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ENTREPRISE
 
25/01/2006

Crèche interentreprise : pourquoi pas vous ?

Depuis 2004, l'Etat soutient le développement de crèches privées. L'occasion de proposer un vrai service à valeur ajoutée à ses salariés. Quels coûts pour l'entreprise ? A qui s'adresser ? Réponses.
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  Tout petit monde
  Iziy
Pour valoriser leur image de marque et faciliter la vie de leurs salariés, de plus en plus de sociétés envisagent un service de crèche d'entreprise. Si les grandes entreprises disposent de leur propre crèche, il est souvent plus simple pour une PME d'opter pour la solution de la crèche interentreprise, créée en partenariat avec d'autres sociétés environnantes ou avec des collectivités locales. Les explications et les éléments à prendre en compte avant de se lancer.

Faire le choix de la crèche interne ou interentreprise
La crèche interne est généralement réservée aux grands groupes, ou du moins aux grandes entreprises. Ce choix implique de s'engager sur une longue période et de travailler sur le projet durant plusieurs années (parfois jusqu'à cinq ans). De plus, pour que l'opération ne soit pas trop coûteuse, il faut pouvoir s'assurer de la présence d'une trentaine d'enfants environ. Lorsque nous réalisons une étude de faisabilité du projet, explique Olivier Bret, co-fondateur du réseau de jardins d'enfants "Toute petit monde", nous constatons qu'en moyenne 10 % des salariés sont concernés, c'est-à-dire qu'ils ont des enfants de moins de trois ans. In fine, 1 à 2 % des employés optent pour ce mode de garde. Pour faire une crèche en interne, il faut donc que l'entreprise l'implante sur un très gros site et soit prête à s'engager sur une longue durée." La crèche interentreprise se révèle donc plus souple, plus simple et rapide à mettre en place (en un ou deux ans) et souvent moins coûteuse.

Quel prestataire choisir ?
Pour créer une crèche interentreprise, le moyen le plus simple est d'opter pour un prestataire externe. Celui-ci s'occupe de la faisabilité du projet, gère l'ensemble des démarches auprès des administrations et la réalisation de la crèche (choix du local, travaux, achat du mobilier, recrutement du personnel...). Il prend aussi souvent en charge la prospection des entreprises et collectivités alentours pour réunir le quorum nécessaire à la création de la crèche.

Il existe deux types de prestataire : le premier est le réseau de crèches. Ce type d'entreprise étudie la possibilité de créer la crèche, prend en charge tous les investissements initiaux et gère ensuite la crèche. C'est lui que les salariés et l'entreprise rémunèrent pour sa prestation. Tous les bénéfices réalisés reviennent in fine à ce réseau avec lequel les entreprises signent en général des contrats de trois ans. "Il y a des frais d'entrée dans le projet mais pas d'investissement initial, c'est le prestataire qui supporte les risques", souligne Olivier Bret.

Second type de prestataire : le cabinet de conseil spécialisé. Ses consultants viennent en support des entreprises souhaitant créer une crèche interentreprise. Outre l'étude de faisabilité et la prospection d'organismes ou d'entreprises partenaires, elle participe à la création de la crèche. La différence est qu'elle n'agit qu'en tant que conseil. Les entreprises souhaitant créer leur crèche constituent une association qui passe un contrat avec elle et choisissent quelles prestations elle effectuera (audit, construction, recrutement, démarches administratives, budget...). Cela peut aller jusqu'à l'aide à la gestion de la crèche mais celle-ci ne lui appartient pas, elle reste entière propriété de l'association. "Les investissements initiaux pour la création de la crèche sont de l'ordre de 700 à 800.000 euros mais cela peut aller au-delà selon le lieu choisi", prévient Céline Jacquet, chargée de communication pour le cabinet Izyi.

Les frais de fonctionnement et les aides financières
Depuis la loi de finance 2004, différentes aides favorisent la création de crèches interentreprises. Une place coûte entre 10 et 12.000 euros par an en moyenne. Sur ce montant, par le biais du contrat Enfance-Entreprise, les Caisses d'Allocations Familiales (CAF) prennent à leur charge 50 à 70 % de ce montant. Cette aide est versée directement à l'entreprise. A cela, s'ajoutent des aides fiscales. Les dépenses de l'entreprise pour le fonctionnement de la crèche sont déductibles des résultats imposables, soit une économie d'environ 3.000 euros. Enfin, il est possible d'appliquer un crédit d'impôt de l'ordre de 25 % de la somme non financée par la CAF (environ 750 euros). In fine, le coût pour l'entreprise est de l'ordre de 1.500 à 2.000 euros par an et par place en crèche (2.000 à 2.5000 euros dans le cas d'une crèche construite avec l'aide d'un cabinet de conseil). Cela correspond environ à 150-200 euros par mois par salarié ayant un enfant placé. Une dépense à peu similaire à ce que peut consentir une entreprise qui fournit une voiture de fonction ou un restaurant d'entreprise à ses salariés.

