Carrière
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Enquête
06/11/2007
Le manque de qualification des salariés, premier frein à l'amélioration de la productivité
Pour la septième édition de son étude sur la productivité du travail, Proudfoot Consulting livre un constat désormais habituel : une importante valeur est perdue par l'entreprise à cause du temps de travail improductif.
Des chefs d'entreprise satisfaits Pourtant, les dirigeants sont plutôt positifs : en France (le pays où les chefs d'entreprise ont l'opinion la plus favorable), 60 % d'entre eux estiment que la productivité a augmenté d'au moins 10 % en 2006. Parmi eux, un quart pense même que la hausse a été supérieure à 20 %.
A la question de savoir s'ils pensent que la productivité peut être augmentée dans leur entreprise, la grande majorité (85 %) a répondu qu'ils n'avaient pas encore atteint leurs capacités opérationnelles maximales. 79 % d'entre eux ont déclaré s'attendre à une hausse de la productivité sur 2008, la moitié prévoyant même une amélioration allant jusqu'à 10 %.
La France bien classée mais sur la mauvaise pente La France domine le classement des entreprises ayant le moins de temps improductif. Pourtant, le constat n'est pas aussi rose qu'il pourrait y paraître puisque le pourcentage de temps improductif a grimpé de 28,4 % en 2003-04 à 36,0 % l'année suivante : une tendance haussière qui peut se révéler inquiétante si elle se poursuit. D'autant plus qu'elle va à contre-courant du phénomène général : le temps non-productif moyen dans le monde est passé, sur la même période, 35,3 % à 31,4 %.
Dans l'Hexagone, ce temps perdu génère une perte annuelle évaluée à 105 milliards d'euros, soit 6,6 points de PIB. L'Allemagne est au même niveau, qui représente la moyenne des pays étudiés. Si, aux Etats-Unis, la perte ne vaut "que" 5 % de la richesse globale du pays, elle représente tout de même, en valeur absolue, 464 milliards d'euros. Ce qui en fait le pays ayant le plus à gagner d'une amélioration de sa productivité.
La voie de l'amélioration reste incertaine La première cause de temps improductif décelée par les entreprises réside dans une supervision insuffisante (pour 31,0 % de ce temps), suivie d'un manque de planification et de contrôle (30,2 %) et de problèmes de communication (18,2 %). Une cause bien plus citée que lors des précédentes enquêtes puisque la moyenne sur 2003-2005 ne donne la communication responsable que de 7,0 % du temps improductif.
Malgré l'optimisme forcené des dirigeants, de nombreuses causes de freins à l'amélioration de cette même productivité du travail sont évoquées. Car si les entreprises mettent en cause leur management pour expliquer l'apparition du temps improductif, le discours change lorsqu'il s'agit d'identifier les freins à l'amélioration de cet indicateur. Là, le manque de qualification des salariés est le premier facteur cité, juste devant des de problèmes communication externe et interne. En cumulé avec la législation, la démotivation des salariés et leur inefficience ainsi que les problèmes liés aux technologies, les facteurs "exogènes" au management expliqueraient la moitié des freins à une quelconque amélioration de la productivité dans l'entreprise. Un retournement de situation surprenant.
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