On se précipite rarement sur le rapport annuel d'une société
pour y lire ses comptes sociaux. Pourtant, avec les bons réflexes et quelques
mises en garde, leur lecture détaillée peut apporter des informations
pertinentes sur sa santé économique. Que l'on soit client, fournisseur,
actionnaire, créancier ou concurrent, on a toujours intérêt
à en savoir plus sur la personne morale en face de soi : l'entreprise.
Le bilan... et les autres comptes sociaux
Tout d'abord le bilan
comptable, ce cliché représentant l'état
de l'entreprise à un instant t. Composé de
deux parties égales, actif-passif ou emplois-ressources,
il est rangé par ordre croissant de liquidité.
On y trouve 4 grandes masses.
» A l'actif,
on distingue généralement les immobilisations,
destinées à rester durablement dans l'entreprise
(terrains, immeubles, brevets, matériel...) et l'actif
circulant (stocks, valeurs mobilières de placement,
créances clients...).
» Au passif,
on sépare les fonds
propres des dettes,
les premiers représentant l'investissement
des actionnaires, les secondes celui du banquier (on parle
alors des dettes à long et moyen termes). Elles comprennent
aussi certaines dettes courantes envers les fournisseurs
ou l'Etat.
Mais Jean-François Regnard met en garde contre l'utilisation unique
du bilan pour analyser une société. "Cela ne suffit pas. C'est
comme regarder un objet sous un seul angle : on a une vision tronquée de
la réalité. Mieux vaut avoir plusieurs faces, à savoir le
compte de résultat et le tableau de flux." Le premier détaille
l'ensemble des revenus et des dépenses générés par
l'exploitation de l'entreprise sur la durée de l'exercice (généralement
un an), avec pour objectif d'en déduire le résultat créé.
Le tableau de flux recense, lui, tous les flux de liquidités entrants et
sortants de l'entreprise, sur les trois grandes actions de l'entreprise : l'exploitation,
le financement et l'investissement.
Quelques précautions préalables
Et avant de tirer des conclusions à partir des ces chiffres, mieux vaut
prendre quelques précautions :
» Se méfier des valeurs absolues
: dans tous les cas, il est bon de comparer les résultats d'une entreprise
avec ceux d'une entreprise de même secteur. A taille et structure similaires,
l'analyse en sera plus exacte.
» Lorsque l'on étudie les évolutions
d'une année sur l'autre, vérifier que l'environnement n'a pas
radicalement changé : un nouveau géant sur le secteur, une forte
hausse du prix des matières premières...
» Prendre en compte le périmètre
d'activité de l'entreprise : une acquisition ou une cession, une diversification
peuvent venir chambouler les comptes de l'entreprise et rendre les comparaisons
difficiles.
» Rester attentif au taux de change
: si les comptes ne sont pas édités à taux de change constant,
ces derniers peuvent avoir un impact non négligeable sur les évolutions.