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14/11/2006
Qui sont les champions... des ports européens
L'Europe traite un cinquième du trafic portuaire mondial. 90 % du commerce extérieur européen et 43 % du commerce intérieur transite par voie maritime. Il s'agit en majorité de produits en vrac (liquides, pétrole, céréales...), mais la part des conteneurs ne cesse de croître. La capacité des ports à traiter ces nouveaux flux et offrir des services connexes s'avère déterminante pour leur compétitivité. A ce jeu là, la France n'est pas la mieux placée. Une bataille Nord-Sud Selon l'ESPO, European sea ports organisation, l'Europe ne compte pas moins de 1.000 ports maritimes. Seulement dix d'entre eux enregistrent des flux de plus de 50 millions de tonnes de fret par an, notamment sur la façade Nord. Le numéro un des ports à conteneurs est sans conteste Rotterdam, aux Pays-Bas. Le port a traité quelques 9,3 millions de conteneurs en 2005, et un volume de fret de 396 millions de tonnes, en hausse de 5 % par rapport à l'année précédente. Viennent ensuite le port de Hambourg en Allemagne avec 8,1 millions de conteneurs et Anvers en Belgique avec 6,4 millions de conteneurs.
L'essor économique de l'Asie génère un trafic conséquent dont l'impact se fait sentir au niveau européen. En effet, avec le canal de Suez qui facilite les échanges maritimes avec l'Extrême Orient, la façade Nord est concurrencée par la façade méditerranéenne. Rotterdam, Hambourg, et Anvers sont doucement rattrapés par Valence, Algesiras et Barcelone qui font d'ores et déjà partie du top 10 des ports à conteneurs européens. Ces derniers traitent toutefois deux à quatre fois moins de conteneurs que leurs voisins du Nord. Un point déterminant si l'on considère l'évolution du trafic de conteneurs depuis quinze ans, multiplié par trois en Europe et par deux en France. Et le trafic mondial pourrait encore doubler d'ici 2015. Pour être compétitifs, les ports doivent donc assurer une capacité de traitement de ces conteneurs. C'est en tout cas ce que constate un rapport public publié en juillet 2006 par la Cour des Comptes. Pourtant, si l'Europe accroît ses parts de marché, la France n'en profite pas. La sienne s'établit à 17,5 % en 2005, en baisse de 15 % par rapport à 2004. La nécessité croissante d'un service de bout en bout La France n'est pas la mieux armée pour affronter la concurrence de ses voisins. Ses deux façades maritimes pâtissent de faibles zones d'influence et d'échanges - zones d'activité peu développées et transports terrestres insuffisants - qui constituent pourtant un facteur de différenciation pour les ports. L'intégration verticale de la chaîne de transport est la condition sine qua none pour relever le challenge mondial du trafic maritime.
En France, la route est prépondérante, mais peu compétitive. Les autoroutes sont gratuites chez nos voisins et les camions peuvent peser jusqu'à 55 tonnes, contre 44 en France suivant un certain périmètre. Enfin, l'Hexagone est plus cher : droits de ports, coûts de manutention, services aux navires, coûts d'immobilisation. A Marseille par exemple, les coûts de manutention sont un tiers plus élevés que ceux de ses voisins méditerranéens.
La France développe Le Havre et Marseille La France ne va pas si mal pour autant. Les ports français réalisent un chiffre d'affaires d'environ deux milliards d'euros par an, pour un trafic global en progression de 2,1 % par rapport à 2004. Marseille est le premier port français en volumes traités : 96 millions de tonnes de marchandises, vracs et conteneurs confondus, traités en 2005, soit 2,7 % de plus qu'en 2004. Le Havre qui est le second port français, se classe en 8ème position des ports à conteneurs au niveau européen (devant Marseille), avec 2,1 millions de conteneurs. Contrairement à leurs voisins européens, les ports français ont théoriquement l'avantage d'avoir des espaces disponibles pour de nouveaux aménagements. Ainsi, deux projets viennent soutenir le développement des ports du Havre et de Marseille : respectivement Port 2000 et Fos 2XL. Il s'agit de nouveaux terminaux d'accueil desservis directement par voie routière, fluviale et chemin de fer. Port 2000, projet pour moitié réalisé, a pour objectif de doubler le trafic de conteneurs et d'atteindre 3 millions fin 2006. Fos 2XL, opérationnel en 2008, devrait offrir une capacité maximale annuelle de 1,5 millions de conteneurs. Néanmoins, une grande partie des zones potentiellement disponibles en France sont sous protection environnementale, donc inexploitables.
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