DOSSIER 
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Jean-François Aubert (ACDD - Seps)
"Un tremplin pour les créateurs d'entreprise"
Membre du bureau du Syndicat des entreprises de portage salarial, Jean-François Aubert suit depuis plusieurs années ce nouveau secteur d'activité. Selon lui, 30 % des cadres qui optent pour le portage lancent tôt au tard leur propre entreprise.
(septembre 2003)

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(précision en date du 6 avril 2004 : Jean-François Aubert a quitté ses fonctions au Seps. Il est aujourd'hui président de la FENPS, Fédération nationale du portage salariale). PDG d'ACDD, une société de portage qui revendique plus de 1 600 consultants à son actif, Jean-François Aubert est également membre du bureau du Seps, le Syndicat des entreprises de portage salarial. Cette structure, créée en 1998, regroupe les principales sociétés de portage aujourd'hui présentes en France. Depuis cinq ans, le Spes dialogue avec les pouvoirs publics et les organisations professionnelles afin d'élaborer un véritable statut pour le portage salarial. Un statut que le syndicat juge "utile" à l'heure où la création d'entreprise fait partie des priorités gouvernementales.

Comment définiriez-vous le portage salarial ?
Jean-François Aubert. J'ai une définition très précise, que je trouve cohérente : le portage salarial est un mode d'organisation dans les métiers du conseil qui permet à un travailleur d'exercer une activité professionnelle autonome tout en disposant d'un statut de salarié.

Combien de cadres vivent en France du portage ?
On estime qu'environ 10 000 cadres sont aujourd'hui en situation de portage. L'année dernière, au sein des entreprises membres du Spes, environ 5 000 cadres se sont lancés dans le portage. Dans le même temps, 2 500 ont quitté le portage. C'est un turn-over tout a fait naturel : en moyenne, les cadres restent dans le portage dix-huit mois.

D'autres pays sont-ils plus en pointe que la France dans ce domaine ?
Les statuts du portage salarial varient d'un pays à l'autre, selon le cadre légal. Mais certains pays pratiquent depuis fort longtemps ce mode de travail. Le Royaume-Uni compte environ 100 000 portés, l'Italie et l'Allemagne environ 80 000. Aux Etats-Unis, entre 300 000 et 400 000 cadres travaillent sous un statut comparable.

Quel est le profil type du cadre qui se lance dans le portage salarial ?
Nous avons trois coeurs de cible : les cadres de 35-45 ans qui voient dans le portage un tremplin pour créer leur entreprise, les femmes de 30-45 ans qui souhaitent consacrer davantage de temps à leur vie personnelle et, enfin, les cadres seniors de plus de 50 ans qui souhaitent retrouver une activité.

Quelle est la charge de travail moyenne d'un porté ?
En gros, un porté travaille une dizaine de jours par mois, une partie de ces jours pouvant se traduire par du travail à domicile. Le reste du temps est consacré à la prospection commerciale afin de négocier de nouvelles missions. Certains cadres en profitent pour travailler sur leur projet d'entreprise, d'autres pour être avec leurs enfants.

Quel salaire peut espérer un porté ?
Il est difficile de sortir une moyenne, car les écarts peuvent être importants d'un secteur à l'autre. Mais disons qu'il y a deux cas typiques : soit le porté s'investit fortement dans ses missions et voit son salaire sensiblement augmenter, soit le porté privilégie ses activités extérieures et retrouve un niveau de rémunération comparable à son poste précédent mais en travaillant moins.

Quelle est la nature du contrat de travail qui est passé entre le cadre et la société de portage salarial ?
Nous sommes généralement sur des CDD, parfois des CDI, à temps partiel. Cela implique que la société de portage prend à sa charge les congés payés et garantit un Smic. Le porté bénéficie donc d'un statut de salarié. Et pour développer encore plus le portage salarial en France, nous souhaiterions que cette forme de travail dispose d'un statut spécifique.

Comment la rémunération du porté est-elle calculée ?
La mission est facturée auprès de la société de portage salarial. Celle-ci prélève entre 48 % et 52 % du montant pour couvrir les différentes charges et les frais de gestion. Si la mission est importante, donc rémunératrice, le porté et la société de portage peuvent se mettre d'accord pour répartir le paiement du salaire sur plusieurs mois afin de bénéficier d'une entrée d'argent plus étalée, donc de lisser les écarts.

Vous arrive-t-il d'effectuer des avances sur salaire ?
Bien sûr, cela fait partie de notre rôle car le rythme des missions peut varier d'un mois sur l'autre. Le porté peut également avoir besoin, par exemple pour démarrer son activité, d'acheter du matériel informatique.

Qu'offrez-vous en terme d'accompagnement aux portés ?
Tout d'abord un statut, c'est-à-dire le nom d'une entreprise, du papier à en-tête, des cartes de visite, de la facturation. Nous pouvons également leur apporter des locaux, des conseils pour le démarchage ou pour lancer leur entreprise.

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Econduisez-vous beaucoup de candidats au portage ?
Une bonne moitié des candidats qui nous contactent ne se lancent pas, après discussion, dans le portage salarial. Certains n'ont pas assez d'expertise, d'autres sont spécialisés sur des secteurs peu favorables à cette forme de travail. Ceux qui se lancent dans le portage ont généralement un point commun : ils arrivent avec une première mission quasi signée.

 

Rédaction, Le Journal du Management


   
 
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