Le négociateur doit rester attentif aux réactions de son interloctuteur pour pouvoir réagir aux imprévus. Et lorsque celles-ci deviennent conflictuelles, il est essentiel de garder son sang froid.

 

3. Ne pas échafauder de scénario

"Il faut pouvoir s'adapter et réduire son argumentaire en cas de débordement de temps"

Avant d'aborder une négociation, on ne peut pas se dire 'Ça va se passer comme ça et pas autrement'. Frédéric Ségard d'ajouter : "Il faut ne s'attendre à rien, être prêt à tout. Et ainsi faire preuve d'une ouverture totale pour pouvoir s'adapter : réduire son argumentaire en cas de débordement de temps, se déplacer en fonction de l'espace disponible..." Pour le fond, il faut bien entendu connaître son sujet sur le bout des doigts. "La préconception provoque souvent la perte de moyens face à ce à quoi on ne s'attend pas, renchérit-il. On va directement au résultat au lieu de dérouler tranquillement ses objectifs." C'est comme une histoire ou une pièce de théâtre : même si l'on en connaît la fin, il faut en dérouler tous les actes.

 

4. Observer le comportement de l'autre

Une personne n'exprime pas son opinion uniquement avec des mots. C'est pourquoi un négociateur doit être attentif à tout changement de comportement ou d'attitude de son interlocuteur : regards directs ou non, mimiques et tics d'expression, position du corps raide ou décontractée, mouvement des mains... Cette communication non verbale est révélatrice de l'état d'esprit dans lequel se trouve la personne : impatience, incompréhension, intérêt, etc.

Un manque d'écoute est parfois source de blocage ou d'affrontement. En cas d'opposition, l'écoute permet le plus souvent de désamorcer la situation ou de contourner le conflit.

 

5. Rester professionnel en toutes circonstances

En outre, il faut faire la distinction entre personnel et professionnel. Lorsqu'une personne nous traite de menteur, on est en effet souvent touché personnellement. Or, c'est le professionnel qui est visé par l'accusation. Faire la distinction entre les deux permet d'éviter les émotions néfastes, rougeurs ou énervements. L'idéal est de garder à l'esprit qu'on est là pour travailler. "Attention, si le négociateur tient un rôle, cela ne veut pas dire qu'il est dans la peau d'un autre personnage : ce n'est pas du théâtre", prévient Frédéric Ségard. Il faut garder un minimum d'authenticité.

 

Gérer calmement la situation
© Clipart

6. User de diplomatie

On adoptera également une position positive même si, au fond, on n'est vraiment pas d'accord avec son interlocuteur. Il ne faut pas perdre de vue ses objectifs. En cas de divergence, mieux vaut ainsi ne pas répliquer "Non" à ce que dit l'interlocuteur, mais plutôt "Oui, vous avez raison, mais…". Cette attitude permet d'éviter des situations de blocage et prolonge l'échange. Il faut considérer chaque opposition de son interlocuteur comme une occasion de présenter ses propres arguments.

 


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