30/03/2005
Papy-boom : cette fois, c'est parti
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Près de sept entreprises sur dix se préparent à subir à court terme les premiers impacts du choc démographique. 53 % ont déjà mis en place un transfert des connaissances et des compétences détenues par les seniors. |
Nous y voilà. A force de parler du scénario papy-boom, il fallait bien que le phénomène devienne tôt ou tard une réalité en entreprise. Cette fois, c'est le cas : les DRH se préparent aux premières conséquences directes de la vague des départs à la retraite des baby-boomers. L'enquête de la Cegos, menée en février auprès de 450 DRH et cadres, démontrent que les entreprises sortent les sacs de sable. Pour 64 % des DRH, les impacts liés au choc démographique sont désormais attendus à court terme. En clair, pour près de sept entreprises sur dix, le papy-boom c'est pour demain.
Comment les DRH considérent-ils l'impact du choc démographique (source : Cegos)
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Année d'enquête
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A long terme |
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A court terme |
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En 2005
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En 2004
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En 2003
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Trois secteurs d'activité se préparent à des conséquences très rapides face au choc démographique : le commerce et la distribution (92 % des DRH y voient des impacts à court terme), l'industrie (66 %) et les services (63 %). Face à cette "immédiateté" attendue du phénomène, 77 % des DRH ont d'ores et déjà identifié les volumes de départs à la retraite dans leur entreprise pour les cinq années à venir.
Cette vague de départs impliquent plusieurs chantiers de fond sur le plan de la gestion du capital humain. 42 % des entreprises indiquent par exemple qu'elles s'apprêtent à faire évoluer leur portefeuille de "hauts potentiels" afin d'assurer le remplacement des partants. 12 % des DRH travaillent parallèlement à une politique spécifique pour prolonger l'activité de certains seniors. Enfin, et surtout, 78 % des entreprises ont mis en place, ou veulent mettre en place, une logique de transfert des connaissances et des compétences des seniors.
Les DRH et la mise en place des transferts de connaissances et de compétences (source : Cegos)
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Transferts mis en place
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Transferts envisagés
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Aucun transfert en place
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Les cadres et la mise en place des transferts de connaissances et de compétences (source : Cegos)
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Transferts mis en place
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Transferts envisagés
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Aucun transfert en place
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NSP
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La réorganisation du portefeuille des "hauts potentiels" se traduit par une politique volontairement internalisée concernant le remplacement des baby-boomers. Pour prendre la suite des seniors, 69 % des entreprises privilégient les promotions internes au détriment des recrutements externes. C'est même logique est suivie au niveau local : 73 % des cadres font d'abord confiance aux promotions internes pour assurer le remplacement de seniors dans leur équipe. On notera que ce processus devrait s'accompagner dans 36 % des entreprises d'une réduction des effectifs, seules 8 % tablant sur une augmentation.
Solution envisagée par les DRH pour le remplacement des partants (source : Cegos)
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Promotions internes
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Recrutements externes
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Solution envisagée par les cadres pour le remplacement des partants (source : Cegos)
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Promotions internes
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Recrutements externes
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Les principaux impacts financiers du choc démographique aux yeux des DRH (source : Cegos)
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Les indemnités de départ
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Les recrutements
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La formation
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Les transferts de connaissance
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Les réorganisations
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Les aménagements de postes de travail
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Malgré cette volonté affichée de contrôle des effectifs, 28 % des DRH indiquent qu'ils seront contraints dans les prochaines années d'accroître les volumes de recrutement pour faire face au choc démographique. Afin de consolider le niveau d'expertise de l'entreprise, 36 % des entreprises comptent recruter des plus de 50 ans dans cette politique de renouvellement.
Au-delà du plan de recrutement, les DRH se préparent également à d'autres impacts directs du papy-boom. Côté financier, l'impact le plus évident sera celui des indemnités de départ. Côté RH, les entreprises planchent sur des plans de formation pour assurer le renouvellement des compétences, mais aussi sur une réorganisation des méthodes de travail. Bref, que de lourdes missions.
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