"Pour l'employé, le coût est exactement le même que s'il avait placé son enfant dans une crèche collective "classique". De fait, le tarif est fixé selon un barème établi par les CAF. Il est calculé en fonction des revenus de la famille et du nombre d'enfants à charge", détaille Céline Jacquet. Cette rémunération est soit versée directement au réseau de crèches, soit à la direction de la crèche gérée par le biais d'une association. Quoi qu'il en soit, à aucun moment, ces frais sont prélevés directement sur le salaire des bénéficiaires.

Le fonctionnement au quotidien
Iziy © D. Poullenot
Les crèches interentreprises accueillent aussi d'autres organisations que les entreprises privées. "Nous ouvrons aussi nos portes aux communes. Cela rassure l'entreprise et la CAF sur la pérennité du projet. De plus, si une commune participe à une crèche, nous bénéficions d'un meilleur taux de prise en charge par la caisse d'allocation familiale. Enfin, les salariés préfèrent qu'il y ait une mixité avec les gens du quartier, ne serait-ce que pour ne pas avoir l'impression d'une trop grand vie en ''autarcie'' avec les autres employés de l'entreprise", note Olivier Bret. La création d'une crèche partenariale permet un mode de garde très souple, qui va généralement de 8h à 20h mais peut être adapté en fonction des horaires de la société. Le réseau Tout petit monde a par exemple un projet en cours à proximité de Lyon ou les horaires iront de 6h à 21h pour coller avec les activités industrielles des partenaires. "Si la crèche partenariale donne le grand avantage d'une forte personnalisation, le bien-être de l'enfant reste la priorité. C'est pourquoi nous évitons d'ouvrir trop tôt ou de fermer trop tard les crèches", précise Céline Jacquet.

Quel intérêt pour l'entreprise ?
Véritable avantage social pour le salarié, la crèche interentreprise présente aussi de nombreux intérêts pour l'employeur, au-delà de l'image jeune et dynamique qu'elle véhicule avec ce service à valeur ajoutée. Avec le développement des horaires à temps partiel ou atypiques, il devient de plus en plus compliqué pour le salarié de concilier vie professionnelle et vie privée. Fournir ce type de prestation est souvent un avantage compétitif majeur pour convaincre une personne de venir travailler chez vous.

La crèche Jean Rozé
Iziy © D. Poullenot
Un atout d'autant plus crucial qu'avec le papy-boom, les recrutements se font plus complexes. C'est aussi une solution pour améliorer l'égalité professionnelle entre hommes et femmes et un atout non négligeable pour le recul des coûts cachés comme les retards au bureau ou l'absentéisme. "Nous avons aussi de multiples demandes en milieu rural, là où il y a peu de modes de garde. C'est d'autant plus compliqué quand on travail pour une entreprise avec des horaires atypiques. C'est ainsi que nous avons été amené à mettre en place un service pour la SVA Jean Rozé (acteur de la filière viande), située en Ile-et-Vilaine", précise Céline Jaquet. Les supermarchés et hypermarchés sont également très concernés, alliant travail le samedi et emploi de nombreuses femmes.

Différents prestataires de crèches interentreprises (source : Journal du Management)
Nom
Caractéristiques
Nombre de crèches
Babilou
Réseau de crèches
3 crèches
Bébébiz
Réseau de crèches
3 crèches
Crèches 123 Soleil
Réseau de crèches
2 crèches + 5 en cours en 2006
Crèche Attitude
Réseau de crèches
10 crèches (classiques et interentreprises)
Crèches de France
Réseau de crèches
NC
Iziy
Cabinet de conseil
3 créées + 3 en cours pour 2006
Les chemins de l'éveil
Réseau de crèches
2 créées
Les petits chaperons rouges
Réseau de crèches
3 créées et plusieurs en cours
Tout petit monde
Réseau de crèches
3 créées

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