D'un côté
319 restaurants. De l'autre 981. Depuis plus de vingt ans, le Belge
Quick et l'Américain McDonald's s'affrontent sur le marché
français de la restauration rapide. Un affrontement qui est
devenu depuis 1997 un face à face. Après avoir absorbé
les restaurants Freetime, le groupe belge a bouclé il y a
six ans le rachat du réseau Burger King France. Quick est
aujourd'hui le challenger unique de McDonald's avec 26,5 %
de part de marché en France.
La stratégie du challenger est un art consommé
pour le groupe belge. Une stratégie dont la clef de voûte
est la différenciation. "Le pire pour nous serait d'imiter,
reconnaît Roland Higgins, directeur du pôle communication.
Nous avons développé un mix de valeurs afin d'avoir
un propre positionnement." Parmi ces valeurs, la culture européenne.
Quick revendique volontiers son enracinement sur le Vieux Continent.
Une position alternative sur un marché où la culture
américaine est pourtant omniprésente, hamburger oblige.
Mais ne cherchez
pas cette culture européenne dans les noms des produits.
Chez Quick, la carte comprend le Mega Giant, le Long Chicken ou
encore le King Fish. "Ce positionnement européen, nous
l'entretenons avant tout sur les goûts que nous proposons,
poursuit Roland Higgins. Sur les deux grands axes du goût,
nous nous démarquons. Nos produits sont élaborés
sur des bases salées et amères alors que les produits
américains partent sur le sucré et l'acidulé."
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Le goût est notre image"
Roland Higgins, Quick |
Plutôt que d'entrer dans une guerre des prix ou des implantations
sur les restaurants, Quick a fait le choix de se forger sa propre
identité gustative. Cette identité est largement soutenue
par le nouveau slogan publicitaire de la chaîne, "Nous,
c'est le goût". Ce slogan a été
lancé au printemps dernier lors d'une campagne TV, radio
et affichage élaborée par Challenger House (lire
l'interview de Patrick Mercier, PDG
de l'agence). Un positionnement qui, aux yeux des aficionados
de la restauration rapide, revêt à l'enseigne une image
alternative face à l'empire McDonald's. Et tout est bon pour
cultiver cette différence, jusqu'au type de pain proposé,
"car le pain est un élément important de la culture
culinaire européenne". Le groupe propose aujourd'hui
sur ses hamburgers du pain de mie, de pain gris et du pain aux quatre
céréales.
"Ce positionnement, qui est notre image de marque, nous l'adoptons
sur tous les marchés où nous sommes présents,
souligne Roland
Higgins. La communication peut évidemment varier selon
les différences culturelles locales, mais les goûts
restent les mêmes." La carte de la différenciation
jouée en France par le challenger Quick devient ainsi l'image
de marque du leader en Belgique et au Luxembourg où l'enseigne
détient 65 % du marché. Sur ces deux pays, les goûts
sucrés et acidulés sont réservés au
challenger qui n'est autre que McDonald's.
En 2002, le groupe Quick, qui est coté au Premier marché
de la Bourse de Bruxelles, a réalisé un chiffre d'affaires
global de 678,7 millions d'euros pour un résultat net consolidé
négatif de 9,2 millions. Le groupe, qui a traversé
- comme tout le secteur - plusieurs années diificiles
après la crise de la "vache folle", affichait fin
2002 une dette de 122,5 millions d'euros. Pour réduire cet
endettement, Quick a lancé une augmentation de capital la
semaine dernière.
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