Journal du Net > Management >  Les cadres toujours sous tension
CARRIERE
 
16/03/2005

Les cadres toujours sous tension

Plus de 70 % des cadres estiment être tendus en raison de leur travail. Face à un niveau de stress croissant, 46 % se sentent découragés et 30 % envisagent de quitter leur poste.
  Envoyer Imprimer  

Site
  CFE-CGC

Pour beaucoup, c'est déjà le nouveau mal du siècle. Coincés entre une charge de travail élevée, un rythme de vie usant et des incertitudes économiques, les salariés seraient de plus en plus atteints par le stress professionnel. Un phénomène auquel n'échappent pas les cadres, bien au contraire. Selon le dernier baromètre CFE-CGC, réalisé par OpinionWay sur un échantillon représentatif de 1.168 cadres français, 72 % des managers se disent aujourd'hui tendus ou crispés en raison de leur travail.

Derrière ce chiffre, élevé, tout n'est pas aussi noir que l'on pourrait l'imaginer. Sur de multiples paramètres, les cadres français s'estiment aujourd'hui bien dans leurs baskets. 85 % considèrent ainsi qu'ils bénéficient d'une bonne autonomie de travail, 74 % estiment qu'ils évoluent dans une ambiance de professionnelle positive et 70 % jugent que les outils et moyens dont ils disposent pour réaliser leur mission sont de qualité. Sur le plan de l'environnement professionnel général, les feux sont donc au vert.

L'état des lieux se complique en revanche concernant le rythme de vie, le salaire et les perspectives professionnelles. Des domaines où les cadres se montrent nettement plus préoccupés. 85 % jugent ainsi que leur rythme de travail s'est considérablement accéléré ces dernières années, 72 % se disent insatisfaits de la rétribution offerte par l'entreprise face à leurs efforts et 58 % indiquent qu'ils ont du mal à concilier vie professionnelle et vie personnelle.

Cadres : ce qui va bien... (sources CFE-CGC, OpinionWay)
Part des cadres jugeant la situation positive sur le thème concerné
Autonomie au travail  
  85 %
Qualité du travail 
  77 %
Ambiance de travail  
  74 %
Outils et moyens offerts  
  70 %
Définition de responsabilités 
  59 %
Information sur la stratégie de l'entreprise 
  57 %
Réalisme des objectifs de travail 
  57 %
Reconnaissance des efforts 
  55 %

...et ce qui va mal (sources CFE-CGC, OpinionWay)
Part des cadres jugeant la situation négative sur le thème concerné
Accélération du rythme de travail 
  85 %
Rétribution des efforts à leur juste valeur 
  72 %
Tension liée au travail 
  72 %
Temps disponible 
  68 %
Inquiétude sur la situation professionnelle 
  60 %
Concilier vie pro et vie perso 
  58 %
Perspectives de carrière et d'avancement 
  55 %

A ces paramètres généraux s'ajoutent des facteurs plus quotidiens qui influencent directement le degré d'anxiété des managers. Trois facteurs sont jugés comme déterminants dans ce domaine. 74 % des cadres indiquent ainsi que les interruptions fréquentes dont ils sont victimes dans leur travail augmentent leur niveau de stress. S'y ajoutent pour 43 % le fait d'être confronté à des clients agressifs et, pour 41 %, de se sentir en situation de concurrence avec des collègues.

Les principaux facteurs de stress (sources CFE-CGC, OpinionWay)
Part des cadres jugeant le facteur aggravant
Être fréquemment interrompu dans le travail
  74 %
Être confronté à des clients agressifs 
  43 %
Etre en situation de concurrence avec ses collègues 
  41 %
Être exposé à un risque de perte financière 
  29 %
Exécuter des actions qui ne collent pas à son éthique 
  26 %
Se sentir en situation de harcèlement moral 
  19 %
Subir des critiques devant des collègues
  15 %
Être confronté à des problèmes de discrimination 
  11%

En savoir +

Au total donc, 72 % des managers estiment être tendus à cause de leur travail. Cette tension se traduit pour 46 % par des maux de dos, pour 41 % par des maux de tête, pour 34 % par des troubles visuels ou cutanés, et pour 31 % par des palpitations. Autant de points qui poussent 46 % des managers à se sentir découragés à cause de leur travail, 30 % envisageant même de quitter leur poste en raison d'un niveau de stress trop élevé. Et les conséquences de cette tension ne sont pas que professionnelles : 17 % indiquent fumer à cause de leur anxiété liée au travail, 10 % consomment des médicaments de type antidépresseur ou anxiolytique, 6 % ont recours à un psychologue, un psychiatre ou un psychanalyste, et 5 % s'adonnent à l'alcool. Dans ce contexte, la prise en compte du stress par la médecine du travail apparaît plus qu'urgente.




JDN Management Envoyer Imprimer Haut de page

Sondage

Quelle est la compétence la plus importante pour être performant au travail ?

Tous les sondages