Auto-entrepreneur : les conseils et les pièges à éviter "Il y a des périodes où on n'a pas le moral"

séverine opsomer, consultante et formatrice en développement durable.
Séverine Opsomer, consultante et formatrice en développement durable. © S. Opsomer
Séverine Opsomer, sans emploi, consultante et formatrice en développement durable

Forte d'une expérience de 11 ans en tant que chef de projet R&D chez Veolia environnement, Séverine, 39 ans, s'est lancée comme consultante en information et sensibilisation en développement durable sous le statut auto-entrepreneur depuis le 1er avril. Une activité au service des dirigeants, des élus et des chefs d'entreprises (PME-PMI et TPE),

Très attentive à tout ce qui touche à l'environnement, elle développe en parallèle de son activité, un projet d'éco-gîte en Beaujolais, actuellement en cours de construction. "Au début j'ai voulu opter pour une société de portage, mais j'ai finalement choisi le statut d'auto-entrepreneur, pour sa souplesse et ses aspects juridiques et comptables accessibles à tous. Néanmoins, il s'agit plus d'un tremplin pour mon entreprise, dans la mesure où le montant du chiffre d'affaires est limité à 32 000 euros hors taxe. Cela correspond pour le moment à mes objectifs mais, à terme, quand le projet d'éco-gîte intégrera l'activité, je vais devoir changer de statut." Actuellement son activité lui rapporte peu, mais Séverine espère à l'avenir gagner 1 500 euros par mois, pour un travail à mi-temps, afin de se consacrer en parallèle à ses 4 enfants.

"Les portes s'ouvrent plus facilement lorsqu'on est accompagné par des professionnels"

Pour faire connaître son activité, Séverine rencontre des chefs d'entreprises de façon indépendante, parle de son activité autour d'elle et réalise des plaquettes. De plus, elle appartient à un réseau de dirigeants et entrepreneurs régional.

Concernant les difficultés rencontrées, Séverine en recense deux majeures. "Comme dans beaucoup de métiers de services, le temps qui s'écoule entre le moment où on a l'idée et la première commande est long ! De même, il y a des périodes où on n'a pas le moral." Un sentiment de solitude vite comblé par la Boutique de gestion où elle a pu bénéficier d'un suivi personnalisé. "J'ai eu des rendez-vous réguliers qui m'ont poussée à avancer, en plus d'un accompagnement moral et technique." L'aide d'un accompagnateur a donc été précieuse pour Séverine car "on gagne en crédibilité et les portes s'ouvrent plus facilement. De plus, les conseillers vous expliquent les risques et les limites du statut que l'on ne décèle pas forcément sur le site internet." Elle a aussi rencontré des professionnels complémentaires, experts dans leur domaine, notamment des comptables et des juristes.

Aux personnes qui souhaitent se lancer dans l'auto-entreprenariat, elle conseille de bien s'informer sur le statut et ses limites. "Ensuite, rencontrez des professionnels, qui peuvent vous éclairer sur bien des détails techniques. Surtout, parlez de votre projet autour de vous et même avec des personnes qui ne sont pas dans votre domaine d'activité mais qui ont pu rencontrer les mêmes difficultés que vous. Enfin, une chose évidente, soyez professionnel dès le début : ayez une carte de visite, changez votre adresse email si elle est un peu loufoque et évidemment, étudiez l'impact social et environnemental de votre activité !"