Réussir un changement : les 7 pièges à éviter Ecueil n°4 : Imposer la marche à suivre

Ecouter les résistances des équipes n'est pas seulement créer un cahier des doléances qui joue le rôle de catharsis. On va plutôt chercher à mettre en place une boîte à idées pour favoriser ce changement. A condition qu'elle ne reste pas lettre morte. "En France, un dirigeant d'entreprise est reconnu comme le stratège, celui qui a la vision globale nécessaire au pilotage. Mais sur le terrain, il n'a plus d'avantages concurrentiels face à des salariés avec 30 ans d'ancienneté", rappelle Christophe Faurie.

La définition du sens dans lequel on veut aller est donc indéniablement du ressort du dirigeant. En revanche, la question de la mise en œuvre ne doit pas faire l'économie de la consultation du terrain. Combien de temps faut-il pour mener à bien ce changement ? Quels seront les goulots d'étranglement ? Par quelle étape faut-il commencer ? Autant de questions qu'il est bon de poser aux collaborateurs, via la ligne hiérarchique. "Les ressources ne sont pas obligatoirement où on le croit, renchérit Christiane Marsan. Pour conduire le changement, il faut éviter à tout prix de construire une usine à gaz, rester flexible et accepter que la solution vienne d'ailleurs que du haut de la pyramide."

En écoutant ainsi les forces vives de l'entreprise, une nouvelle direction qui souhaite restructurer peut éviter de détruire sans le savoir les fondamentaux de l'organisation. Il s'agit alors de faire participer tout le monde : "ceux qui résistent le moins et qui, du coup, partent les premiers sont souvent les plus qualifiés et les plus indispensables à la bonne marche de l'entreprise", met en garde Christophe Faurie.