Se mettre à son compte : quelle structure choisir Compléter ses revenus

Si vous souhaitez conserver votre travail mais compléter vos revenus en ayant une activité  en propre, notamment pour tester un projet en toute sécurité, le statut d'auto-entrepreneur est fait pour vous. Simple et rapide, ce projet du gouvernement qui sera applicable dès le 1er janvier 2009 offre des facilités idéales pour débuter dans le monde de l'entreprenariat... Tant que le volume d'activité ne dépasse pas un certain montant, à savoir 32 000 euros de chiffre d'affaires hors taxes pour les activités de service et 80 000 euros pour la vente.

valérie weill, fondatrice de créateuo
Valérie Weill, fondatrice de Créateuo © V. Weill

 Des formalités réduites : une simple déclaration d'activité auprès du centre de formalités des entreprises (CFE) de son lieu d'habitation suffit et la cessation d'activité est toute aussi simple. Le document, d'une page unique, recense l'identité du déclarant, une description courte de son activité et le numéro de sécurité sociale de l'entrepreneur.  

 Un patrimoine mieux protégé : s'il est déjà possible de faire une déclaration d'insaisissabilité devant notaire afin de protéger son habitation principale de créanciers professionnels éventuels, cette faculté est ici étendue à tous les biens fonciers, bâtis ou non, appartenant au dirigeant tant qu'ils ne sont pas affectés à l'activité. Même si cela n'empêche pas le banquier de vous demander d'éventuelles garanties, en cas de contraction d'un emprunt. 

 Une fiscalité simplifiée : les cotisations de sécurité sociale (maladie, retraite...) sont déterminées mensuellement ou trimestriellement, au choix, selon un pourcentage du chiffre d'affaires réalisé. L'impôt sur le revenu pourra aussi être concerné et intégré à ce pourcentage. Les entrepreneurs ayant choisi ces deux régimes se verront ponctionnés de 13 % pour le commerce et de 23 % dans les services. "Les montants sont intéressants, commente Valérie Weill, qui accompagne des créateurs d'entreprise avec sa société Créateuo. Avant je conseillais de commencer par du portage salarial mais je pense qu'aujourd'hui beaucoup de portés vont passer auto-entrepreneurs. Avant, vous pouviez obtenir 500 euros de revenu pour 1 000 euros d'activité. Avec le statut d'auto-entrepreneur, le revenu tourne autour de 650 à 700 euros." Autre avantage, le fait de payer ses charges au fur et à mesure de l'activité, sans les décalages importants que connaissent traditionnellement les indépendants. "En France, le premier courrier que vous recevez en tant que créateur, ce sont les Urssaf. On peut facilement débourser 3 000 à 4 000 euros la première année", regrette Valérie Weill. Pour Alain Bosetti, cela facilite également la fixation d'une politique tarifaire efficace, qui prend en compte les frais réels.

A noter toutefois, que ce régime atteint rapidement ses limites. Dès que l'activité prend de l'importance, les plafonds de chiffre d'affaires sont rapidement dépassés. Ainsi, un prestataire de conseil qui facture ses journées 1 000 euros ne doit pas dépasser les 32 journées de vente sur une année. Un résultat assez modeste donc mais parfaitement convenable pour une première année d'activité. Un autre bémol à prendre en considération : "les auto-entrepreneurs ne sont pas couverts sur le plan social lorsqu'ils ne réalisent pas de chiffre d'affaires", selon l'experte. Pour eux, ni Sécurité sociale, ni cotisation retraite.

Bref, "un statut parfait en complément de revenu, résume Alain Bosetti.