Choisir la bonne stratégie pour négocier

 

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Une stratégie gagnante ne peut pas simplement découler d'un système de valeurs propre au négociateur. C'est pourtant bien souvent le cas. S'il est impossible de faire abstraction de ce que l'on est pour choisir la meilleure stratégie, tenir compte de la personne qui nous fait face est néanmoins indispensable... mais pas toujours simple. "Se projeter sur lui, c'est risquer de se tromper, rappelle Marc Cathelineau. Mais il faut tout de même parvenir à comprendre, au-delà de ce que son discours laisse entrevoir, ce qui le motive."

 

Anticiper les stratégies de l'interlocuteur

On peut s'attacher à décrypter quelle est la personnalité de son interlocuteur en ayant recours à une typologie simple : le "Machiavel", lucide et manipulateur, le "joueur", manipulateur lui aussi mais bien plus naïf quant à la tendance de ses interlocuteurs à être dupes de ses ruses, "l'enfant de choeur", également naïf mais honnête, et le "réaliste", à la fois lucide et honnête.

"Les arguments que l'on va avancer ne doivent pas être choisis en fonction de soi mais en fonction de ce qui va toucher l'autre"

Arriver à discerner d'une part le niveau de lucidité de son interlocuteur et d'autre part sa propension à la manipulation permet de se faire une assez bonne idée, ex ante, de la stratégie qu'il est susceptible d'adopter au cours de la négociation. Ainsi, quand l'enfant de chœur privilégiera la coopération systématique, croyant tout le monde d'aussi bonne volonté que lui, le Machiavel aura souvent recours à une stratégie de coopération simulée suivie d'une intense compétition.

Et pour se faire une meilleure idée de son "adversaire", rien de mieux que d'analyser ses comportements antérieurs, recueillis par l'observation ou l'enquête auprès de tiers, à la lumière de cette grille de personnalités.

 

Les bons réflexes pour choisir ses arguments

Apprendre à connaître avec qui on négocie, c'est aussi déceler quels sont ses préoccupations et ses désirs. "Les arguments que l'on va avancer ne doivent pas être choisis en fonction de soi mais en fonction de ce qui va toucher l'autre. On ne présentera pas de la même manière un produit à un acheteur selon qu'il occupe un poste à forte dimension technique, financier ou politique", assure Marc Cathelineau. Attention donc aux arguments tout prêts, loin de faire mouche à tous les coups. "Bien trop d'argumentaires sont déroulés par des vendeurs pas assez soucieux du client. Il est plus important de commencer par lui poser des questions sur ses désirs et ses problèmes, quitte à ne revenir que plus tard vers lui, avec une solution."


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