Reprendre une entreprise Se préparer à devenir chef d'entreprise

S'assurer d'avoir envie d'être un chef d'entreprise

Il n'est pas rare d'entendre "je monterais bien ma boîte". De là à sauter le pas, il y a une marge que beaucoup ne sont pas prêts à franchir. Pour Didier Chambaretaud, auteur de Reprise d'entreprise et ancien cadre dirigeant reconverti en chef d'entreprise, c'est l'envie d'indépendance qui a été le moteur de son action. "Je voulais sortir du carcan des grandes entreprises et tester ce que je valais", justifie-t-il.

Mais attention, l'envie ne fait pas tout. Mieux vaut s'assurer d'avoir aussi les capacités (et les épaules assez larges) pour le faire : de préférence être résistant au stress, disposer d'une solide motivation, avoir un entourage qui vous soutient et savoir travailler en toute autonomie. On ne s'imagine jamais assez à quel point on est seul lorsqu'on est dirigeant.

Une formation pour se tester

didier chambaretaud, auteur de 'reprise d'entreprise'
Didier Chambaretaud, auteur de "Reprise d'entreprise" © D. Chambaretaud

Pour toucher du doigt la complexité de la reprise d'entreprise, rien de tel qu'une formation, telle que celle dispensée par les Chambres de commerce et d'industrie. "Elle dure une semaine et fait intervenir des spécialistes juridiques, comptables, financiers, en stratégie, etc.", expliqueDidier Chambaretaud. L'occasion de tester sa motivation, de réfléchir sur son projet et de poser toutes les questions restées en suspens jusque là. "Discuter avec des experts, d'anciens chefs d'entreprise et de futurs repreneurs permet de mûrir son idée et aussi d'enrichir son réseau", ajoute Didier Chambaretaud.

Bien s'entourer pour étudier les projets de reprise

Pas de miracle : à moins d'être à vous seul expert en finance, droit, comptabilité, stratégie... il vous faudra vous faire aider dans vos premières démarches, de l'étude des dossiers de reprise à la conclusion d'un accord. "Il ne faut pas hésiter à passer du temps pour trouver un bon accompagnant, estime Didier Chambaretaud. Pour ma part, j'ai été suivi par un avocat, en qui j'avais toute confiance. En revanche, je déconseille de se tourner vers un expert-comptable qui aura une vision très orientée des dossiers."

De nombreux consultants proposent également leur aide, pour vous orienter dans votre recherche, vous aider à trouver les bonnes offres de cession et vous soutenir moralement pendant cette étape. Didier Chambaretaud est très critique vis-à-vis de ces professionnels, selon lui pas toujours à la hauteur. "On retrouve beaucoup d'anciens repreneurs qui n'ont pas concrétisé leur projet, ou alors des conseils qui ne sont jamais passés par là. Certains sont même de véritables charlatans", estime-t-il. Mieux vaut se renseigner sur la réputation du consultant auquel vous désirez faire appel si cela vous paraît judicieux. Demandez des références et contactez quelques-uns de ses anciens clients pour mesurer l'aide effectivement apportée.

Ne pas écarter d'autres pistes

"Pendant tout le temps qu'a duré ma recherche, j'ai pris le temps de m'intéresser à d'autres choses, raconte Didier Chambaretaud. Et de me poser la question suivante : qu'est-ce que je vais faire si ça ne marche pas ? J'ai même cherché du travail, accompagné d'autres repreneurs, regardé du côté des franchises... Cela m'a permis de ne pas être focalisé sur un seul sujet et de préciser mon projet." Cela peut aussi rassurer d'avoir des pistes alternatives et permettre d'appréhender avec plus de clairvoyance les affaires proposées, sans précipitation.