Réussir un changement : les 7 pièges à éviter Ecueil n°1 : faire comme si la résistance n'existait pas

Quand on lance le mot "changement" dans l'entreprise, on entend en écho "résistances". Une plaie pour le dirigeant qui voit en elles les obstacles à ses bonnes idées et à ses meilleures intentions. Une réalité dans laquelle il a également sa part de responsabilité. "La perception du changement est très différente selon les cultures, explique Christophe Faurie, consultant et auteur de "Conduire le changement, les gestes qui sauvent". En France, les dirigeants ont tendance à vouloir passer en force, en ne tenant pas suffisamment compte de la complexité des organisations qu'ils ont en face d'eux."

"En France, les dirigeants ont tendance à vouloir passer en force, en ne tenant pas suffisamment compte de la complexité des organisations qu'ils ont en face d'eux" (Christophe Faurie)

Faire comme si la résistance n'existait pas, en pensant que la qualité de ses idées s'imposera d'elle-même, est un leurre. Il faut passer du temps avec les opposants, les "râleurs", écouter leurs récriminations et pas seulement les entendre. C'est un travail qui trouvera idéalement sa place en amont du projet de réorganisation, quand le sens dans lequel on veut avancer a pris corps sans avoir encore été traduit dans un plan d'action. "Concrètement, il s'agit de faire la navette entre les services et de déceler ce qui bloque. C'est souvent des points mineurs pour le dirigeant, mais majeurs pour l'équipe concernée", note le spécialiste. Si l'on parvient ainsi à convaincre un opposant, il pourra alors devenir l'un de nos meilleurs alliés en mettant son énergie au profit de notre cause (voir aussi l'article Les résistances, clé de voûte du changement).

Si elles ne se sentent pas écoutées, les personnes résistantes vont de toute façon chercher à tester leur dirigeant ou leur manager : elles contourneront les ordres, ne les appliqueront tout simplement pas, voire les appliqueront trop à la lettre jusqu'à obtenir un contre effet. Ne rien faire ou ne rien dire constituerait un constat que tout est permis mais confirmerait surtout à ces personnes que leur avis ne compte décidemment pas beaucoup.