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ECONOMIE
 
02/11/2005

R&D : l'Europe en perte de vitesse

Tandis que l'effort des Etats-Unis et de l'Asie en matière de recherche et développement ne faiblit pas, les investissements européens progressent nettement moins vite. La France fait quant à elle plutôt bonne figure.
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L'étude annuelle sur l'état de la recherche et développement réalisée par le département du commerce et de l'industrie britannique fait ressortir la domination sans partage des Etats-Unis dans le domaine. Les entreprises américaines concentrent à elles seules 38 % des investissements réalisés dans le monde en 2005, loin devant le Japon (22 %). Derrière, arrivent l'Allemagne (12 %), la France (6 %) et le Royaume-Uni (près de 5 %). Le rapport souligne également que c'est aux Etats-Unis que la progression des investissements en R&D est la plus forte. Elle atteint 7 % cette année, contre seulement 2 % en Europe. En termes de croissance, seule l'Asie fait pratiquement jeu égal avec les Etats-Unis. De son côté, avec 3 % d'augmentation de son effort d'investissement, l'Hexagone a enregistré une hausse supérieure à la moyenne européenne tandis que l'Allemagne et le Royaume-Uni se contentent d'une progression de 1 %.

Répartition des investissements R&D par pays en 2005
Source : International R&D Scoreboard. Les investissements des entreprises appartenant au classement "Global 1000 R&D" sont pris en compte

Le rapport International R&D Scoreboard met par ailleurs en exergue la concentration des investissements de recherche et développement sur une poignée de pays. Les six nations les plus actives en la matière sont à l'origine de 86 % du total des budgets R&D recensés. Mais d'autres pays commencent à s'affirmer. Ainsi, la Corée du Sud (2,4 % des investissements mondiaux) a connu la plus forte croissance annuelle (+ 40 %), grâce notamment aux efforts de Samsung Electronics (3,6 milliards d'euros d'investissements R&D, en hausse de 37 %), Hyundai Motor et LG Electronics. En comparaison, la progression des investissements R&D nippons paraît modeste : + 4 %.

Les entreprises ayant le plus investi en R&D en 2005
(Source : International R&D Scoreboard)
Classement
en 2005
Pays
Rang en
Investissements R&D (Mrds d'€)
Variations par rapport à 2004
2000
1995
1. DaimlerChrysler
3
7
5,9
+ 2 %
2. Pfizer
23
47
5,9
+ 8 %
3. Ford Motor
1
2
5,7
- 1 %
4. Toyota Motor
8
--*
5,6
+ 11 %
5. Siemens
4
4
5,3
- 8 %
6. General Motors
2
1
5,0
+ 14 %
7. Microsoft
20
75
4,7
- 21 %
8. Matsushita Electric
6
5
4,5
+ 6 %
9. IBM
5
6
4,4
+ 12 %
10. Volkswagen
12
22
4,3
+ 1 %
11. GlaxoSmith
Kline
33
30 (Glaxo seul)
4,0
+ 2  %
12. Sanofi-Aventis
--**
--
4,0
- 3 %
13. Nokia
34
104
3,9
- 4  %
14. Johnson & Johnson
25
35
3,9
+ 11 %
15. Sony
14
14
3,8
- 2 %
*Le premier classement de Toyota en 1998 le faisait apparaître en 6ème position.
** Aventis était classé 56ème en 2001.

En Europe, les dix sociétés qui investissent le plus en R&D sont DaimlerChrysler (détenue en partie par des capitaux allemands et européens), Siemens (allemand), Volkswagen (allemand), GlaxoSmithKline (britannique), Sanofi-Aventis (français), Nokia (finlandais), Roche (suisse), Novartis (suisse), Robert Bosch (allemand) et BMW (allemand).

Parmi les entreprises les plus actives en matière de recherche et développement, l'enquête International R&D Scoreboard met en évidence la forte présence des groupes de l'industrie pharmaceutique et des biotechnologies. Parmi les dix entreprises ayant le plus fortement accru leur budget de R&D en 2005, quatre relèvent de ce secteur. Autre domaine particulièrement enclin à renforcer ses investissements R&D : l'automobile avec trois entreprises dans le top 10. A contrario, parmi les entreprises qui ont le plus fortement réduit leur budget R&D, on retrouve des sociétés présentes dans les secteurs du matériel IT, de l'électronique et de la téléphonie mobile.

Les entreprises ayant connu les plus fortes variations dans
leurs investissements R&D en 2005
(Source : International R&D Scoreboard)
Plus fortes hausses
Plus fortes baisses
1. Samsung (électronique)
+37 %
1. Ericsson (matériel IT)
-25 %
2. Merck (pharmacie)
+26 %
2. Microsoft (logiciels)
-21 %
3. Amgen (biotech)
+23 %
3. Motorola (mobile)
-19 %
4. Finnmeccanica (défense)
+18 %
4. Fujitsu (matériel IT)
-12 %
5. Nissan (automobile)
+18 %
5. NTT (télécom)
-10 %
6. Wyeth (pharmacie)
+18 %
6. Siemens (électronique)
-8 %
7. Denso (automobile)
+18 %
7. HP (informatique)
-4 %
8. General Electric (services et équipements)
+16 %
8. Nokia (mobile)
-4 %
9. Eli Lily (pharmacie)
+15 %
9. Philips Electronics (électronique)
-3 %
10. General Motors (automobile)
+14 %
10. Sanofi-Aventis (pharmacie)
-3 %

Outre la concentration des investissements entre les mains de six principaux pays, l'International R&D Scoreboard révèle que certains secteurs sont particulièrement choyés en matière de recherche et développement. Sur les 31 domaines pris en compte dans l'étude, sept d'entre eux recueillent 82 % de l'ensemble des investissements. L'aérospatiale, l'électronique, l'automobile, la recherche pharmaceutique, la chimie, le matériel IT et les logiciels sont les secteurs les plus actifs. L'enquête souligne que les plus fortes croissances ont été enregistrées dans l'industrie pharmaceutique (+ 10 % par rapport à 2004) et  l'automobile (+ 7 %). Dans ce dernier domaine, 70 % de la croissance provient de seulement cinq constructeurs.

Répartition des investissements des six principaux pays
dans les sept grands secteurs cibles de la R&D
Source : International R&D Scoreboard. Les investissements des entreprises appartenant au classement "Global 1000 R&D" sont pris en compte

Mais l'importance des investissements dans ces sept secteurs varie d'un pays à l'autre. Aux Etats-Unis, le matériel IT et l'industrie pharmaceutique arrivent en tête devant les logiciels (où les Etats-Unis concentrent 85 % des investissements mondiaux). Au Japon, l'automobile et l'électronique sont les deux premiers secteurs en matière de R&D. En Allemagne, l'automobile est le plus actif tandis qu'au Royaume-Uni et en Suisse, les investissements R&D sont principalement issus du secteur pharmaceutique.

En France, l'automobile arrive en pole position, devant la pharmacie et le matériel IT. L'électronique et l'aérospatiale sont moins richement dotés tandis que les logiciels et la chimie concentrent chacun moins de 5 % des investissements R&D. Enfin, il faut noter la présence de la Suisse parmi les six pays les plus actifs en matière de recherche et développement. Elle connaît une forte croissance puisque les investissements R&D des entreprises situées en Suisse se sont accrus de 10 % entre 2004 et 2005. A l'inverse, aucune entreprise chinoise ou indienne de plus de 300 millions de dollars de chiffre d'affaires ne figure dans le classement de l'International R&D Scoreboard.
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