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06/02/2007
La loi sur l'actionnariat salarié favorise le RES
Le rachat d'entreprise par ses salariés, dit RES ou LMBO (leverage management buy out), a connu son heure de gloire dans le milieu des années 1980 avec, par exemple, le rachat réussi de Darty. Progressivement privé de ses avantages fiscaux, il est tombé en désuétude. La loi du 30 décembre 2006 sur la participation et l'actionnariat salarié, en autorisant l'affectation des sommes de l'épargne salariale au rachat des titres de l'entreprise, remet le RES à l'ordre du jour. Concrètement, le RES consiste, pour les salariés, à constituer un holding afin de racheter leur entreprise par emprunt (selon la technique du LBO). Cette dette est ensuite progressivement remboursée avec les dividendes versés par l'entreprise acquise. Pour favoriser le recours à cet outil, la loi sur l'actionnariat salarié prévoit plusieurs mesures. Des conditions de mise en uvre simplifiées Afin d'ouvrir le RES au plus grand nombre d'entreprises, le quota minimum de salariés devant participer à l'opération est ramené à 15 si l'entreprise compte plus de 50 salariés et à 30 % de l'effectif sinon.
Les FCPE s'adaptent aux contraintes du RES Si le rachat de l'entreprise peut se faire directement par l'acquisition des titres du holding de reprise via le plan d'épargne entreprise (sous réserve de la conclusion d'un accord), il peut également passer, plus traditionnellement, par la création d'un fonds commun de placement d'entreprise (FCPE) dédié à l'acquisition de ces titres. Les FCPE sont des fonds communs de placement spéciaux dédiés à l'investissement de l'épargne salariale. Toutefois, la nouveauté introduite par la loi sur l'actionnariat salarié réside dans la possibilité pour les FCPE de participer à un pacte d'actionnaires (seulement pour l'achat de titres de sociétés non cotées). Cela permet une meilleure liquidité des fonds puisque les tiers appartenant au pacte peuvent racheter les parts du FCPE détenues par un salarié qui souhaiterait se retirer. Ce dernier n'ayant alors plus besoin de trouver un autre salarié pour reprendre ses parts.
Un crédit d'impôt pour les holdings créés par les salariés Autre incitation majeure, un crédit d'impôt est instauré en faveur des sociétés créées pour le rachat d'une entreprise par ses salariés. Pour pouvoir en bénéficier, plusieurs conditions doivent être réunies. L'entreprise rachetée et la société acheteuse doivent tout d'abord être soumises à l'impôt sur les sociétés de droit commun (hors taux spéciaux). Le holding de rachat doit avoir été créé uniquement dans ce but et ne doit racheter qu'une seule société. De même, il ne peut pas avoir d'autre activité hormis des placements financiers, dans la limite de 10 % des dividendes annuels perçus, ce qui lui permet de s'assurer une trésorerie. Enfin, les deux sociétés ne peuvent pas procéder à une intégration fiscale. Le crédit d'impôt octroyé équivaut au montant de l'IS dû par la société rachetée, dans la proportion des droits sociaux indirectement détenus par les salariés. Il est plafonné au montant des intérêts dus par la société holding.
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