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ENTREPRISE
 
19/12/2006

Les salariés français notent sévèrement leurs patrons

En France, les dirigeants d'entreprise sont parmi les plus mal notés au monde selon une étude de Kelly Services menée auprès des salariés. En cause notamment, leur manque de communication et d'esprit d'équipe.
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  Kelly Services
La France se positionne parmi les pays où il fait bon travailler, derrière le Danemark, le Mexique, la Suède et la Suisse. Plus précisément, 68 % des Français interrogés sont satisfaits de leur emploi. Mais selon l'étude du réseau de travail temporaire Kelly Services dont sont extraits ces chiffres, les salariés français portent un regard très sévère sur leurs patrons.

Les dirigeants français ne font pas l'unanimité
Sur la base de quatre critères (capacité à déléguer, aptitude à diriger, esprit d'équipe et communication), les dirigeants français obtiennent une note moyenne de 6,2 sur 10 auprès de leurs salariés. Un résultat inférieur à la moyenne internationale qui s'élève à 6,7.

Top 5 des pays où les dirigeants sont les mieux notés par leurs salariés
(Source : Kelly Services)
Mexique
7,6
USA
7,3
Canada
7,2
Irlande
7,1
Nouvelle-Zélande
7,1
Au sein du classement mondial réalisé par Kelly Services, l'Hexagone fait donc pâle figure à la 24ème position sur 28, loin derrière les pays du continent nord-américain et d'Asie Pacifique qui monopolisent presque entièrement le top 10 du classement. En outre, 40 % des salariés américains, 36 % des mexicains et 34 % des canadiens jugent leurs patrons très bons, avec une note de 9 ou 10, contre seulement 13 % des français ! Le management à la française semble ainsi être remis en cause par rapport à la culture managériale anglo-saxonne, plus participative et méritocratique.


Le patron français est jugé très indépendant
Force est de constater que le patron français est plutôt indépendant dans sa manière d'être, de diriger et de prendre des décisions, voire un peu distant avec ses équipes. De plus, selon une étude sur les managers français, anglais, allemands, réalisée début 2006 par DDI, le patron français est décrit comme directif, fier et peu ouvert aux critiques.

Note attribuée par les salariés français à leurs patrons, sur une échelle allant de 1 à 10
(Source : Kelly Services 2006)

Ainsi, les salariés français interrogés par Kelly Services attribuent à leurs patrons une note inférieure à 6 sur 10 sur leur communication et leur esprit d'équipe. Et un répondant sur deux indique que son supérieur le félicite rarement voire jamais pour un travail bien fait. En ce qui concerne la capacité à déléguer et l'aptitude à diriger, rien de glorieux, on dépasse à peine le 6 sur 10. L'étude DDI précédemment citée souligne néanmoins que la plupart des dirigeants et managers français ont confiance en leur équipe, contrairement aux patrons anglais. Eux, par contre, prennent davantage part au développement de leurs collaborateurs. Bref, le salarié français semble regretter le peu d'attention qu'on lui porte.


Faut-il un bon patron pour satisfaire les salariés ?
Et toujours
Pas sûr ! La corrélation entre la personnalité du dirigeant et la satisfaction au travail n'est pas démontrée. Ainsi, les Suédois qui jugent à 71 % leur situation satisfaisante notent sévèrement leur patron (6,1 sur 10). A l'inverse, un bon dirigeant n'est pas gage de satisfaction : 59 % des salariés canadiens et irlandais interrogés sont satisfaits dans leur travail alors qu'ils notent leurs patrons respectivement 7,2 et 7,1 sur 10. Il est clair cependant qu'un dirigeant qui joue bien son rôle demeure un levier de fidélisation et motivation auprès de ses salariés.


Homme ou femme ?
A la question "Préférez-vous travailler pour un homme ou une femme ?", trois Français sur cinq n'ont pas véritablement de préférence, bien que la balance penche plutôt en faveur des hommes (22 % des réponses contre 14 % pour les femmes). Pris séparément, les salariés hommes affichent une opinion plus tranchée que les femmes : plus de 28 % d'entre eux préfèrent travailler pour un homme et 10 % pour une femme.

Le meilleur dirigeant est-il pour les Français un homme ou une femme ? (Source : Kelly Services)

Ceci s'explique par la faible proportion de femmes dans les instances dirigeantes. Elle atteint seulement 6,1 % dans les grandes entreprises d'après une étude menée par Christian & Timbers. Dans les entreprises de moins de 500 personnes, Top Management indique qu'en 2004, sur 1.000 dirigeants, seuls 34 sont des femmes.


Méthodologie de l'enquête

L'enquête internationale de Kelly Services a été réalisée dans 28 pays. 70.000 personnes, dont 7.000 en France, ont répondu à un questionnaire en ligne. Kelly Services est un réseau de travail temporaire implanté dans 30 pays à travers 2.600 agences, dont 90 en France.



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