Manager les situations de crise

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Jean-Pierre Veyrat
 
Jean-Pierre Veyrat, dirigeant de Negorisk
 

Panne informatique, incendie des locaux, intoxication alimentaire à la cantine du bureau ou encore vol de documents… les événements susceptibles de déclencher des situations de crise sont innombrables. Mais qu'elles soient d'origine accidentelle ou intentionnelle, il est bien inutile de chercher à dresser un inventaire exhaustif des crises potentielles. Car "le propre d'une crise est d'être précisément ce grain de sable qui n'était inscrit dans aucun plan et que personne n'avait prévu", explique Jean-Pierre Veyrat, formateur et dirigeant du cabinet spécialisé Negorisk.

 

Ne pas confondre crise et situation critique

Il faut en effet distinguer une crise d'une situation critique. Dans les deux cas, il s'agit d'un événement grave, avec des enjeux considérables et une forte incertitude quant à l'issue. Tous deux exigent une implication directe et personnelle des managers. Enfin, le délai dans lequel ils doivent réagir est l'urgence.

"La crise exige une action dans l'urgence et non une information dans l'urgence"

Mais la situation de crise possède deux attributs qui lui sont propres. Tout d'abord, elle est étrangère à tous les scénarios catastrophes établis par l'entreprise. Ensuite, parce qu'elle est totalement inattendue, elle génère immédiatement des défaillances individuelles en chaîne et à tous les niveaux, parfois jusqu'au sommet de la hiérarchie. Elle provoque en effet la disparition des repères habituels, conduisant beaucoup de collaborateurs à paniquer.

"La rapidité avec laquelle le manager identifiera ces deux symptômes et prendra conscience qu'il est en situation de crise est déterminante dans sa capacité à reprendre la main sur les événements", rappelle Jean-Pierre Veyrat.

 

Evaluer le risque d'opinion

Enfin, une crise entraîne, dans bien des cas, une forte exposition du manager à un "risque d'opinion". Ce peut être l'opinion du grand public, avec journalistes et exposition médiatique ou, plus simplement, celle de clients mécontents ou encore d'un top management passif mais attentif.

Identifier rapidement ce risque propre à chaque crise ainsi que son intensité est primordial pour ne pas se laisser déborder par l'impatience et souvent la colère de ceux qui "exigent d'être informés immédiatement". "La crise exige une action dans l'urgence et non une information dans l'urgence", rappelle Jean-Pierre Veyrat. Au contraire, il faut oser dire "je ne peux pas vous répondre maintenant, je n'ai pas assez d'éléments".



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