Paul Ricard. Cette démarche de mécénat s'avère être autant un outil de management et de communication interne qu'un tremplin favorable à l'image de l'entreprise. Depuis dix-huit mois, beaucoup d'acteurs du marché de l'art se sont positionnés sur ce créneau. La loi du 1er août 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations favorise les actions des entreprises en faveur de l'art contemporain, notamment au travers d'abattements fiscaux.
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