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ENTREPRISE
 
25/01/2006

Le courage, une qualité essentielle des leaders

En partenariat avec Manageris, Le Journal du Management vous propose de décrypter les meilleures publications françaises et internationales sur le management. Ce mois-ci, "The Courage to Act".
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A lire
The Courage to Act de C. Osburn, M. Klein et R. Napier (Davies-Black Publishing, 2003, 256 p.)
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S'il est une qualité qui distingue les grands leaders, les managers d'équipes respectés, ou encore les collaborateurs à haut potentiel, c'est sans doute le courage. On assimile souvent le courage au fait d'oser prendre des risques, voire… de ne pas connaître la peur ! Cette interprétation est simpliste. Etre courageux ne signifie pas être inconscient. Au contraire : c'est connaître ses peurs et savoir les dépasser.

1. Une qualité critique dans de nombreuses circonstances
Le courage doit aujourd'hui s'exprimer dans le quotidien de l'entreprise, à chaque niveau de la hiérarchie. En effet, il ne suffit plus d'appliquer les directives émanant de la direction. L'entreprise attend de ses salariés qu'ils fassent preuve de courage dans de nombreuses circonstances :

  Voir la vérité en face et oser l'exprimer
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  Manageris (accès gratuit à cinq synthèses)
La lucidité est l'un des premiers signes de courage. Nombreux sont ceux qui préfèrent ne pas s'avouer qu'il y a un problème, plutôt que le reconnaître et devoir ainsi y réagir. C'est pourquoi le manque de courage est souvent insidieux : il est plus facile de se considérer ignorant que lâche ! De plus, être conscient d'un problème est insuffisant si l'on n'ose pas l'exprimer. Toutes les entreprises connaissent les réunions de couloir où chacun exprime avec vigueur ce qu'il aurait aimé dire en réunion… "s'il avait pu". Or la répétition de ces "petites lâchetés" peut, à terme, conduire une équipe ou une entreprise à une grande inefficacité.

  S'en remettre aux autres
Une deuxième forme de courage indispensable dans l'entreprise consiste à oser s'en remettre aux autres. Chacun sait qu'une délégation efficace est une condition de performance. Or, on sous-estime généralement le degré de courage nécessaire pour déléguer : il faut accepter de perdre le contrôle des résultats, être prêt à se remettre en question, partager l'information, etc. De même, collaborer avec d'autres comporte inévitablement une part de risque. Travailler efficacement en équipe requiert donc cette forme de courage.

Décider face au risque ou dans l'incertitude
Prendre des décisions sans avoir pu peser en détail leurs conséquences ni collecter toutes les informations souhaitées est difficile mais souvent indispensable. De plus, l'entreprise a besoin de salariés capables d'initiative, ce qui suppose parfois d'oser agir sans s'être au préalable assuré de l'accord de ses supérieurs, par exemple. A l'inverse, le courage consiste parfois à oser ne pas décider tout de suite malgré la pression des actionnaires, de son supérieur ou de ses collaborateurs !

  S'obliger à sortir de sa zone de confort
Les équipes les plus performantes sont celles qui ont su ne pas se contenter du confort de la situation existante, et repousser toujours plus loin leurs limites. Se fixer des buts ambitieux et avoir la persévérance de les poursuivre, même face à l'adversité, est une forme de courage particulièrement nécessaire dans le monde de l'entreprise. Mais face à une situation globalement satisfaisante, combien sont prêts à remettre en cause l'équilibre trouvé pour chercher encore à progresser ?

  Imposer de la rigueur à ses équipes
Enfin, une dimension souvent sous-estimée du courage consiste à oser imposer à son entourage, comme à soi-même, de la discipline et de la rigueur. Clarifier les règles et veiller à les faire respecter sont des composantes essentielles du rôle du leader ou du manager d'équipe. Certes, cette notion cadre mal avec la vision du leader glorieux, prêt à prendre des risques à ses propres périls. Et pourtant, imposer de la discipline fait appel à un authentique courage : il faut trouver la motivation de définir des obligations dont les vertus ne sont pas nécessairement visibles à court terme. Et les faire appliquer requiert une volonté permanente, d'autant plus que cela ne contribue pas à être apprécié par ceux à qui l'on impose ces contraintes !

2. Développer son courage personnel
Ressentir de l'inquiétude ou de l'angoisse est une réaction instinctive parfaitement normale, et même salutaire. C'est la façon dont notre organisme nous avertit d'un danger et nous prépare à y réagir. L'enjeu du courage est de parvenir à rassembler en nous ce qui permet de combattre au lieu de nous enfuir, ce qui passe par trois étapes :

Trois étapes pour développer son courage


  Connaître ses peurs
Seule une grande lucidité sur ses peurs permettra de les combattre. Pour cela, il faut être à l'écoute de ses émotions, en tenant compte de signaux tels qu'un "nœud au ventre" ou une grande lassitude. Un dialogue régulier avec des personnes de confiance est utile pour compléter ces observations. Ce travail d'analyse permettra souvent d'identifier des schémas récurrents, sur lesquels travailler en priorité : êtes-vous plus sensible à la peur de ne pas être parfait, d'être mal jugé, de ne pas être aimé, de vous montrer faible, etc. ?

  Relativiser ses peurs
Le manque de courage vient souvent d'une perception biaisée de la réalité : l'inquiétude ressentie fait percevoir de façon exagérée les risques de la situation, et minimiser ce qui pourrait au contraire inciter à agir. S'efforcer consciemment de "voir plus large" est une façon efficace de relativiser ses peurs : Y a-t-il d'autres scénarios possibles que celui qui vous inquiète ? L'inconfort à court terme peut-il être mis en perspective des bénéfices espérés sur le long terme ?

  Oser surmonter ses peurs
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On ne devient pas plus courageux simplement en réfléchissant et en se convainquant que ses peurs sont irraisonnées. Il faut aussi se prouver que l'on est capable de les surmonter. Pour progresser, le plus efficace est donc de "se lancer", en se fixant initialement des objectifs ambitieux, mais atteignables. Petit à petit, en constatant que toutes les craintes ne se réalisent pas systématiquement, on parvient à faire évoluer son état d'esprit et à se montrer spontanément de plus en plus courageux.

Depuis 1992, Manageris publie chaque mois la Lettre de synthèse des meilleures publications en management, qui aide plusieurs milliers de cadres à rester à la pointe des idées qui comptent en management. Par ailleurs, Manageris conçoit et anime des sites Intranet pour plusieurs dizaines de grands groupes.


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