Créer son entreprise entre amis Bon copain, bon associé ?

nicolas reboud et florent tardivel, cofondateurs de mayoz.
Nicolas Reboud et Florent Tardivel, cofondateurs de Mayoz. © Mayoz

On ne choisit pas toujours ses amis, mais on choisit généralement ses associés. Quand il a voulu lancer son site de vente de boutons de manchette sur Internet, Erwan Desvignes ne fait pas appel à n'importe qui. Il sollicite Renaud, un ami rencontré en expatriation en Suède, ancien créateur d'entreprise qui travaille alors en Inde où il peut trouver des fournisseurs. Le troisième larron, Grégoire, est un copain d'enfance qui apporte ses compétences de graphiste. "Nous sommes tous complémentaires, même au niveau du caractère, confirme Erwan Desvignes. L'un est très carré, l'autre apporte sa touche artistique."

Complémentarité de compétences et de caractère, l'alchimie entre associés est subtile. Et le meilleur ami ne se transforme pas immédiatement en partenaires idéal. "Les échecs d'entrepreneurs amis ne sont pas plus nombreux que les autres, mais ils sont plus souvent causés par la mésentente entre associés, analyse Jean-Louis Sabin, créateur d'ActionCoach en France, une franchise spécialisée dans le coaching de patron de PME. La relation qu'entretiennent deux amis est affective, mais quand il créent une affaires, elle se retrouve basée sur l'argent."

"Par manque de complémentarité, je n'aurais pas pu m'associer avec mon meilleur ami"

Le choix du partenaire est donc loin d'être évident, car n'est pas parce que l'on s'apprécie en soirée ou que l'on a joué dans la même équipe de foot à 15 ans que l'on s'entendra en business. "Par manque de complémentarité, je n'aurais pas pu m'associer avec mon meilleur ami", analyse avec le recul Florent Tardivel. C'est avec un camarade d'HEC qu'il a créé en 2010 Mayoz, qui commercialise des photos d'art. Un choix judicieux : "Nous nous entendions bien avant et c'est toujours le cas aujourd'hui !"