Par Aldo Salvador (X-PM)
La Chine a besoin de managers

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Aujourd'hui, et où qu'elle soit, une entreprise est de plus en plus gérée comme une succession de projets : externalisation de l'informatique, fusion de deux entités, développement à l'international…Ces projets créent une surcharge de travail et, avec des structures allégées au maximum, l'entreprise doit souvent recourir à des ressources extérieures, pour y faire face.

Après des années de pratique, le premier réflexe sera de faire appel à des consultants. Il existe pourtant une alternative particulièrement intéressante et compétitive : le management de transition qui apporte aux entreprises le renfort en management dont elles ont besoin pour leurs projets. Ce renfort consiste en des managers opérationnels, rigoureusement sélectionnés avec des techniques de conception et revues de projets "maison".

Dans le contexte du développement à l'international, quelques fois lointain, le management de transition a toute sa place, comme nous allons le montrer dans le cas particulier de la Chine, dont le marché interpelle de nombreuses entreprises occidentales.

La Chine, incontournable… mais compliquée
Le pays connaît une croissance de près de 10 % par an depuis le début des années 80. Il attire de plus en plus les investisseurs étrangers qui découvrent certes un énorme marché potentiel mais également un pays complexe, par sa langue, sa bureaucratie, son cadre juridique en évolution permanente et ses réformes menées au pas de charge.

Le secteur industriel reste porteur"

Dans un pays complexe à approcher, l'expérience joue plus qu'ailleurs un rôle primordial. C'est en capitalisant sur des succès et, ici et là, sur quelques échecs, qu'un manager cumule l'expérience, pour devenir progressivement plus performant. On comprend tout l'intérêt de faire appel à des managers qui ont une double légitimité : professionnalisme et maîtrise de l'environnement des affaires, pour avoir déjà travaillé de longues années et avec succès en Chine.

Des managers immédiatement opérationnels
Même si les services se développent rapidement aujourd'hui en Chine, c'est le secteur industriel qui reste porteur, tout particulièrement en ces années qui font de la Chine, "l'atelier du Monde". Dans ce très large secteur, grands groupes et PME sont amenés à solliciter les services de ce type de management, pour des raisons et des objectifs différents :

les grands groupes disposent évidemment de ressources humaines importantes et qualifiées au niveau mondial, mais qui ne connaissent pas le contexte chinois. De plus il n'est souvent pas facile de les mobiliser dans l'urgence : le manager de transition immédiatement disponible permet d'accélérer leurs projets, sans attendre l'affectation du cadre société dont il pourra plus tard compléter la formation.

Les demandes plus spécifiques du contexte chinois"

les PME arrivent le plus souvent en terrain quasi inconnu et sans le cadre confirmé. Elles courent le grand risque de mettre alors en péril la santé financière de la société mère, si le démarrage de leur activité locale venait à connaître des difficultés entraînant un retard non prévu : le manager de transition concrétise dans ce cas le projet dans son ensemble.

Les missions les plus demandées
Les missions habituelles du management de transition doivent s'adapter aux demandes plus spécifiques du contexte chinois. On peut, sans être exhaustif, classer les missions en quatre classes principales pour des périodes d'intervention qui vont de 3 mois à un maximum de 18 mois :

la conduite d'un projet global d'implantation d'une activité qui répond à un scénario rôdé faisant appel à de multiples fonctions (négociation, industrielle, juridique, financière, ressources humaines, etc…)

le contrôle et l'expansion de l'entreprise. Il s'agira ici d'un poste de directeur général d'une implantation locale (pour réussir un démarrage ou redresser une activité mal orientée), de contrôleur de gestion (en particulier dans le cas du rachat d'une société chinoise) ou de directeur industriel (lors de l'augmentation d'une capacité de production).

Un cadre juridique qui continue d'évoluer"

le renforcement des partenariats. En amont, ce renforcement passera par une mise en place d'une structure "sourcing" pour tirer avantage de la compétitivité des productions de composants chinois. En aval, il s'agira du développement des réseaux de distribution, en forte évolution depuis l'entrée de la Chine à l'OMC.

la restructuration des activités d'une société anciennement implantée : cession de certaines participations, rachats de certaines autres, ce qui implique de nombreuses et souvent difficiles négociations avec de multiples partenaires, dans un cadre juridique qui continue d'évoluer.

Les sociétés chinoises aussi, demain…
On notera pour finir que le management de transition s'adresse également à la démarche inverse, celle consistant pour des entreprises chinoises à investir hors du territoire chinois. Ces sociétés doivent être aidées dans la gestion de leurs acquisitions et plus généralement de leur développement, en France, voire en Europe.

Si les exemples récents ont frappé l'attention par leur importance et leur soudaineté, la mobilisation des sociétés chinoises vers l'Europe ne fait que débuter et il faut s'attendre à voir les partenariats se multiplier dans les prochaines années. On comprendra que les managers de projets identifiés pour mener à bien des missions en Chine gardent toute leur valeur ajoutée, pour répondre à des missions en Europe et particulièrement en France.